Des milliers de personnes se sont réunies aujourd’hui à Amritapuri pour célébrer Vijaya Dasami en présence d’Amma. Amma a conduit pour l’assemblée une prière pour la paix dans le monde, avant de proposer à tout le monde l’écriture traditionnelle et la récitation à voix haute de chaque lettre du mantra Om hari sri ganapataye namah. Ensuite, comme le veut la tradition, Amma a personnellement tenu l’index de centaines de bébés pour les initier à l’alphabet et les aider à écrire le mantra sacré dans une assiette de riz.
« Ce mantra (Om hari sri ganapataye namah) symbolise les 51 lettres de l’alphabet Devanagari, qui sont l’incarnation de Nada-rupini Devi, la déesse du son. Dans le mantra, Hari représente le Paramatma. Sri représente Parasakti, et Ganapati représente Om – le Pranava mantra qui surgit de Parasakti. Dans son essence, le mantra est en soi une forme complète d’adoration. Traditionnellement, certaines personnes écrivent Hari sri sur la langue des bébés avec de l’or passé dans du miel ; le principe sous-jacent étant: ‘Puissent les paroles de cet enfant devenir aussi précieuses que l’or’. Bien que la connaissance soit par nature inestimable, la tradition persiste », a déclaré Amma.
Elle a ensuite poursuivi : « Restons toujours des débutants, vigilants, patients et enthousiastes ; par principe, respectons tout, inclinons nous avec humilité devant tout le monde, demeurerons des débutants. La vie est un livre qui nous donne constamment l’occasion d’apprendre. C’est comme être assis dans une salle d’examens. La cloche peut sonner à tout moment et vous obliger à rendre votre copie. Dès lors, c’est ce que vous êtes en train de faire en ce moment – maintenant même – qui détermine votre succès ou échec. Ainsi, accomplissons chacune de nos actions avec autant de vigilance que si nous étions face à un incendie. Maintenons ce degré de vigilance, et nous pourrons tirer une leçon de toute chose.
« Autrefois, le disciple s’asseyait face au gourou, et il en assimilait directement la connaissance dans son cœur. Le disciple installait véritablement l’enseignement du gourou dans son cœur. Son attention et son humilité permettaient à la connaissance de s’épanouir totalement. Le disciple n’était jamais fatigué d’apprendre. Cela ne lui pesait jamais non plus.
Amma a rappelé à chacun : « Le cœur du disciple est le bouton de fleur qui s’épanouit à la lumière ensoleillée de l’amour du gourou. Le cœur se remplit du nectar de la grâce du gourou ».
« Pour Vidyarambham, nous disposons sur un plateau du riz cru avec un peu de curcuma, et nous mettons de la pâte de santal et des fleurs. Ensuite, le maître guide la main de l’enfant pour tracer ses premières lettres. Le maître représente le principe suprême de Dieu. Pour porter des fruits, la connaissance doit venir du maître. Le principe inhérent à cette pratique est celui de Saranagati – l’abandon de soi. Lorsque nous voulons montrer les erreurs de quelqu’un, nous pointons l’index vers lui. Mais nous oublions que dans le même temps, nous retournons trois autres doigts vers nous ! Lorsque nous soulignons les défauts des autres, c’est comme si nous nous montrions trois fois pires qu’eux. En effet, l’index représente l’ego. C’est ce doigt que l’on donne au maître. Aussi, c’est en le prenant que le maître aide l’enfant à tracer ses premières lettres, et qu’il l’initie à la connaissance. Il s’agit de reconnaître: ‘Je ne suis rien. Tu es tout’. En devenant un zéro, vous pouvez devenir un héros. Tel est le principe qui sous-tend cette tradition.
« Lorsque vous voyez l’unité en tout, la compassion s’éveillera dans vos cœurs. Quand ce sentiment d’unité s’exprimera, alors vous aurez la conviction que nul ne doit faire l’expérience de la souffrance, que personne ne doit souffrir de la faim. Cette conscience de l’unité est la Mère Divine », a déclaré Amma dans son message à l’occasion de Vijaya Dasami.