Voici une série d’articles postée par Scotti ou Amit sur le blog d’Amritapuri concernant les inondations et les glissements de terrain au Cachemire.
Où que vous alliez, je serai avec vous.
Le 12 octobre 2014
» Le 6 octobre, c’est à l’Indian Gate de New Delhi que le ministre de l’Intérieur, Rajnath ji, a donné le signal du départ de l’unité mobile de télémédecine et de l’ambulance.
Rajnath ji a visité les deux unités et s’est dit impressionné par les possibilités qu’elles offrent. Il a déclaré aux journalistes : « Amma fait beaucoup pour la société. Elle est l’incarnation de l’amour et de la compassion. Elle nous en donne un nouvel exemple en envoyant ces antennes médicales mobiles en mission au Cachemire. »
Tous ceux qui s’étaient rassemblés pour l’occasion ont été surpris de voir que ces unités de télémédecine étaient venues du lointain Kérala pour porter secours aux sinistrés du Cachemire.
Le départ de notre équipe médicale de médecins, d’aide-soignants et de techniciens était prévu pour le lendemain, le 7 octobre, mais nous étions plusieurs à partir pour le Cachemire directement après le signal du départ. Après notre atterrissage à l’aéroport de Srinagar, nous avons loué un taxi. Notre chauffeur, Javed, un homme sympathique, connaissait parfaitement les zones inondées. En fait, il avait lui-même sauvé de nombreuses vies pendant les inondations. Le Docteur Adnan, un ancien médecin de AIMS, est également venu nous chercher à l’aéroport. Nous avons pris la direction de Jawahar nagar pour nous rendre compte des dégâts occasionnés par les sols détrempés depuis plusieurs jours.
La plupart d’entre nous murmurait « Oh, mon Dieu ! ». Laissant là la voiture de location, nous avons fait quelques pas dans Jawahar nagar, un quartier de Srinagar auparavant huppé, à présent désert et livré à l’abandon. Toutes les maisons étaient endommagées et sur les murs, les traces laissées par la montée des eaux étaient visibles. Certains endroits sentaient particulièrement mauvais et les maisons et ruelles dévastées semblaient se lamenter. Après avoir parcouru quelques ruelles, nous avons rencontré un homme dont la maison s’était écroulée. C’était un homme d’affaires qui avait subi de lourdes pertes à la suite des inondations.
Comme la nuit tombait, nous avons regagné la maison du Dr Adnan pour avaler rapidement un « kahwa », thé à la mode Cachemirie. Le lendemain matin, nous sommes allés à Rajbagh. En chemin, sur une longue portion de route, nous avons vu beaucoup de voitures endommagées : certaines recouvertes de boue, d’autres aux vitres cassées, d’autres complètement retournées ou bien encore immergées dans les eaux stagnantes. Dans un poste de police voisin, nous avons discuté avec quelques policiers qui avaient été témoins des inondations. Plus loin, des familles qui avaient perdu leur maison vivaient sous des tentes en bordure de route.
Puis nous sommes allés au « pont Zéro ». Là, nous avons vu des maisons flottantes elles aussi sévèrement touchées par les inondations. L’une d’entre elles était maintenant perchée sur la rive qui se situe en temps normal à plus de 7 mètres au-dessus du niveau de l’eau. À l’intérieur du bateau, nous sommes incidemment tombés sur Shabir qui travaille à temps partiel et qui est marié à une Américaine. Dans un anglais châtié, il a commencé à nous raconter le merveilleux séjour qu’il avait fait à Amritapuri quelques années auparavant. À l’époque, il y était allé initialement pour faire une sorte de check up à AIMS. Il a été profondément touché quand nous lui avons parlé de notre mission et nous avons senti qu’Amma nous soufflait : « Où que vous alliez, je serai avec vous. »
Peu de temps après, nous avons repris la route en direction de Bandipura où nous étions censés installer nos antennes de secours – selon les instructions de représentants du gouvernement. »
Au Cachemire, des centaines de personnes ont afflué au centre médical d’urgence Amrita
Le 12 octobre 2014.
Dans le district de Bandipore dans l’état du Jammu-Cachemire, des centaines de victimes des inondations ont afflué au centre médical de secours Amrita. Une équipe de 15 spécialistes et aides-soignants ont proposé des soins médicaux d’urgence aux victimes des inondations dans les parties les plus touchées du district, dont Ashtingoo Ghat, Kulhama, Laharwalpora et Sumbal-Sonawari. Plus de 2300 personnes provenant de ces localités ont été examinées et approvisionnées en médicaments.
Une antenne mobile de soins et de télé-médecine est équipée d’une unité de soins intensifs, d’appareils de radiologie et de microscopie, d’un ventilateur pulmonaire et d’un echocardiographe en couleurs, qui permettent à l’équipe soignante de proposer un soutien médical approfondi.
Dans le district de Bandipore, environ 52 villages ont été complètement submergés par les inondations massives du mois dernier ; des centaines de maisons, plusieurs établissements médicaux, des écoles et des postes de police ont été endommagés, sans compter des centaines d’hectares de cultures sur pied. D’après le commissaire divisionnaire, Dr. Shah Faesal, 60 000 personnes ont été déplacées à cause des inondations et des dizaines de familles vivent toujours sous des tentes installées sur des routes et dans des lieux plus sûrs. Plus de 2000 maisons ont été complètement détruites dans ce district.
La goutte d’eau qui sauve la vie
Le 13 octobre 2014
« Les routes splendides de l’Himalaya nous ont amenés à Bandipura. En chemin, nous avons longé le lac Wullar – le plus grand lac d’Asie. Ici aussi il y a eu de grosses inondations et on nous a dit que le lac avait englouti de nombreuses carcasses d’animaux, mais aussi des cadavres humains.
Nous sommes arrivés dans le bureau du commissaire-adjoint vers 10h30. Nous avons été reçus chaleureusement par les fonctionnaires. En quelques minutes, le commissaire-adjoint, Shah Faesal et son équipe dynamique nous rejoignaient dans le bureau. Nous avons discuté de l’organisation de nos camps médicaux, de façon à ce qu’un maximum de personnes puisse en bénéficier. Le Commissaire-adjoint nous a semblé parfaitement sincère et extrêmement travailleur. Notre envie commune de faire quelque chose d’efficace pour les victimes de l’inondation était si forte que nous sommes immédiatement sortis pour nous rendre compte de la situation dans les villages locaux : Zalpora, Hajim, Naugam et Banwar. Faesal Ji nous a montré les écoles et hôpitaux submergés par les eaux. Par endroit, les digues censées prévenir les inondations étaient complètement détruites. Ces digues étaient les seuls moyens de relier les villages ; maintenant qu’elles étaient impraticables, les gens devaient circuler en bateau. Ceux dont les maisons avaient été endommagées, vivaient maintenant sur la digue dans de petites tentes et des abris en tôle. A mesure que le soir tombait, l’air devenait glacial et nous voyions combien cela allait être difficile pour ces gens, car ici l’hiver rude commence en novembre !
Vu le manque d’hygiène, les enfants mal nourris et la pauvreté, il était évident que bien que notre camp médical ne soit qu’une goutte d’eau dans la mer, il pourrait quand même être la goutte d’eau qui sauve ! Notre équipe toute entière était impatiente de pouvoir se mettre au service de ces villageois.
Cette journée nous a épuisés physiquement, mais à la vue de tant de misère, notre fatigue a disparu. Nous avons compris que nous ne sommes qu’un instrument et qu’en fait Amma se sert de nous pour tendre la main à ses enfants du Cachemire pour leur apporter un peu de réconfort et nous avons senti à quel point c’était une bénédiction de pouvoir participer à cette noble mission. »
Cachemire : des secours organisés au milieu du chaos
Le 14 octobre 2014
« Aujourd’hui, j’ai rejoint l’équipe médicale de secours d’urgence de Jammu et du Cachemire, rattachée à l’hôpital AIMS (Amrita Institute of Medical Science), qui travaille sur place depuis quatre jours. Nous sommes basés dans un petit dispensaire rural de Naidkhai, un village situé dans le district de Bandipora au Cachemire. Dans ce dispensaire, il n’y a normalement qu’un seul médecin pour 40 000 personnes.
À notre arrivée, les gens n’ont pas tardé à affluer. Toutes les salles du dispensaire étaient pleines à craquer. Il est même arrivé que trois médecins consultent simultanément dans chacune de ces salles. Sans compter que chaque patient était accompagné d’un interprète et de tous les proches ayant réussi à se faufiler par la porte. Quinze de nos docteurs ont vu 2 000 patients en moins de sept heures.
À la suite de la consultation, presque tous les patients ont reçu gratuitement les médicaments prescrits. Six paramédicaux en poste à la pharmacie ont distribué plus d’une cinquantaine de médicaments différents. Il est important de noter que ces médicaments sont de bien meilleure qualité que tout ce que l’on peut trouver au Cachemire.
Je vous parlerai prochainement des nombreux services spécialisés dispensés par l’hôpital itinérant d’Amma. »
Diagnostiques instantanés
Le 15 octobre 2014
« En temps ordinaire, les dispensaires locaux de Hajin et Magam disposent bien de personnel soignant, mais en apprenant que notre équipe venait à la rescousse, c’est par milliers que les gens ont afflué.
À la suite de la consultation, le docteur envoie de nombreux patients faire un examen sanguin dans l’antenne mobile de télémédecine Amrita. Les prises de sang s’effectuent dans un environnement propre et calme qui permet au patient de se détendre.
Les cinq analyses de sang les plus courantes se font en quelques minutes, ce qui permet au patient de ramener les résultats au docteur qui peut ainsi poursuivre la consultation. »
Le précieux don de la mère de millions de personnes à une mère cachemirie
Le 17 octobre 2014
« Le jour de notre arrivée, l’hôpital local de Bandipura manquait cruellement de soignants. Après un court entretien avec le docteur Bilkis, le médecin chef, et d’autres responsables, nos médecins ont commencé à examiner les patients. Nos gynécologues ont été appelés d’urgence pour un accouchement problématique : le cœur du fétus donnait des signes de faiblesse. En l’absence d’un spécialiste, la femme aurait été transférée à Srinagar, à deux heures de route de Bandipura. Mais heureusement notre équipe était là. Avec l’aide du docteur Lippi, le docteur Deepti, membre de notre équipe médicale et professeur en gynécologie, a réussi une césarienne. Le père et la mère de l’enfant, leurs familles et le personnel de l’hôpital étaient tous ravis de voir l’enfant, nouvelle vie et aube d’espoir.
Seule une mère peut connaître l’enchantement de mettre un enfant au monde. C’est un don précieux de Dieu. Quant à nous, enfants d’Amma, la mère de millions de gens, nous nous sentions les instruments bénis de l’accouchement d’un nouveau-né, précieux don d’une nouvelle vie à celle qui allait devenir une mère cachemirie. »
S’épanouir en s’extrayant du bourbier
Le 19 octobre 2014
« Le destin a foudroyé les paisibles habitants relativement instruits et autonomes de Kedarnath. Des glissements de terrain et des inondations énormes ont dévasté tous leurs biens. Après un tel cauchemar, ces malheureuses victimes se sont demandé : « La vie reprendra-t-elle comme avant ? » Mais l’enfant a-t-il besoin de s’inquiéter quand sa mère veille sur lui ?
Notre bien-aimée Amma a envoyé un rayon d’espoir aux habitants en état de choc de cette zone rurale. Elle a organisé les opérations de secours à la suite des inondations : construction de maisons, bourses d’études pour les enfants pauvres, etc. – un ensemble bien structuré de mesures pour leur permettre de se reconstruire.
Ruchi Tiwari est venue tout droit de Chunni, dans l’État d’Uttarakhand, pour participer à Amritavarsham61. Elle voulait exprimer sa gratitude envers Amma. Mariée à un membre du clergé, Ruchi a perdu son fils dans les inondations. Malgré cette perte irréparable, elle est satisfaite du programme de secours mis en place par Amma. Et il lui reste sa fille de deux ans.
Rajkumar Tiwari, autre victime des inondations en Uttarakhand, est venu remercier Amma qui a bâti une maison pour les siens. Il admet qu’au début, quand il a entendu parler du paquet de mesures de secours, il ne croyait pas trop à ces promesses. Bien sûr, il a été agréablement surpris ! Maintenant, il attaque la classe politique de front : « C’était aux hommes politiques d’agir, mais ils n’ont rien fait. Je suis stupéfait de me retrouver aux côtés d’Amma. Sans son soutien, nous n’aurions pas pu surmonter ce terrible défi.» Il témoigne de son expérience : « Quand les temps sont durs, le père a tendance à risquer jusqu’à la vie de son fils. Mais Amma ne m’a pas lâché la main, tout le temps que je traversais des difficultés. »
Inder Singh Bisht, l’un des survivants, a vu ses proches et ses amis disparaître dans les flots. Il a tellement souffert de la catastrophe qu’il est sans abri et dépend entièrement d’un de ses amis. Il s’est approché d’Amma au sujet de la reconstruction de sa maison. Bien qu’Amma ait fourni l’argent, le glissement de terrain avait tellement déstabilisé la zone qu’il était impossible de bâtir dessus. Inderji a parlé de ce problème à Amma. Elle lui a suggéré de construire sur un terrain sûr ayant échappé au glissement de terrain. Il souligne ce qui fait la différence entre les dirigeants politiques et Amma: « Il est impossible d’envisager de contacter nos dirigeants politiques ! La question ne se pose même pas. Par contre, on peut aborder Amma directement et lui parler en toute confiance.»
Dans l’ensemble, la grâce d’Amma permet à ces gens de renaître comme des fleurs de lotus en bourgeons. Espérons qu’ils s’épanouiront à nouveau pleinement dans le bonheur et la paix. »
Pharmacie mobile au Jammu Cachemire
le 20 octobre 2014.
La pharmacie est toujours installée à l’étroit, c’est pourtant notre service qui a le plus de travail. Y sont à l’œuvre un dentiste, un vétérinaire, une infirmière, un médecin et un ambulancier, chacun effectuant pratiquement un double travail. En plus des médicaments allopathiques, nous distribuons énormément de compléments alimentaires pour les enfants comme pour les adultes. L’antenne de soins est installée dans une salle de prières musulmane chiite, l’hôpital local n’ayant pas été épargné par les inondations.
L’amour est notre langue maternelle
le 22 octobre 2014.
Certains patients furent examinés sur place à l’hôpital du district par nos médecins tandis que d’autres étaient conduits au dispensaire d’Ashtangoo. Après une heure de route, l’équipe continua à pied et emprunta un sentier qui grimpait dans les collines. Notre équipe médicale commença à établir des diagnostics et à distribuer des médicaments. Rapidement, nous fûmes dirigés vers une autre zone dans les plaines : Ashtangoo ghat.
A notre arrivée à Ashtangoo ghat, une foule de patients nous attendait déjà. Une personne du village proposa sa maison aux médecins. Nous installâmes rapidement la table de pharmacie pour la distribution gratuite des médicaments.
Le docteur Puneet, le seul de nos médecins à connaître le cachemiri, avait du mal à le parler car cela faisait bien longtemps qu’il n’était pas revenu au Cachemire. Et je dois confesser que, bien qu’originaire du Cachemire, j’avais moi aussi un peu de mal à traduire en cachemiri. La plupart des membres de notre équipe parlaient hindi, mais pas tous les gens de la région.
Chacun de nous faisait son maximum pour essayer de communiquer au mieux. Bientôt, plusieurs femmes du village s’offrirent pour traduire. Leur aide se révéla fort utile.
Une femme arriva avec un petit enfant qui s’était brûlé la jambe. Après les premiers soins et la remise des médicaments, le visage de l’enfant en pleurs se détendit. La mère semblait encore plus heureuse que l’enfant.
Nos paroles bienveillantes guérissaient bien plus que toutes nos ordonnances et tous nos diagnostics. Bien que la situation ait pu paraître un peu compliquée au départ, la barrière de la langue a disparu rapidement. La brise d’amour a balayé les nuages linguistiques. Il est devenu de plus en plus évident qu’aucune barrière ne résiste à l’amour.
N’est-ce pas extraordinaire de voir que toutes ces personnes venant de tant de pays différents, parlant tant de langues différentes sont capables de se connecter à Amma, comme un enfant peut se connecter à sa mère, sans avoir à utiliser de mots ?
Chacun de nous a compris que l’amour est notre véritable langue maternelle, et que là où il y a l’amour il n’y a plus de barrière linguistique;
À la fin de la journée, nous étions profondément satisfaits de voir que nous avions été capables d’allumer des lanternes de joie. Il se mit à bruiner et la température se rafraîchit. Mais la chaleur de l’étreinte d’Amma nous réchauffait à l’intérieur.
Infirmières du Cachemire
Le 22 octobre 2014.
Partout au Cachemire, nous avons été secondés localement par de merveilleux bénévoles. Comme très peu de patients parlent hindi, il faut qu’un interprète accompagne le médecin presque en permanence pour traduire en urdu. Les bénévoles aident également à accélérer le mouvement à la pharmacie. Au dispensaire local de Magam, quatre infirmières se sont impliquées encore davantage. De toute évidence, elles étaient ravies de travailler aux côtés de nos doctoresses et elles ne s’en sont pas privées.
Lahar d’amour à Laharwalpora
Le 28 octobre
« Les infrastructures médicales de Laharwalpora sont restées sous l’eau pendant de nombreuses journées. Une longue queue de gens s’est donc formée dès l’ouverture de notre antenne médicale. Après les horribles vagues des inondations, Amma a utilisé nos services pour inonder ce village de ses vagues d’amour et de compassion.
On ne sait trop pour quelle raison on comptait beaucoup plus de femmes et d’enfants que d’hommes parmi les patients. Nos doctoresses et pédiatres ont donné de très nombreuses consultations.
Ici dans ce village, nous n’avons pas trouvé beaucoup de gens capables de servir d’interprètes. Heureusement que les conducteurs des véhicules que nous avions loués nous ont aidés à traduire. Les jeunes garçons du village n’ont pas tardé à offrir eux aussi leurs services. En fait, ils semblaient aimer jouer les interprètes. Certaines patientes avaient des problèmes gynécologiques, d’autres avaient la gale ou souffraient d’allergies, d’autres encore avaient mal au dos ou aux articulations, etc… mais nous avions tous les médicaments nécessaires.
J’ai remarqué qu’un jeune homme allait et venait pour dire aux gens de refuser de consulter nos médecins. Plus tard, il est venu me voir, l’air perturbé. D’un ton assez abrupt, il m’a demandé : « Quelle est votre religion ? » Ne me laissant pas le temps d’ouvrir la bouche, un homme âgé est venu lui dire : « Tais-toi ! Ne vois-tu pas que ces gens souhaitent sincèrement nous aider. Ils ne sont pas comme ceux qui vous demandent de changer de religion en échange d’un peu d’argent ou d’assistance. Ils sont venus du Kérala pour nous aider. J’ai vu Amma à la télévision. Ces gens sont au-dessus de toutes les religions tout comme Lal Ded et Habba Khatoon*. Leur seule religion c’est l’amour. »
Pour moi cela a été une jolie petite dose de satsang (enseignement). J’ai hoché la tête en regardant le jeune homme qui avait posé la question. Tout à coup, je me suis rappelé la photo sur la page d’accueil facebook d’Amma qui dit la même chose (Ma religion est l’amour). J’ai écrit l’adresse URL de la page d’Amma sur un bout de papier et j’ai demandé au garçon s’il connaissait facebook. Pour toute réponse, il m’a arraché le papier des mains avant de filer.
J’ai échangé quelques mots avec l’homme âgé avant de retourner à la pharmacie pour aider à traduire et à distribuer les médicaments. Plus tard, j’ai été surpris de retrouver le même garçon en train d’aider à gérer la foule en veillant à ce que chacun reçoive les bons médicaments. Quelle transformation ! Conséquence naturelle de la véritable religion, c’est-à-dire l’amour. »
*Lal Ded (Lalleshwari) et Habba Khatoon sont des poètes mystiques du Cachemire ayant vécu respectivement au 14ème et au 16ème siècle.
Là où s’arrête la route
Le 29 octobre 2014
La route s’arrête ici. Au bord de nulle part. Vaste marécage qui s’évanouit dans le lac Wular.
Les aides arrivent lentement à Baneyari, quand elles arrivent. Près de 10.000 personnes vivent ici, tirant de maigres revenus de l’eau et de la terre.
Hostiles au départ, car nous prenant pour des émissaires du gouvernement, les gens se sont montrés très vite plus chaleureux en comprenant que tout là-bas au Kérala, quelqu’un comme Amma se sentait concerné par leurs problèmes et leur avait envoyé les couvertures dont ils avaient terriblement besoin à l’approche de l’hiver.
À Baneyari, environ 1600 couvertures ont été distribuées à 800 familles.
La liste
Le 29 octobre 2014
Vous ne pouvez simplement pas arriver avec votre bon cœur dans un village et vous mettre à distribuer des couvertures. Ce serait le meilleur moyen de provoquer une émeute.
Nous nous basons sur la « liste », un inventaire de toutes les familles du village, écrit à la main.
Suivant la précision et l’honnêteté du Panch (maire du village) qui fait l’appel, la liste nous aura permis de distribuer les couvertures dans un calme relatif.
Le Mata Amritanandamayi Math a distribué trois mille couvertures en trois jours.
Enfreindre les règles
Le 29 octobre 2014
Je l’ai vue de bonne heure ce matin, une petite femme timide. Elle s’approchait du camion, restait un moment, puis s’en allait, n’osant pas garder espoir ; elle essaya aussi de dire à ceux qui avaient dressé la liste d’ajouter son nom, en vain.
Bien entendu, elle était encore là à la fin. Elle nous regardait distribuer la vingtaine de couvertures qui restait, persuadée qu’on l’écarterait à nouveau. Br. Amit l’avait remarquée, lui aussi. Discrètement, il se débrouilla pour lui faire passer une paire de couvertures sans se faire remarquer.
Elle examina longuement les couvertures et les plia avec soin avant de s’en aller la tête haute. Elle arborait un large sourire.
Je parie qu’elle avait grandi de dix centimètres. La liste a été très utile. Elle nous a permis de distribuer un maximum de couvertures en un temps relativement court, mais il faut quelquefois savoir enfreindre certaines règles, surtout dans des cas comme celui-là.
Réchauffer dans le froid de la nuit
Le 25 octobre 2014.
Amma a envoyé des centaines de couvertures au Cachemire. Coincées dans l’embouteillage qui avait retardé l’arrivée de nos véhicules médicaux, ces couvertures viennent d’arriver à point nommé au moment de l’arrivée du froid. Shah Faesal, magistrat du district, nous demande de nous rendre dans des villages plus reculés qui n’ont encore reçu aucun secours.
Nous traversons en longeant les berges du lac Wullar de grandes étendues où les récoltes ont été sérieusement abîmées. Après avoir surplombé un canal sur plusieurs kilomètres (et emprunté ce qui mérite à peine le nom de route), nous sommes arrivés à Zurimanz au coucher du soleil.
Nous craignions la foule et le chaos, mais les bénévoles locaux extrêmement organisés avaient dressé des listes des familles les plus démunies.
Deux couvertures ne suffiront bien sûr pas à redonner aux gens tout ce qu’ils ont perdu, mais ce soir 163 familles se sentent touchées par l’infinie compassion d’Amma.
Nos médecins continuent les visites à domicile.
Le 08 Novembre 2014.
En rentrant du Cachemire, notre équipe médicale s’est arrêtée dans les « villages adoptés» de Jammu, Himachal Pradesh et Harayana. L’ambiance était différente. Là-bas, les gens ont entendu parler d’Amma. Ils savent que nous reviendrons. Les dispensaires étaient plus petits et les médecins ont pu consacrer plus de temps à chaque patient. Certains ont même pu se rendre dans les villages. En se promenant dans notre village d’Himachal Pradesh, le Dr. Jaggu est tombé sur une femme visiblement éplorée. Il soigne à l’ancienne. Un mot gentil. Un petit geste de tendresse. Et la dame retrouve le sourire. Il n’en faut parfois pas plus pour remonter le moral. Le Dr Jaggu Kottilil est le directeur général adjoint de AIMS (l’Institut Amrita desSciences Médicales).
Campagne de soins médicaux à Kulhama
Article posté sur le blog d’Amritapuri par Amit le 25 novembre 2014.
‘Nous sommes revenus pour la 2e fois à Kulhama où nous avions mené une première campagne de soins le 18 novembre dernier. Comme cette zone est parmi les plus sévèrement touchées par les inondations, nous avions décidé depuis longtemps d’envoyer davantage d’aide médicale.
Notre arrivée a été annoncée au début de la journée dans les écoles locales. Les enfants et leurs parents ont été informés que l’équipe apportait des compléments alimentaires en plus des médicaments. Dès que notre équipe (dirigée par le Dr Yavar) est arrivée sur place, les enfants ont formé une longue file d’attente.
Cela a réjouit toute l’équipe de voir tous ces visages innocents et souriants.
Certains des enfants que nous avons vus souffraient de malnutrition. Certaines familles avaient perdu leurs maisons et d’autres leur emploi avec leurs terres. Les gens restaient pourtant positifs. Beaucoup d’entre eux remerciaient tout particulièrement Amma de ne pas avoir oublié ses enfants du Cachemire.
Nous avons également distribué beaucoup de médicaments essentiels : contre la toux, le rhume, les douleurs et les problèmes dermatologiques, etc. Nous avons également distribué des multi-vitamines aux adultes. À Kulharma, ce sont plus de 500 enfants et adultes qui ont pu bénéficier de la distribution des médicaments dont ils avaient besoin et de compléments alimentaires.’
Merci Amrita
(1er décembre)
»Suite au succès des campagnes de soins menées à Nathipora, Zurimanz et Kulhama, nous nous sommes arrêtés à Lankreshi-pora. Ce village a été durement frappé par les récentes inondations qui ont dévasté le Cachemire. En entrant dans l’école primaire où notre équipe avait prévu de s’installer, nous avons constaté que le bâtiment avait été sévèrement endommagé et que les enfants étaient assis par terre. Les salles de classe n’avaient plus de toit. Les habitants et le personnel de l’école nous ont raconté beaucoup d’histoires horribles. Nous avons commencé la distribution de médicaments et de compléments alimentaires. Des enfants de l’école voisine sont également venus. Nous avons distribué ce que nous avions apporté à tous ceux qui en avaient besoin. C’était la première fois depuis les inondations que ce village bénéficiait d’une campagne de soins.
Nous avons été stupéfaits de voir la discipline des enfants. Ils étaient ravis de recevoir les compléments alimentaires. Ayant vu sa photo sur la bannière, certains d’entre eux appelaient Amma »Amrita ». Certains se sont mis à écrire sur leur ardoise : « Merci, Amrita ! » et « Merci à l’Institut Amrita ». Cette campagne de soins nous a réservé beaucoup de moments très touchants. Des adultes du village nous ont raconté leur situation catastrophique, tout en se déclarant heureux qu’au moins quelqu’un soit venu s’occuper d’eux – et reconnaissants envers Amma et AIMS pour l’organisation des soins.