Depuis l’an dernier, l’éco-hameau du Plessis, situé à 200 mètres du Centre Amma-Ferme du Plessis, est passé de l’état de projet à une oasis, lieu de vie écologique et solidaire prévu à terme pour 28 familles. 4 maisons sont déjà habitées et 5 sont en construction.

Plusieurs articles de presse ont présenté le projet, car ce genre d’initiative intéresse un nombre croissant de citoyens.
À travers différents extraits d’une série de 6 articles sortis au mois d’août, Le Monde nous éclaire sur le fonctionnement , autant philosophique que concret, des éco-hameaux en France, notamment l’éco-hameau du Plessis

 

La raison d’être de l’éco-hameau

‘’L’écologie est assurément l’un des ciments de ces micro-sociétés, mais l’envie de vivre au quotidien (…) de manière plus accordée et solidaire l’est tout autant. ‘’

Extrait :

  • « Depuis le printemps 2020, le projet Oasis est désormais porté par la Coopérative Oasis, dont Mathieu Labonne est le Président-directeur Général. Lui-même installé en famille à l’éco-hameau du Plessis (Eure-et-Loir), dans une oasis de sept maisons déjà construites (sur les vingt-huit logements prévus) qu’il a fondée à deux pas du centre Amma, cet ingénieur Supaéro (Institut supérieur de l’aéronautique) de 37 ans, ancien chercheur au CNRS sur le climat et expert sur les questions liées au carbone, est représentatif d’une partie de ces nouveaux résidents de la République. Infatigable animateur du réseau des 1 000 oasis existantes, Mathieu Labonne confirme l’impression qu’un récent tour de France des oasis lui a laissée : « La crise sanitaire a démontré la pertinence de modes de vie écologiques et collectifs. Les demandes de visites et de formations sont plus importantes, les sollicitations constantes, notamment autour de la notion d’autonomie. »

Mode de vie écologique et principes de construction

‘’Soucieux de réduire leur consommation d’énergie et d’utiliser des matériaux locaux, des Français, nouveaux adeptes de la vie communautaire, choisissent un logement en harmonie avec leurs convictions’’

Extraits :

  • « Le gazon n’a pas encore été planté, ni le potager bio. La maison pour les seniors est aussi à l’état de plan. Mais déjà, sept blocs de logis de couleur ocre et un habitat commun, rassemblant buanderie et chambres d’amis, sont sortis de terre. Situé dans l’Eure-et-Loir, à quelques centaines de mètres du centre hindouiste Amma, l’oasis du Plessis va, à terme, accueillir 28 familles désireuses d’un mode de vie écologique et harmonieux.»
    Les nouvelles constructions des oasis essaient de s’appuyer sur des techniques qui réduisent l’empreinte de l’homme sur le sol. L’habitat est « passif » – l’isolation thermique réduit la consommation d’énergie et se trouve complétée par les apports solaires. Les toilettes sont sèches. L’eau est souvent purifiée dans des stations de phytoépuration, et l’autonomie alimentaire visée. On parle aussi d’« architecture de cueillette », quand les matériaux locaux et simples comme le bois sont utilisés.Célia, 28 ans, a quitté son travail d’ingénieur bien payé à Saint-Gobain pour rejoindre cette aventure avec son conjoint. Retrouver du lien social « dans un monde qui le piétine » et déployer sa préoccupation pour l’avenir de la planète sont à la source de ce qu’elle considère comme un engagement. « On travaille pour les générations futures, pas pour soi, soutient la jeune femme. Il s’agit de prendre le temps de changer un lieu à son échelle : l’Eure-et-Loir n’est pas avant-gardiste en matière de culture bio et de respect de la biodiversité. »

Mode de gouvernance de l’éco-hameau 

‘’Dans cette France des éco-hameaux, l’agencement des pièces est aussi pensé pour favoriser de nouvelles relations, fondées sur la mutualisation des dépenses et le partage des activités’’

L’écohameau du Plessis fonctionne grâce à une gouvernance participative, qui comporte plusieurs instances. La plénière réunit une personne par foyer, soit 28 membres à termes. Le comité de pilotage ou « COPIL » comprend 7 personnes élues par le principe de l’élection sans candidat et joue le rôle de conseil d’administration de l’éco-hameau. Enfin des pôles sont créés au fur et à mesure pour prendre en charge des thématiques (jardins, travaux, communication…)

Extrait :

  • « En tâtonnant avec entêtement, les oasis se sont dotées d’outils utiles pour s’auto-gouverner. Car derrière l’idéal de l’habitat partagé, il y a la réalité du budget et des tours de vaisselle, la gestion des communs et les tensions du quotidien. Sous la maison passive (à faible consommation énergétique), il y a la politique active. Il faut réaliser en pratique ce à quoi on aspire parfois de manière très théorique. Et trouver les bons processus de prise de décision. »

L’éco-hameau au cœur d’un écosystème plus large

Extrait :

  • « Les oasis contribuent à revivifier les territoires. Elles estompent l’inexorable « n du village », enrayent à leur manière la désertification des campagnes en leur donnant un nouveau visage. (…), elles deviennent souvent, avec le temps, des acteurs incontournables d’une commune, rouvrent des écoles, redynamisent l’économie d’une région, notamment à partir de ses produits locaux. « Ma femme et notre voisin dans l’éco-hameau sont désormais conseillers municipaux à la demande du maire », relate Mathieu Labonne. »

La spiritualité fondement de l’éco-hameau

«  On y renoue avec des temps de spiritualité (…). Le but : se reconnecter à soi, aux autres et à la nature. «

Extrait :

«Les oasis renouvellent les rituels et réinvestissent le spirituel. Des rituels parfois christiques ou animistes, bouddhistes ou chamaniques, des cérémonies souvent bricolées et rarement dogmatiques. Au centre Amma, dans l’Eure-et-Loir, tourné vers la spiritualité indienne, on découvre, au milieu d’un jardin forestier où poussent des rangées de poireaux perpétuels, un sanctuaire des abeilles, maison hexagonale dont les murs en paille intègrent des ruches vitrées. « Un lieu idéal pour le recueillement et la méditation », témoigne Pierre, ingénieur de 34 ans, pour qui cette reconnexion avec la nature est « bouleversante ». Ces oasis spirituelles s’entendent avec l’agroécologiste Pierre Rabhi pour dire que « l’écologie, c’est le rapport au divin » et qu’« être proche de la nature, c’est en expérimenter le mystère et la puissance ». Par ces rituels, il s’agit également de retrouver la dimension sacrée de gestes quotidiens que la modernité. a largement désenchanté. »

Pour en savoir plus, visitez le site de l’éco-hameau du Plessis : www.ecohameauduplessis.fr