Points clés :

  • Navaratri est une fête sacrée très ancienne qui dure neuf nuits, durant lesquelles on jeûne et on effectue des rituels pour honorer nos états d’être à la fois extérieurs et intérieurs. Elle atteint son apogée avec Vijayadashami, le dixième jour, quand la lumière triomphe de l’obscurité.
  • Amma a partagé que de toutes les célébrations du Sanatana Dharma, Navaratri est sans aucun doute la plus colorée, la plus variée et la plus pourvue de sens.
  • À Amritapuri, les rassemblements ont été synonymes d’union entre Amma et ses sympathisants. Le dernier jour, Amma a soudain demandé un micro afin d’accompagner l’ensemble musical constitué de 600 musiciens et chanteurs, qui avaient soigneusement répété pour jouer pour Amma.

Cette année, le festival de Navaratri a été célébré à Amritapuri dans la joie et la gratitude envers la Mère divine et ce que sa force symbolise dans la création de l’univers. C’est une tradition antique qui se perpétue en Inde depuis les temps immémoriaux.

« Nava » signifie neuf et « ratri » signifie nuits. Durant neuf nuits, on jeûne et on effectue différents rites sacrés pour reconnaître à la fois les événements qui se déroulent dans le monde extérieur, et l’évolution qui se produit dans l’esprit humain. Le dixième jour, on se retrouve pour célébrer le triomphe de la lumière sur l’obscurité, du bien sur le mal. Dans le nord de l’Inde, on l’appelle Dusshera et dans le sud, Vijayadashami.

« De toutes les célébrations du Sanatana Dharma, Navaratri est la plus colorée, la plus variée et la plus pourvue de sens », nous dit Amma dans son discours de Vijayadashami, à Amritapuri.

« Le principe sous-jacent de Vijayadashami est le dépassement de toute limitation et la réalisation de l’infini. La déesse Durga symbolise  le  pouvoir de la volonté, la déesse Lakshmi symbolise le pouvoir de l’action et la déesse Saraswati symbolise le pouvoir de la connaissance. Pour combattre et vaincre les forces maléfiques à l’intérieur et à l’extérieur de nous, nous avons besoin en abondance de volonté, de courage et de confiance en nous. »

Bien que les traditions varient d’une région de l’Inde à une autre, elles ont toutes en commun la célébration in fine de l’énergie active de l’Être suprême. C’est une force vitale qui nous amène au bout du compte au-delà de tous les noms et de toutes les formes. Pourquoi alors effectuer des rituels pour la forme d’une force féminine ? Nous vivons au sein du cadre de Mère Nature en ce qu’elle est une entité vivante et aimante. Elle nous guide et prend soin de nous à chacune de nos respirations.

Par dessus tout, la déesse Durga représente le but ultime de la restauration de l’action éthique. Pour ce faire, Lakshmi symbolise la mise en pratique d’idées positives grâce à une conduite vertueuse. Afin d’acquérir les capacités nécessaires, Saraswati apporte le pouvoir de la bonne parole, de l’intelligence et de la mémoire qui l’emportent sur les forces léthargiques.

« C’est seulement lorsque ces trois forces sont correctement équilibrées en nous, qu’il nous est possible de réussir tant au niveau matériel qu’au niveau spirituel, a expliqué Amma. Les changements qui s’opèrent dans le monde naturel et la vie des êtres vivants ne sont que la danse joyeuse de cette énergie. De sorte que l’on ne peut rien négliger ou ignorer dans cet univers. »

« Nous avons seulement le droit de respecter, d’adorer, d’aimer et de servir chaque aspect de cette création. C’est lorsque nous développons nos goûts et dégoûts, nos attractions et répulsions sans discernement, que nous devenons tristes et prisonniers. »

Lors du neuvième jour, Amma a guidé les enfants de l’ashram pour une prière spéciale. Les dévots avaient, en grande cérémonie, déposé leurs livres et instruments de musique devant la déesse Saraswati pour se préparer à une période d’intense prière et de réflexion. Un de leurs souhaits était que les prochaines générations héritent de la sagesse et de la grâce qu’incarne la connaissance pure.

Quand Vijayadashami, le jour de la victoire, arriva enfin, Amma effectua un rituel ouvrant les enfants au monde de la connaissance, des lettres et au processus d’apprentissage. L’enseignant tient l’index de l’enfant et l’aide à écrire ‘Hari Sree Ganapataye Namah’ dans une assiette de grains de riz. Ce mantra antique représente toutes les lettres de l’alphabet sanskrit, qui dans sa forme subtile représente la déesse du son, Naadarupini.

Amma a guidé une prière spéciale pour les livres et les instruments de musique placés devant la déesse Saraswati.

Amma a également guidé tous ses enfants, jeunes et moins jeunes, dans ce processus. Elle a demandé à chacun d’imaginer un enseignant de leur choix leur prenant la main pour réaliser la cérémonie de l’écriture. Elle a insisté sur le fait que c’est une leçon sur la manière d’apprendre à observer et à rectifier nos propres erreurs, au lieu d’accuser les autres. En effet, si l’on pointe notre index vers quelqu’un, on a automatiquement trois doigts pointés vers soi.

Bien que Navaratri symbolise la réalisation de la connaissance suprême, c’est un festival empli d’une dévotion indescriptible, qui relie les cœurs dans l’amour et la compassion. Il s’agit en effet d’un thème récurrent dans le Sanatana Dharma : la logique et l’amour ne font plus qu’un pour atteindre la libération de l’âme.

Swami Amritaswarupananda Puri, le plus ancien disciple d’Amma, a guidé une session de chants dévotionnels à nulle autre pareille dédiée à Amma, avec la participation de plus de 600 chanteurs et musiciens avec tablas, kaiminis, harmoniums, sitars et guitares.

Nadopasana est le terme utilisé en Sanskrit pour parler de la dévotion exprimée grâce à la musique. Elle est reconnue depuis les temps immémoriaux comme la forme artistique la plus intimement connectée au cœur. L’ensemble des musiciens s’était réuni pendant des jours auparavant pour s’assurer de bien exprimer leur amour pour Amma grâce à un jeu parfait. Swam y a pris part, observant et ajustant avec soin l’ensemble afin que la musique puisse couler naturellement.

Au début du spectacle, beaucoup ont prié pour que leur expression soit belle et plaise à l’assemblée et surtout à Amma.

Puis soudain, pour le plus grand plaisir de tous, Amma fut touchée au point de demander un micro pour chanter elle aussi, notamment le dernier chant dévotionnel : Jinki Karuna He Apar.

Amma a conclu la célébration officielle de Vijayadashami à sa manière, en distribuant un repas complet à chacun. Ce qui signifia faire passer des milliers d’assiettes en tout juste une heure.

Amma a exprimé ses derniers souhaits pour la journée : « Puissez-vous contempler la Mère universelle dans tous les aspects de la création et aimer et servir tout comme tel. Puissiez-vous tous réaliser la Vérité suprême et sanctifier votre vie. Puisse la Grâce divine vous bénir. »