(3 février 2020 – Galupa, Australie)

Elle en a fait la mission de sa vie : toute femme ou enfant de sa communauté aborigène qui a besoin de protection peut venir chez elle et y rester. Gayili Banduk Marika Yunupingu a ouvert sa porte à celles qui sont victimes de violences domestiques ou qui ne voient qu’une seule issue : le suicide.

Galupa est une bande de terre qui s’étend le long de la côte de la péninsule de Gove au nord-est d’Arnhem, dans le territoire du nord de l’Australie ; ce sont les terres ancestrales des Yolngu, un peuple aborigène. Un jour, une compagnie minière a proposé trois millions de dollars pour sa propriété à Gayili, une aînée du clan des Gumatj. Mais elle a refusé, estimant qu’il est de son devoir de respecter et préserver son patrimoine.

Jusqu’à récemment, il n’y avait pour tout abri qu’un hangar en tôle ouvert à tout vent. Traditional Cultural Practices, une ONG au service des peuples premiers de la région, et Amma Australie se sont associés pour construire une maison démontable dotée d’un système d’isolation et de climatisation pour protéger les résidents des conditions climatiques extrêmes de la région.

À droite, Gayili avec un groupe de ses « enfants » et « petits enfants ». En tant qu’ainée du clan des Gumatj, elle estime qu’il est de son devoir de reconnecter la jeune génération à sa culture.

Lors des célébrations de son 66ème anniversaire, Amma a aussi inauguré un programme pour encourager les jeunes femmes de la communauté à renouer avec leurs arts traditionnels. Grâce aux enseignements de leurs aînés, le Projet du territoire Galupa incite les femmes et les enfants à honorer leur terre et leur culture.

Peter McConchie, vidéaste et directeur de projet à Traditional Cultural Practices a réalisé cette vidéo. Dans sa jeunesse, il a entretenu des liens culturels et familiaux étroits avec les communautés claniques du nord-est d’Arnhem. Cela l’a incité à parcourir le continent australien pendant plus de 30 ans, pour travailler au sein de communautés isolées de peuples premiers. Ses premiers travaux ont en grande partie porté sur la diminution du nombre de suicides chez les jeunes aborigènes grâce à la transmission par leurs aînés de leur culture traditionnelle.