Les bénévoles d’Amma à Cancun, au Mexique avaient l’habitude d’organiser régulièrement des soupes populaires pour les personnes pauvres de cette région. Mais avec la distanciation sociale, la pandémie du coronavirus a laissé cette activité en suspens. À la place, les bénévoles se sont mis à préparer des colis de nourriture et d’articles de première nécessité à livrer à domicile.

« Les effets économiques et sociaux dus à la crise sanitaire nous ont poussés à lever des fonds pour donner des provisions aux familles qui ont perdu leur emploi, explique Mario Martinez, l’un des bénévoles. Ce sont des gens qui, déjà en temps normal, sont en situation de précarité et qui sont encore plus désespérés dans la situation actuelle. »

En octobre, le Mexique a envoyé un chiffre terrible à l’Organisation Mondiale de la Santé : plus de 83 500 morts dues au coronavirus, ce qui plaçait alors le pays au quatrième rang mondial pour le nombre des décès. En termes de cas confirmés, le Mexique occupait le neuvième rang avec plus de 814 000 personnes infectées.

La diffusion du virus a ravagé une économie mexicaine déjà souffrante ; on prévoit pour cette année une récession qui pourrait atteindre moins 13%, la plus grave depuis la grande dépression des années 30.

« Un fort pourcentage de la population mexicaine est formé de travailleurs mobiles qui se sont vus privés de leur source de revenus par la pandémie, ajoute Mario Martinez. À Cancun, la plupart des emplois dépendent du secteur du tourisme qui a mis des milliers de personnes au chômage. »

Les colis d’Amma – Mexique contiennent 13 produits : riz, haricots, sucre, sel, huile, lentilles, thon, biscuits, pâtes, piments, farine, papier toilette et savon. En avril, l’équipe a distribué 308 colis ; en juin, 336, et en août, 240. Au total, 884 familles ont reçu ces articles dont ils avaient si grand besoin à Cancun et dans les environs ; la prochaine livraison est prévue pour décembre.

Mario Martinez explique que ces dons de produits de base aident les bénéficiaires à rester en bonne santé et à garder la force d’aller de l’avant. Un colis ne change pas la situation en soi, mais il permet au moins de manger pendant une semaine. C’est une petite réussite si l’on raisonne sur la base d’un seul foyer, mais l’impact est considérable quand on le multiplie par plus de 800 familles.

« Les communautés que nous aidons sont des familles qui, avant la Covid, étaient déjà en difficulté, dit-il. Il est important de reconnaître notre vulnérabilité face à une crise mondiale telle que celle que nous vivons et de faire ce que nous pouvons pour aider les plus démunis, même si c’est infime. »

Depuis le début de sa mission, Amma – Mexique a pour objectif de faire plus que satisfaire les besoins nutritionnels. L’équipe distribue la nourriture avec amour et dévotion afin que les gens puissent se sentir mieux intérieurement. Les bénévoles passent du temps auprès des familles pour vraiment les écouter, et ensuite essayer d’apporter tout ce qui peut leur faire défaut. Mario Martinez dit que le coronavirus a profondément accru sa compréhension des souffrances mentales et émotionnelles des gens que ses amis et lui cherchent à aider.

« La pandémie nous a appris que nous devons vivre dans le présent et ne pas faire de grands plans pour l’avenir. Nous espérons continuer à aider de plus en plus en fonction des circonstances, conclut-il. Être capables d’entendre ceux que nous aidons et de voir la joie illuminer leur visage quand ils reçoivent les colis nous permet aussi de reconnaître que nous recevons plus que nous ne donnons ».