(21 janvier, Kanyakumari, Bharata Yatra 2015)

Enseignement  (satsang) sur le toit à Amrita Vidyalayam – Kanyakumari

Le groupe qui accompagnait le tour s’assit autour d’Amma durant la soirée. Après les bhajans et le dîner, une Italienne raconta : « J’habitais à Chennai depuis un certain temps lorsque je me suis sentie de plus en plus remplie de dévotion envers la déesse Meenakshi. J’eus l’opportunité de me rendre au temple qui lui est dédié, le premier jour du programme d’Amma à Madurai. J’avais acheté une guirlande de fleurs en entrant dans le temple, mais quelqu’un m’arrêta, déclarant que seuls les Hindous étaient autorisés à y pénétrer. Je me sentais triste. Je rencontrais le responsable qui m’expliqua que je pourrais y entrer en présentant un certificat ; mais je n’en avais pas et cette situation m’était douloureuse. Je remis la guirlande de fleurs à un dévot et revins à l’ashram, le cœur lourd. Ce soir-là, j’eus la chance d’être assise auprès d’Amma pendant le darshan et de lui tendre le prasad. Quelqu’un apporta un trident parsemé de graines de rudraksha, et le donna à Amma. Il posa sur elle une très belle couronne à l’effigie de Meenakshi et s’écria : « Meenakshi ! Meenakshi ! » J’étais aux anges. Je me sentais vraiment en présence de Meenakshi. »

Amma répondit : « Ne sois pas triste de n’avoir pas été autorisée à pénétrer dans le temple. Meenakshi est l’Arma Tatvam (le principe du Soi ). Ton innocence et ta dévotion sont à l’origine de cette expérience. Ma fille, même si les portes du temps te furent fermées, si celles de ton cœur sont ouvertes, Devi se révélera de l’intérieur. Ton expérience n’en constitue-t-elle pas une preuve ? »

Amma expliqua ensuite pourquoi les non-Hindous n’ont pas le droit de pénétrer dans certains temples : « Il y a plusieurs raisons à cela. Si on laisse des non-dévots entrer dans le temple, ils risquent de ne pas en respecter le caractère sacré, de cracher ou de ne pas se déchausser – salissant ainsi les lieux. Dans des pays comme le Japon, des chaussures différentes sont utilisées pour l’intérieur. Celles utilisées à l’extérieur ne servent pas à l’intérieur des maisons. C’est également le cas pour certains hôtels. Tout comme différents usages s’appliquent à différents endroits, les temples ont les leurs, que les non-dévots sont susceptibles de ne pas respecter, au risque d’en affecter le caractère sacré. Après quoi de longs rituels de purification doivent être mis en œuvre pour le restaurer.

Les temples consacrés par des personnes ordinaires sont comparables aux poissons d’aquarium. Il faut nourrir les poissons, remplacer l’eau et assurer un entretien régulier. De même, des pujas et rituels réguliers sont nécessaires pour maintenir le caractère sacré de ces temples ; tandis que les temples consacrés par des mahatmas sont comparables aux poissons des océans : ils n’ont pas besoin d’assistance humaine, ce qui explique pourquoi leur caractère sacré ne se trouve pas affecté.

En fait, bien que les temples comme celui dédié à Meenakshi aient été consacrés pas des mahatmas, ils suivent des règles strictes, car ce temple a été plusieurs fois envahi par des chefs musulmans. Ses richesses ont été pillées. De nombreuses idoles ont été défigurées par les attaquants – qui leur ont coupé les mains, le nez et la poitrine. La principale idole du temple de Meenakshi a été cachée pendant plus de soixante ans afin de la protéger des attaquants. Même des Anglais et des envahisseurs d’autres nations ont volé les idoles de nombreux temples. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles on ne laisse pas entrer les non-Hindous dans certains temples. Toutefois, les Hindous et les dévots connaissant les principes spirituels sont susceptibles de respecter scrupuleusement les usages. C’est pourquoi on les autorise à entrer.

Il y a bien des années, lorsqu’Amma s’est rendue au temple de Guruvayoor, on permettait aux femmes occidentales en saris d’y entrer.

En vérité, Dieu n’a pas besoin d’être protégé des êtres humains. Le pouvoir du premier ministre est bien supérieur à celui des gardes du corps et policiers qui le protègent. Malgré cette supériorité, c’est aux gardes qu’il incombe de protéger le ministre. De même, c’est aux dévots qu’il incombe de protéger le temple des attaquants. »