(20 février 2015)

Ce n’était pas la première visite d’Amma à Virudunagar. Elle y était venue il y a tout juste deux ans ; cette fois-là, Amma était arrivée vers minuit. Ce soir, Amma est arrivée juste après 20 heures. Elle était également venue il y a trente ans, pour conduire un programme dans le temple de Kali Amman.

À son arrivée dans le nouveau hall de l’ashram, Amma a servi le dîner. Pendant le satsang, une personne lui a demandé : «  Tout dans la création de Dieu est magnifique, à part les êtres humains. Comment se fait-il que seuls les êtres humains s’entretuent et suivent le chemin de l’autodestruction ? »

Amma a d’abord raconté une anecdote. « Il était une fois deux hommes qui visitaient la même roseraie. Perdu dans ses pensées, le premier pensait à sa petite amie. «  Comme j’aimerais lui offrir cette fleur !  Comme cela lui ferait plaisir ! » En voyant les roses, le second devint furieux : « Combien de fleurs comme celles-ci ai-je déjà offertes à ma petite amie ? Cela ne l’a pas empêchée pas de filer avec un autre ! » Là-dessus, il arracha la rose et la piétina. »

Amma continua : « les fleurs étaient les mêmes mais elles ont provoqué deux réactions différentes chez deux personnes différentes – à cause de deux états d’esprit différents. De la même façon, dans la création de Dieu l’harmonie est parfaite et c’est le mental de l’homme qui sème la perturbation. C’est l’égoïsme des êtres humains qui a perturbé l’harmonie du monde.

 » On peut utiliser un couteau pour poignarder quelqu’un mais un médecin peut s’en servir pour sauver une personne. On peut faire du feu pour incendier une maison ou pour faire la cuisine. Cela dépend de l’utilisation que nous en faisons. Au lieu de blâmer Dieu pour les problèmes que rencontre l’humanité, luttons pour corriger nos erreurs. N’insultons notre père (Dieu). Au lieu de faire des reproches, faisons tout ce que nous pouvons pour aider autrui. En voyant vos actions désintéressées, un ami pourrait s’en inspirer et faire de même. Ainsi, le désintéressement se propage.

La propension à donner se rencontre partout dans la nature. Si nous semons une seule graine, elle donne de nombreux fruits en retour. L’homme est la seule créature qui prend sans jamais rien donner en retour. L’homme est la seule créature qui a l’habitude de mordre les mains de ceux qui lui offrent de l’aide. »

Ensuite, Amma a raconté l’histoire d’une oie qui pondait chaque jour un œuf en or. « Son propriétaire était cupide. Il ouvrit le ventre de l’oie pour trouver d’autres œufs. On peut comparer les êtres humains à celui qui, par cupidité, tue l’oie pour avoir d’autres œufs. »

Certains demandent : « N’est-ce pas suffisant de faire la charité ? A-t-on besoin de connaître les principes spirituels et de les mettre en pratique ? » Amma répond : « oui, c’est bien de faire la charité. Mais on a par dessus tout besoin de compréhension spirituelle. Imaginez qu’une personne donne mille roupies à un étranger. Après quoi, le mendiant peut croire que le donateur est très riche et il pourrait l’assassiner de nuit pour lui voler ses biens. Quand nous faisons un don, faisons preuve de Shraddha (l’attention) . Même ainsi, nous risquons d’être trompés ou ridiculisés, mais nous devons comprendre que c’est la nature du monde. En ayant cette compréhension, vous ne serez pas contrarié. Une juste compréhension spirituelle est primordiale. Ce n’est pas suffisant de faire simplement la charité.

Chaque mot, chaque regard, chaque geste d’une personne armée de compréhension spirituelle fera changer le monde. Celui qui est nanti d’une juste compréhension spirituelle n’essaiera pas de changer la situation extérieure. Au contraire, il changera son attitude intérieure. »

Amma a poursuivi avec une histoire : « un jour, un roi partit à la chasse. Il se piqua avec une épine. Il appela son ministre et lui dit : « il faut que tu moquettes tout le pays d’ici demain ; faute de quoi, tu seras décapité. »  Le ministre savait qu’il ne pourrait moquetter tout le pays en une nuit. Il se dit : puisque je vais mourir de toute façon, je vais essayer de parler au roi. Le lendemain matin, il alla vers le roi et lui dit : « au lieu de moquetter tout le pays, pourquoi ne pas simplement porter des chaussures ? »

Une compréhension spirituelle nous aide à changer intérieurement d’attitude. Agissons constamment de façon désintéressée. Si vous n’avez rien à faire, vous pouvez toujours aller couper de l’herbe pour les vaches des voisins. Au lieu de vous attrister de ce qui ne va pas dans le monde actuel, faites de votre mieux, puis laissez Dieu faire le reste. »