Le 18 février, 50 femmes provenant de 16 États de l’Inde se sont rassemblées à l’université Amrita dans un objectif historique. Elles se sont engagées à devenir des organisatrices locales pour l’autonomisation des femmes au sein du FNUD (Fonds des Nations-Unies pour la Démocratie) dans un projet de démocratie participative pour un assainissement local. Elles vont devenir nos premières leaders féminines et des championnes du changement. Ces femmes vont participer à une formation de 10 jours intitulée « Former le formateur » – qui est née de plusieurs besoins urgents : amélioration de l’assainissement en milieu rural, participation des femmes et des communautés marginalisées au processus démocratique et au développement de leur village. Des villageois et villageoises facilitateurs ont également participé à cet événement extraordinaire.

Le centre de recherche Ammachi Labs de l’université Amrita a eu la fierté d’organiser la cérémonie d’inauguration de cet événement. Les invités d’honneur ont d’abord tous été conviés à allumer ensemble une lampe à huile. Ce petit geste a symbolisé l’essence même de l’événement : allumer les lampes du courage et de la foi dans le cœur des femmes et éclairer leurs vies. La professeure Bhavani a expliqué que les interventions d’Ammachi Labs sont uniques parce qu’elles sont holistiques. Au delà du soutien aux femmes, l’objectif est également de venir en aide à la nature en général et à la communauté dans son ensemble. Les femmes qui participent à ces événements n’y gagnent pas seulement au plan professionnel ; elles deviennent des membres dynamiques au sein de leur communauté et sont également plus heureuses en tant qu’individus.

Bri. Dipamrita Chaitanya faisait partie des invités d’honneur. Elle est responsable d’ETW-France et de la Ferme du Plessis, le principal centre d’Amma en France – établi à Pontgouin, près de Chartres. Dans un discours inspirant, elle a retracé certains aspects essentiels de la vision d’Amma concernant les femmes. « Les femmes ne sont pas de petits agneaux dociles ; ce sont des lionnes.  Elles ont juste besoin de s’éveiller et de croire en elles. La compassion et la sympathie naturelles des femmes ont été prises à tort pour de la faiblesse. Ce n’est pas de la faiblesse ; c’est au contraire le liant même qui cimente la société. Pour le bien de la société, il est impératif que les hommes et les femmes s’unissent. »

Bri. Dipamrita Chaitanya a ajouté : « Amma ne se contente pas de belles paroles ; elle agit. En partant de rien, Amma a construit de nombreuses écoles et un hôpital. En fait Amma ressemble beaucoup à un super manager ; elle a accompli plus de choses que beaucoup d’hommes. »

Point de vue partagé par le Dr Sriram Devanathan, responsable du pôle d’excellence des matériaux de pointe et des technologies vertes de l’université Amrita : « Pendant le darshan, (lorsqu’Amma bénit les gens en les prenant dans ses bras), Amma est plus efficace à elle seule que 400 chefs d’entreprise réunis, tout en demeurant complètement détendue et centrée. Pas étonnant donc que l’autonomisation des femmes soit un projet si cher au cœur d’Amma. De toute évidence, si plus de femmes parviennent à développer leur potentiel, il se produira des miracles dans la société. »

Ranganji, responsable d’Amrita Sree (réseau de groupes d’entraide locaux pour l’autonomisation des femmes) a également pris la parole. Ses actes parlent sans doute plus que son discours. Créé après le Tsunami de 2004, Amrita Sree a pour but de développer des sources de revenus durables pour les familles. Aujourd’hui, Amrita Sree s’est développé dans toute l’Inde et presque 200 000 femmes ont rejoint ce réseau.

Dans un discours très touchant, Mme Rajani Menon, directrice d’Amrita JSS (branche Amrita du programme gouvernemental de bourses pour l’éducation des adultes) et conseillère auprès d’Ammachi Labs, a parlé en toute simplicité de ses premières visites dans les villages : « Dans les villages situé dans les zones tribales reculées, il m’arrivait souvent de glisser sur les excréments laissés par de jeunes enfants dans les ruelles. Une des causes majeures de la propagation des maladies vient du fait que les enfants font leurs besoins dehors n’importe où, même devant les maisons. À présent, grâce aux campagnes de sensibilisation à l’hygiène menées par Ammachi Labs en milieu rural, cela se fait de moins en moins. » Elle a ajouté quelques mots d’encouragement aux « Championnes du changement » : « C’est à vous de prendre confiance en vous, d’avoir du courage et de devenir autonomes, de faire preuve d’empathie et de compassion. Je suis certaine que la formation que vous allez recevoir ici, et la grâce débordante d’Amma, vont vous permettre d’avancer sur le chemin du développement durable. »

Moment phare de la journée : la photo de groupe. De nombreuses femmes ont étreint Bri. Dipamrita avec beaucoup d’affection et d’admiration. Elles étaient motivées pour démarrer le programme de formation.

En automne 2016, l’université Amrita s’est vue décerner la première Chaire UNESCO pour l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes. Cette Chaire UNESCO, la première en Inde, permettra de faire avancer les projets du Centre de recherche, de promouvoir la coopération internationale, les liens inter-universitaires et le travail en réseau pour améliorer les potentialités institutionnelles et le travail collaboratif. Pendant l’inauguration, le Dr Martin Schoenhals a été intronisé comme nouveau professeur à plein temps au Centre pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Professeur d’anthropologie culturelle, il a enseigné à l’université de Columbia, à l’université Johns Hopkins, ainsi que dans d’autres établissements réputés.

Cette journée inaugurée par la flamme d’une lampe à huile concrète s’est terminée par un rappel : la véritable lampe à allumer, c’est celle qui se trouve dans le cœur des femmes. Puissent-elles trouver cette lumière !