18 juillet 2014 – Amritapuri, Satsang sur la plage

Question : Amma, on dit qu’il y a un seul dharma (devoir) : la réalisation du Soi. Mais j’ai l’impression d’avoir tellement de dharmas, celui de la famille, du bureau, le dharma social… Y a-t-il vraiment un seul dharma ?

Amma: Pour une personne spirituelle, le but de la vie est de connaître le Soi. Sinon, quelle est la différence entre un être humain et un petit ver ? Un ver mange aussi, il dort, il procrée, n’est-ce pas ?
Si on se blesse la main gauche, la main droite l’apaise, applique un baume et met un pansement. Parler “d’autre” n’a pas de sens ici. C’est comme ça qu’une personne spirituelle se comporte dans le monde, en voyant les douleurs et les joies des autres comme si c’était les siennes. Si on place 1000 récipients d’eau dehors, le soleil se reflètera dans chacun des récipients mais il n’y a toujours qu’un seul soleil. De même, une personne spirituelle comprend qu’il n’y a qu’un seul Soi se reflétant dans chacune personne.

Il se peut que vous éprouviez des émotions moins élevées, mais essayez de les dépasser par l’effort et la prière. Si vous arrivez à le faire, alors votre seul dharma est la libération spirituelle. La libération ne s’atteint pas après la mort. On peut en faire l’expérience même en étant vivant.

Une personne spirituelle comprend la nature du monde, la nature des relations et la nature de l’esprit. Même les gens qui se marient avec Miss Univers peuvent divorcer. Lorsqu’elle se marie, beaucoup de ses admirateurs sont tristes. Et, lorsqu’elle est à nouveau libre, ils sont contents. Mais le marié, lui, est content quand le divorce est prononcé.

Un jour un homme visita un hôpital psychiatrique. Un patient assis dans sa cellule capitonnée se tapait la tête contre le mur en répétant sans arrêt:  »boum-boum… boum-boum… boum-boum… ». Et l’homme demanda au docteur ce qu’il avait. Le docteur lui répondit: “Oh, il aimait une femme qui s’appelait Boum-Boum mais elle l’a abandonné. Depuis, il est comme ça. Vers la fin de sa visite, l’homme vit un autre patient qui se tapait aussi la tête en disant:  »boum-boum… boum-boum… boum-boum… ».  L’homme demanda : “A-t-il aussi été abandonné par une femme qui s’appelait Boum-Boum?” “Non”, dit le docteur, “Lui c’est le dernier mari de Boum-Boum…”

Le bonheur n’est donc pas dans l’objet. Une personne spirituelle comprend de telles vérités.

Quels que soient les dharmas que vous puissiez avoir, quoi que vous puissiez faire pour vivre, votre objectif devrait être la connaissance et la réalisation du Soi. Luttez pour cela. Et assurez-vous que vos actions ne blessent jamais les autres.

Comprenez que tout est le Soi et servez les autres. Afin de purifier l’esprit, il est nécessaire de pratiquer le service désintéressé. Alors, la grâce viendra à vous. Le désir d’aider les autres est un état d’esprit plus élevé. Le début comme la fin de la vie spirituelle sont la compassion.

Ayez l’attitude : « Je suis seulement un instrument ; Dieu travaille à travers moi. Il pourvoira à tout ce qui est nécessaire. » Que ce soit nettoyer un caniveau, vous occuper de vos parents, ou rendre service à la communauté, faites de toutes vos actions des prières. Acceptez tout ce qui arrive comme la grâce de Dieu. Pour vivre de cette façon, vous devez porter en vous la lumière de la conscience du Soi. En réalité, rien d’autre n’existe que le Soi.