Il se peut que les actions du maître déçoivent les attentes et les désirs du disciple mais les désirs et les attentes naissent de l’ego. Un vrai maître spirituel ne nourrit jamais l’ego. La véritable relation maître spirituel–disciple est la forme la plus noble d’amour et de respect. Le maître spirituel appartient à chacun et est la relation par excellence.

Le maître spirituel ne peut s’approprier personne, ni établir son autorité sur quiconque. Tous les êtres humains ont la forte tendance et le désir de posséder et de contrôler tout ce qu’ils perçoivent comme beau. Cela commence dès l’enfance. Même quand nous vieillissons et devenons plus mûrs, nous ne changeons pas vraiment de comportement. Quand nous voyons quelque chose de beau, nous pensons instantanément : « Je veux que cela soit à moi. Je veux être le seul à en profiter. » Ces pensées infantiles habitent constamment notre mental. Ainsi, une idée fausse se fait jour intérieurement : « C’est seulement en exerçant un contrôle et une autorité sur autrui et sur les objets que j’obtiendrai amour et bonheur ».

En réalité, ce n’est pas en contrôlant les gens ni en exerçant notre autorité sur les objets extérieurs, mais en nous contrôlant nous-mêmes et en établissant notre autorité sur notre propre mental que nous pourrons atteindre le bonheur, la joie et la liberté éternelles. C’est pourquoi un maître spirituel n’obéit pas toujours aux attentes ni aux désirs du disciple. Désirs et attentes naissent de l’ego. Un maître spirituel ne nourrit jamais l’ego, son intention est de détruire l’ego. C’est ainsi que nous pourrons nous libérer de notre mental et réaliser notre vrai Soi. L’expérience de Dieu est purement intérieure, nul ne peut nous la donner, elle doit s’éveiller naturellement. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de notre engagement inconditionnel et de la grâce du maître spirituel.

Nous n’avons pas besoin d’argent. Certaines personnes demandent : « Pourquoi les gens font-ils des donations ou des offrandes coûteuses à Dieu ? » Amma répond que, de nos jours, ce qui enchaîne le plus fort notre mental, c’est notre attachement à la richesse. Offrir de l’argent à Dieu symbolise le sacrifice de ce à quoi nous sommes le plus attachés. Cela pourra ensuite servir à ceux qui sont dans le besoin, en les voyant comme des images de Dieu. C’est cela s’abandonner à Dieu.
Beaucoup de gens courent d’un endroit à un autre en quête de la réalisation du Soi. Nous ne pouvons pas dire que ces gens aiment vraiment Dieu. Est-il juste de dire qu’un homme marié ou une femme mariée qui a beaucoup de maîtresses ou d’amants en même temps éprouve davantage d’amour ? Non, en fait, ça n’est même pas de l’amour. Un cœur ne peut avoir qu’un seul trône. Dans de telles relations, il n’y a pas ni sincérité ni confiance. Il n’y a pas d’amour. De telles personnes sont comme des singes sautant d’un endroit à un autre. Un singe normal ne saute que d’une branche à l’autre. Mais le mental du singe saute incessamment dans tous les sens. Il en est de même pour ceux qui frappent à toutes les portes en quête de Dieu. Les gens qui tournent et virent ainsi n’ont ni engagement ni foi en rien. Ils ne réussissent qu’à s’épuiser eux-mêmes en courant dans toutes les direction