Les professeurs Shantikumar V. Nair et Manzoor Koyakutty – du centre Amrita pour les nanosciences et la médecine moléculaire – ont inventé un moyen de détecter un cancer en moins de 30 minutes sans avoir besoin de se rendre à l’hôpital. Cela permettra un diagnostic et un traitement précoces, cruciaux pour guérir certains cancers. Ce dispositif utilise un laser avec un nano substrat qui détecte les cellules précancéreuses et cancéreuses.

L’utilisation d’un laser pour l’examen de la nature des cellules n’est pas nouvelle mais les signaux étaient jusqu’à présent faibles et difficiles à analyser. Ce problème a été résolu par un nano substrat (nano matériau) placé à même le tissu. Le nano substrat amplifie le signal et facilite l’analyse des résultats. Le laser émet un spectre Raman spécifique à chaque type de tissu (normal, précancéreux ou cancéreux). «Nous avons utilisé la méthode sur des échantillons de cancers de la bouche, des tissus normaux et des tissus précancéreux. Le premier échantillon de résultats positifs a été produit il y a deux ans », a déclaré le Dr Nair, l’un des inventeurs de cette technique.

La technique ayant été identifiée, l’équipe de recherche travaille maintenant sur le développement d’un instrument manuel capable de détecter le cancer de la bouche. Le département de biotechnologie a débloqué 83.600 € pour la conception de cet outil. Les scientifiques estiment qu’il sera prêt dans deux ans et coûtera alors 14.000 €. Il sera équipé d’un nano-senseur Raman pour amplifier le signal obtenu à partir du tissu. Le signal sera analysé dans un centre, et le résultat disponible en 30 minutes.

« Le signal Raman aide à identifier les molécules organiques des tissus. Étant donné que ces molécules varient en fonction de l’état des cellules, les signaux provenant de tissus cancéreux diffèrent forcément de ceux provenant de tissus normaux », a confié le Dr Nair.

Le Dr Nair, également directeur de la recherche à l’université Amrita, a déclaré que ce nouveau dispositif permettra de procéder à des dépistages de grande ampleur, à l’échelle de toute une communauté, sans avoir recours à la biopsie. « En principe, cet outil peut diagnostiquer n’importe quel cancer, pourvu qu’un des spectres Raman puisse être obtenu. Cela englobe le cancer de la peau et les cancers internes, si le laser est émis par fibre optique et si les signaux Raman sont reçus par cette même fibre.

« Nous nous sommes concentrés sur le cancer de la bouche en raison de la possibilité de procéder à des dépistages précoces et aussi parce qu’il est en augmentation et peut être guéri s’il est détecté à temps »,  a dit le Dr Nair. Comme il s’agit d’un test préliminaire, les autorités scientifiques ont précisé qu’il devra être confirmé par des tests conformes aux normes de référence.