Extrait du satsang d’Amma pour Onam le 7 septembre 2014.

« Il existe certaines choses dans la vie pour lesquelles l’attraction ne s’arrête jamais. Ce sont les choses positives qui éveillent en nous l’enthousiasme et la fraîcheur quand nous pensons à elles ou quand nous en faisons l’expérience. Par exemple, la mer. Peu importe le nombre de fois où l’on regarde la mer, on n’en est jamais rassasié. C’est un aspect de l’éternité que l’on ressent dans la mer. Il en est de même du ciel. Les liens que nous sentons par rapport à notre lieu de naissance ou envers la nature en général sont également de cette nature. On voit toujours de la nouveauté en eux. Il en est de même avec le lien et l’attraction que nous ressentons pour Onam.
Il y a quelque chose en Onam qui touche et éveille en nous la bonté et le bonheur. Pour un Malayali (quelqu’un qui parle le malayalam, langue du Kérala), la simple pensée d’Onam éveille enthousiasme et envie de célébration. Peut-être que nous ressentons cette attraction à cause de l’interdépendance qui existe entre Onam et nos culture et nature éternelles.
Certains aspects d’Onam sont uniques. C’est comme une chaîne qui relie le passé, le présent et le futur. Nous célébrons Onam pour nous souvenir du bon vieux temps, perdu depuis l’antiquité – souvenirs d’un âge ou la prospérité, l’équité et la fraternité prévalaient. Onam réveille aussi les attentes qu’un temps comme celui-là revienne à l’avenir. Onam appartient au présent également parce que quand on le célèbre, on oublie tout et on vit dans l’ici et maintenant.

Cela dit, Onam n’est pas uniquement une occasion de célébrer et de s’amuser. C’est aussi une occasion de se rappeler l’importance de certaines valeurs : l’importance de partager, de protéger la nature, l’importance de l’humilité et de l’abnégation, l’importance de l’abandon à Dieu, l’importance de la charité et l’importance de réaliser nos actions dans un esprit de « yajna » (offrande). C’est une partie de ces valeurs que nous enseigne Onam. En fait, les questions comme « est-ce que Mahabali a réellement existé ? » ou « est-ce qu’il y avait au moins un Kerala au temps de Mahabali ? » ne sont pas si importantes. Notre célébration d’Onam ne prendra toute sa valeur que lorsque nous ferons tout notre possible pour mettre en pratique ces valeurs dans notre vie.

Dans notre pays, les festivités ne sont pas une simple occasion pour célébrer et s’amuser. Elles existent pour nous aider à transformer chaque aspect de notre vie personnelle et sociale dans le but de nous rapprocher de la réalisation du soi. Plus que de nous amuser, leur but est de nous aider à répandre le dharma, les valeurs et le souvenir de Dieu dans notre société. Il est pénible pour Amma de voir comme les gens s’éloignent de ce but. Pire encore, la tendance à prendre des fêtes comme Onam comme de simples occasions pour boire et prendre du bon temps augmente chaque année.
Même si Mahabali était une bonne personne, il avait aussi des défauts. Son attitude était : « je suis un grand empereur. Je suis le dirigeant des trois mondes. Personne ne fait aussi bien que moi ». En réalité, nous n’avons aucun pouvoir sur nous même. Mahabali ne comprenait pas que c’est seulement par la grâce divine que nous sommes capables d’accomplir quelque chose. Vamana demanda à Mahabali un bout de terre. Mabhabali répondit : « Je suis le propriétaire des trois mondes. Ne me demande pas de choses aussi triviales. Demande moi quoi que ce soit et je te l’accorderai ». C’est l’attitude que beaucoup de gens adoptent quand ils deviennent célèbres, obtiennent un poste haut placé ou la prospérité. Il ne suffit pas d’accomplir de bonnes actions. Il faut aussi être humble, sans ego. Rappelez vous que même les champions olympiques baissent la tête lorsqu’ils sont sur le podium, pour recevoir leurs médailles.
Quand quelqu’un écrit un bon livre, est ce que le stylo peut prétendre à une quelconque grandeur? Si un juge condamne quelqu’un à être pendu, est ce que le stylo est responsable du verdict ? Non, le stylo est juste un instrument. Nous devons être conscient que, de manière similaire, nous sommes juste des instruments de Dieu.

Le festival d’Onam est une expression de l’unité. Quand les gens se rassemblent pour dessiner et décorer les pookkalams (dessins faits avec des pétales de fleurs sur le sol) , pour cuisiner le repas de la fête, pour prendre part aux jeux et danses d’Onam, toutes les différences sont mises de côté. L’unité est le pilier du progrès et de l’harmonie dans la société. Mais il ne suffit pas d’être uni au moment d’Onam. Nous devons être capable de respecter ces idéaux dans nos vies. Or ce que nous voyons dans la société actuelle est seulement égoïsme et ségrégation auto-imposée.

Onam est également une célébration qui nous rappelle notre dharma envers Mère Nature. Il n’y a pas si longtemps, les pookkalams d’Onam étaient décorés avec une grande variété de fleurs. Thumba, thechi, mandaram, hibiscus, jasmin et plein d’autres variétés de fleurs pouvaient être trouvés facilement autour des maisons. Mais ces dernières années, on en voit de moins en moins. Ainsi, on voit des gens utiliser de la poudre de couleur, des copeaux de noix de coco et de la sciure de bois pour colorer leur pookkalam. Bientôt, nous verrons même des pookkalams  décorés de fleurs en plastique. Ce sera sans doute coloré mais cela va manquer de la beauté et de la fragrance des fleurs réelles. Autrefois, presque toutes les maisons avaient une balançoire. Maintenant, les arbres où l’on pouvait accrocher une balançoire ont disparu. De nos jours, plutôt que de s’asseoir sur une balançoire, les enfants doivent aller au parc. Pour éviter ce genre de situations, nous devons faire des efforts dans l’esprit de l’unité.
Faisons de notre mieux et laissons le reste à la volonté de Dieu. »