(8 Octobre 2019 – Fêtes de Navaratri , Amritapuri.)

Lors de ces fêtes, Amma a guidé en soirée des prières et des récitations de mantras collectives spéciales devant le nouvel autel où sont exposées des statuettes des différentes formes de Devi. (Navaratri est la célébration de l’énergie féminine sous différentes formes)

Le jour de Vijayadasami, le10ème jour de ces fêtes, Amma a donné l’initiation à l’alphabet. Elle a récité le mantra à Ganesh « Hari Sri Ganapataye Namah » et demandé à tout le monde de l’écrire sur le sol. Ensuite Amma a initié les enfants de 3 ans l’un après l’autre à la traditionnelle écriture avec du riz dans une assiette.

Avant la cérémonie, Amma a parlé de l’importance de l’énergie féminine et nous a rappelé qu’il faut invoquer les qualités maternelles divines présentes en chacun de nous. « L’être suprême a deux facettes. La première est établie dans le Soi, tranquille et non affectée. L’autre est amour, affection, compassion. Quand l’amour et la compassion passent au premier plan et que la première facette passe au second plan, cette manifestation s’appelle Shakti, Jagadamba ou Devi.

Amma répète toujours qu’il ne suffit pas d’avoir la foi. Il nous faut vivre en accord avec ce principe. Cultivons l’humilité dans nos paroles, dans nos regards, et faisons de chacune de nos actions un acte d’adoration. Acceptons tout comme nous acceptons les cadeaux bénis offerts à Dieu. Même si une fourmi tombe dans notre assiette bénie, nous l’enlevons et mangeons la nourriture avec respect. Nous ne nous plaignons jamais d’avoir trop ou pas assez de nourriture : c’est cela l’acceptation.

Comportons-nous comme un débutant, apprenons à nous comporter comme des débutants. Notre corps a grandi dans toutes les directions, mais notre esprit n’a pas toujours grandi. Pour que l’esprit devienne aussi vaste que l’univers, commençons par être comme des enfants. Seuls les enfants peuvent grandir.  L’eau versée dans un récipient déjà plein ne peut que déborder, l’eau versée dans un récipient renversé ne peut que déborder. Pour recevoir l’eau, le récipient doit être ouvert et vide. De même, il est souhaitable d’avoir l’esprit ouvert et avec peu d’égo.

Un esprit ouvert ressemble à une feuille blanche. C’est cela se comporter en débutant. Plus on apprend, plus on devient humble. « Plus l’épi de riz mûrit, plus il baisse la tête vers le sol », dit le proverbe. Au point qu’il touche le sol ou le grain a été semé. Si nous jetons une pierre dans un lac, les ondes se propagent jusqu’à la rive, avant de revenir à l’endroit même où la pierre a été lancée. De même, accomplissons chacune de nos actions en restant toujours établi dans notre centre.

Dès qu’une bonne qualité est éveillée, toutes les autres qualités apparaissent spontanément. Un lit a beau avoir quatre pieds, il suffit d’en tirer un pour déplacer tout le lit. De même, quand nous saurons que notre but c’est Dieu, nous aurons à cœur de renoncer à nos excès alimentaires et de purifier notre mental. Cultivons en nous les qualités positives. C’est seulement à cette condition que nous pourrons éveiller le Soi en nous, le chemin qui mène à la connaissance de soi, à la lumière éternelle, à la conscience du Soi.

Chez les êtres humains ou chez les animaux, c’est le pouvoir de l’amour qui relie la mère à l’enfant et l’enfant à la mère. Devi est cette mère aimante : Jagadamba. Il ne suffit pas de voir la Mère, éveillons également l’instinct maternel en nous. Une fois ces qualités maternelles éveillées, nous pourrons pardonner, oublier et supporter, tout comme une mère biologique est capable de le faire avec ses propres enfants sans conditions, sans égoïsme. La fondation est l’amour. Quand l’amour sera véritable, nous pourrons pardonner les erreurs, les colères, etc. Nous serons patients et nous pardonnerons.

Pour ce faire, nous avons fondamentalement besoin d’amour. Et en vérité, cet amour c’est Dieu. Cet amour, nous l’avons à l’intérieur, mais nous ne le donnons pas aux autres. L’amour c’est ce dont nous sommes le plus avares. L’amour est ce dont nous sommes le plus pauvres. Toutes les pratiques et observances religieuses ne servent qu’à éveiller cet amour qui est déjà en nous. Quand nous réaliserons la véritable nature des objets, les qualités maternelles s’éveilleront naturellement en nous. Quand elles seront éveillées, elles nous donneront la patience et la force de pardonner aux autres, avec nos yeux, nos paroles et nos actions. Nous pourrons prendre soin du monde de la même façon qu’une mère prend soin de son enfant », a rappelé Amma à tout le monde.

Ensuite, environ 180 apprentis percussionnistes, dont 115 femmes, ont présenté à Amma l’offrande du son en jouant tous ensemble trois kaydas et quatre chants dévotionnels. Ce fut un grand moment de voir ces gens, des enfants et des adultes, des jeunes et des vieux du monde entier, âgés de 10 à 60 ans, jouer tous ensemble.