(8-10 novembre)

Le mot qui manque au dictionnaire d’Amma

Un énorme groupe de bénévoles attendait Amma pour l’accueillir à son arrivée à Milan, plus exactement à Malpensa Fiere, où le programme italien allait avoir lieu du 8 au 10 novembre. En arrivant sur les lieux, elle s’est rendue directement à la salle à manger pour servir un repas à toutes les personnes présentes, répondre à leurs questions et chanter des bhajans. Interrogée par un dévot, Amma a dit : « À la fin de chaque journée, nous devrions faire de l’introspection et nous demander : « Ai-je fait l’effort d’aider quelqu’un ? Ai-je agi de façon égoïste ou ai-je été capable de maintenir une attitude désintéressée ? Certaines de mes actions ou de mes paroles ont-elles blessé quelqu’un ? Ai-je géré mes émotions avec maturité ? » C’est grâce à ce genre de questions que nous pourrons juger de nos progrès et prendre des résolutions pour le lendemain. Mes enfants, ne perdez jamais de vue le but à atteindre. Si vous en restez conscients, rien ne pourra jamais vous en distraire. »

Amma a été accueillie en Italie par le consul indien, M. Arun Kumar Sharma, par M. Rudi Collini, président de la « Promovaresse », et par Padre Antonio Zanotti, un prêtre catholique très connu.

Quel beau spectacle ce fut de voir Amma entrer chaque matin dans le hall et en ressortir au petit matin le lendemain, sous des tonnerres d’applaudissements et de « grazie, Amma » ! Des Grecs, des Russes et des Israéliens étaient venus rencontrer Amma à Milan. Ils ont captivé la foule en chantant devant Amma des chants préparés pour elle. Leurs banderoles invitaient Amma à venir dans leur pays. Ils avaient même appris à prononcer en malayalam : « Amma nous t’attendons avec impatience » pour le dire à Amma en passant au darshan.

Au cours du troisième et dernier programme du soir à Milan, le hall et la salle attenante étaient combles. Lorsqu’Amma s’est levée de son siège le 11 au matin, le hall principal était toujours aussi plein et on avait l’impression que personne n’était parti. Désirant ardemment rencontrer une dernière fois le regard d’Amma, des centaines de dévots lui ont fait une double haie d’honneur lorsqu’elle est descendue de l’estrade pour se diriger vers le camping-car qui devait la conduire à la prochaine destination.

S’il manque un mot au dictionnaire d’Amma, c’est bien le mot ‘repos’.

Om Nirbhedayai Namah (*)

Amma nous dit toujours qu’elle ne perçoit aucune différence entre la création et elle-même. Chacune de ses paroles et chacun de ses actes nous montrent que cela est vrai. Étonnamment, alors que les hommes semblent toujours plus égoïstes et que le monde est en proie à des divergences religieuses et politiques, nous remarquons que les personnes qui ont rencontré Amma sont capables de surmonter ce sens du « je » et du « mien », de « mon pays » et « ton pays », de « ma religion » et « ta religion ». Jamais nous n’avons autant vu s’effacer toutes ces notions de différences. À chaque étape du tour, on ne voit pas que le groupe local, on voit aussi des gens véritablement venus de tous horizons pour travailler ensemble, chanter ensemble et savourer ensemble la présence d’Amma.

Au programme de Milan, des gens sont venus des quatre coins de l’Europe. Parmi eux, une centaine de grecs et 30 moscovites sont venus inviter Amma à leur rendre visite dans leur propre pays. Le soir du Devi Bhava, les grecs ont présenté un spectacle de chants et de danses traditionnelles juste devant Amma. La foule ravie s’est levée pour serpenter en farandole dans le hall bondé. Des grecs dansaient avec ceux qui pouvaient leur emboîter le pas dans les rares endroits où il restait un peu de place.

Comme le programme avait lieu le week-end, il y avait foule. Même les deux jours de déluge continuel n’ont découragé ni le flot ininterrompu des visiteurs qui se pressaient pour rentrer ni leur enthousiasme. C’était fascinant de voir autant d’adorables petits enfants ainsi que des familles bien souvent de trois générations venir au darshan. Les italiens sont très sociables, ils aiment être ensemble ; ils n’ont pas eu l’air d’avoir peur de faire une longue queue tôt le matin pour obtenir un ticket de darshan et ensuite pour entrer dans le hall. Il faut dire que des vendeurs allaient et venaient pour offrir des en-cas et du chai et rompre l’ennui.

Apparemment, les italiens aimaient faire du séva ensemble, ils arboraient des gilets sans manche en polaire rouge marqués « bénévoles » sans jamais se départir de leurs manières amicales et accueillantes malgré plusieurs nuits courtes. Même les gens de la sécurité travaillaient de manière légère et amicale ; ils nous ont offert une belle leçon sur l’art de maintenir l’ordre avec le sourire et un mot gentil. Les plus gros postes de séva étaient le service des repas, la vaisselle, le ménage dans des toilettes impeccables et, bien sûr, le recyclage. De service à chacun des nombreux stands de recyclage, tel un aigle, un bénévole veillait amicalement à ce que tout le monde dépose ses déchets dans le container de la bonne couleur et clairement étiqueté – tout en ayant bien conscience du but de la manœuvre !

Chaque année, au programme de Milan, les organisateurs mettent en avant la conscience écologique. Ils avaient installé des expositions intéressantes dans les espaces très fréquentés. De magnifiques œuvres traitant des problèmes environnementaux étaient présentées. On pouvait aussi admirer une exposition innovante sur les 6 engagements de la campagne InDeed élaborée avec l’excellent sens artistique italien. Curieusement, de vieux bouts de métal et même de vieux pare-chocs avaient servi de support pour peindre ! Autre exclusivité du programme italien : la tisaneria – un bar à tisanes ! On peut y boire des tisanes bonnes pour la santé, en acheter en vrac à emporter et s’informer des propriétés de chaque tisane.

Les italiens ont une profonde connexion de cœur avec Amma. Ils la célèbrent, elle et sa vie, en frappant spontanément dans les mains en rythme et en criant joyeusement son nom à chaque fois qu’elle entre ou sort du hall. Ils la célèbrent et lui témoignent leur respect également au travers de nombreuses activités tout au long de l’année.

Partout en Italie, depuis le haut de la botte jusqu’au talon, des groupes de bhajans sont engagés dans de nombreux projets de service mis en place à travers le monde. Par exemple, à Milan, un groupe très actif ne se contente pas de se réunir régulièrement pour chanter ensemble. Il organise aussi de nombreuses manifestations tout au long de l’année ; par exemple à Noël et à Pâques, ils font une fête dans un centre pour personnes en situation de handicap. Ils ont même emmené les résidents voir Amma. Ils ont organisé des manifestations pour récolter de l’argent et éveiller la conscience écologique. Ils mènent également des actions de nettoyage de parcs et de rivières.

300 arbres ont été plantés et, lors d’une journée famille, les enfants ont reçu des nichoirs à peindre et à remporter chez eux. Ces groupes donnent également des cours de jardinage bio et d’initiation à IAM, la technique de méditation d’Amma. D’autres groupes en font autant et permettent au « fiume d’amore », la « rivière d’amour » d’Amma de s’écouler toute l’année. Amma dit que l’équilibre du monde est maintenu grâce aux actions désintéressées de personnes altruistes. Après le tour d’Amma en Europe, il semble qu’il faudra bien que le monde se décide enfin à faire preuve de plus d’équilibre et d’harmonie, après tout le travail acharné fourni par amour pour Amma par de tant de milliers de bénévoles désintéressés.

* Nous rendons hommage à celle qui est au-delà de toutes les différences. Hommage à celle qui élimine en chacun le sens de la différence.