Article posté par Nijamrita sur le blog d’Amritapuri le 17 septembre 2014
« Aujourd’hui nous nous sommes rendus dans le village de Pancheri, situé à environ 40 km de la ville de Udhampur. Après nous en être approchés autant que possible, nous sommes descendus de voiture et avons discuté de la situation locale avec des habitants, dont le Pradhan. Il nous a informés qu’environ 60 maisons avaient disparu dans le glissement de terrain et que 40 personnes étaient décédées. Nous nous sommes mis en route pour voir le lieu en question.
Il y avait un groupe de locaux qui nous aidaient, ils étaient déjà un peu impliqués dans le sauvetage. On nous a dit que pour nous rendre en haut de la colline il nous faudrait une heure de marche, au bas mot. Cela nous a pris bien plus que ça. Il nous a fallu presque deux heures pour nous rendre sur les lieux.
Bien que la montée fût rude pour nous autres habitants des plaines, les villageois nous offraient des noix et des fruits de la région qu’ils cultivent sur le bord de ce chemin sinueux.
De la route l’ampleur des dégâts ne semblait pas énorme, mais une fois sur place, il en était tout autrement. Une bande de terre d’un kilomètre de large sur deux kilomètres de long avait été mise à nue, comme si elle avait été labourée par une charrue géante, parsemée de blocs de roche gigantesques : une dévastation.
C’était une journée ordinaire. Mais, à 11 heures du matin, le 6 septembre, en l’espace de 2 minutes, la montagne tout entière a glissé dans une gigantesque explosion. Le site a été recouvert d’un nuage de fumée et de poussière. Quand ils ont pu y voir quelque chose, les villageois ont découvert de la terre nue et de la pierre : 60 maisons avaient disparu. 300 à 400 mètres plus bas, ils pouvaient apercevoir les vestiges bruts des maisons. Un toit surgissait du sol, les piliers en bois d’une maison sortaient de la terre, immobiles. Quelques personnes ont pu être sauvées, mais 40 ont disparu. Les jours suivants, les membres décomposés d’environ 13 personnes ont étés retrouvés. La police continuait les fouilles, sans moyen de savoir si elle allait encore trouver un corps.
Creuser à la main pour trouver des corps parmi des blocs de roche qui ne doivent surtout pas bouger malgré le poids d’une centaine de sauveteurs, un travail ingrat. Mais le chef de la police était là en personne, assurant qu’il n’abandonnerait pas, qu’il continuerait à chercher.
En deux minutes, les rêves de 40 personnes disparaissent. Mais il y a les survivants. Amma dit : « imaginons quelqu’un dont l’espérance de vie naturelle soit de 80 ans qui, parce qu’il n’a pas d’argent pour accéder aux soins médicaux qui lui seraient nécessaires, meurt à 40 ans. Nous sommes responsables des 40 ans perdus. »
Nous ne pouvons rendre la vie à ceux qui sont décédés, mais à ceux en qui l’espoir s’est éteint, à ceux qui ont perdu leur avenir, peut-être pouvons-nous leur redonner espoir, peut être pouvons-nous leur offrir un avenir. »