31 décembre 2021 – célébrations du Nouvel An à Amritapuri

Les résidents d’Amritapuri ont lancé les célébrations du Nouvel An avec un vaste éventail de spectacles culturels parmi lesquels différentes chorégraphies (Thiruvathira, Bhangra, et Bharata natyam), un spectacle de marionnettes et un pot-pourri musical. Après quoi Amma a livré son message pour le Nouvel An. Puis au douzième coup de minuit, elle a entonné « Lokah Samastah Sukhino Bhavantu », la prière pour la paix dans le monde reprise en chœur par toute l’assemblée. Elle a ensuite aidé chacun à entrer joyeusement dans la nouvelle année en chantant « May the light of unity » et « Sibji Bole », un chant bengali. Puis elle a distribué une offrande de jus de goyave à tous ceux qui étaient présents.

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Extraits du message d’Amma pour le Nouvel An :

« Nous sommes remplis de grandes attentes pour accueillir 2022, avec l’excitation que nous ressentons aux premières lueurs de l’aube en voyant le soleil se lever après l’obscurité de la nuit. Puisse cette nouvelle année apporter le bonheur, la joie, la paix et la prospérité dans la vie de tous. Je sais que les gens restent agités – que leurs peurs n’ont pas encore complètement disparu. C’est néanmoins ce que désire mon cœur.

Nous accueillons la nouvelle année avec des feux d’artifice, de jolies décorations lumineuses, en nous souhaitant mutuellement une bonne année. Mais ces célébrations et ces expressions de joie sont de courte durée. Les gens ne tardent pas à replonger dans l’étroitesse de leurs pensées et de leurs actions. Si les lumières extérieures et les expressions de joie n’arrivent pas à nous combler de lumière ni à nous donner un mental doué de plus de discernement, à quoi bon ce genre de célébrations ?

Cela ne veut pas dire que l’on n’a pas besoin de célébrations. Je sens seulement qu’en plus de ces célébrations, nous devrions comprendre la vérité suprême sous-jacente. Aujourd’hui, les gens ont très peu l’occasion de tout oublier et de célébrer. Ils sont tellement plongés dans leurs vies et leur problèmes quotidiens au travail, avec leurs enfants et toutes leurs autres responsabilités. Pour faire avancer un bateau dans une rivière couverte de mousse d’eau, il faut d’abord enlever la mousse. Au fur et à mesure que le bateau avance, il faut continuer à enlever la mousse encore et encore. De la même manière, ce que nous faisons pour avancer dans la vie n’est qu’une suite de solutions temporaires. Le bonheur que nous en retirons ne vient pas d’une véritable connaissance. Il n’y a rien de mauvais à se réjouir de cette manière, mais recherchons aussi la joie que l’on a à aider les pauvres et ceux qui souffrent. Amma ne dit certes pas qu’il ne faut pas faire la fête. Que les gens fassent la fête, déjà de cette manière.

Comment bien accueillir la nouvelle année ? Tout d’abord pratiquons l’introspection. Pesons sincèrement tout le bien et tout le mal que nous avons fait pendant l’année écoulée sur la balance de notre mental. Essayons sérieusement de faire la différence entre l’action juste et l’action injuste. Essayez de pardonner à ceux qui vous ont fait du mal et d’aimer ceux que vous n’aimez pas. Trouvez en vous la force d’oublier et de pardonner. Essayez de considérer toutes vos actions comme des offrandes à Dieu, et d’en accepter le résultat comme étant la volonté de Dieu, avec courage et détermination. Mettez de l’altruisme dans votre vie. Essayez de faire au moins de petits gestes altruistes chaque jour. Cultivez votre sens de la responsabilité sociale.

Cessez de vous comporter comme si vous étiez séparés du monde et agissez en sachant que vous êtes un membre de cette gigantesque famille universelle. Accueillons et célébrons ainsi la nouvelle année – en changeant d’attitude et en agissant de manière adaptée.

Le Nouvel An n’est pas fait pour être gâché en faisant la fête sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, ni pour faire du vacarme aux douze coups de minuit. Dernièrement près de Cochin, des hommes en état d’ivresse se sont battus avec la police. Comme ils étaient ivres, ils ne se sont pas rendu compte de ce qu’ils étaient en train de faire. Ils ont même mis le feu à une jeep de la police. Les policiers les ont battus. S’ils n’avaient pas été si ivres, ils auraient au moins pris leurs jambes à leur cou pour se sauver. Mais ils sont restés sur place, c’est tout, inconscients des conséquences : qu’ils risquaient d’être arrêtés et jetés en prison.

Il y a des gens qui disent que la drogue ou l’alcool font sortir l’amour qu’ils ont à l’intérieur. De quel amour est-il question ? Sous l’influence de la drogue ou de l’alcool, les gens perdent jusqu’au moindre degré de conscience. Ils ne savent donc pas ce qu’ils sont en train de faire ni à qui ils sont en train de parler. Ils prennent des étrangers dans les bras en leur disant : « Oh mon frère chéri ! » et par ailleurs ils n’hésitent pas à poignarder quelqu’un. C’est cela l’amour ? C’est ce que l’on voit et entend autour de nous.

Perdre conscience, c’est tout perdre. Alors restons conscients et vigilants et demeurons attentifs en permanence, en toute circonstance. Dans la vie, nous devrions avoir pour objectif de nous éveiller à un tel état d’attention constante. Sinon, même si les chiffres du calendrier changent, il ne se produira aucun changement ni en nous, ni dans le monde autour de nous.

La force du mental humain est phénoménale. Si nous avons de bonnes pensées et de bons sentiments, alors le monde autour de nous sera bon lui-aussi. Dans une très large mesure, pour peu que nous nous en donnions les moyens, notre mental peut voir du bon en tout. De la même manière, si nous nous en donnons les moyens, nous pouvons faire de l’année à venir une année pleine de beauté et de sens.

En parlant de la force du mental, pensons aussi aux résolutions du Nouvel An. C’est le moment de faire le point sur les échecs et les succès de l’année précédente et de prendre une résolution ferme concernant la façon dont nous allons avancer. Quand nous prenons une bonne résolution pour l’année à venir, gardons ce qui suit présent à l’esprit : par exemple, si un alcoolique fait vœu de ne plus toucher à une goutte d’alcool dans l’année à venir – comme c’est souvent le cas – il y a peu de chances qu’il tienne sa promesse. Il est donc important de fixer des objectifs plus modestes. Une fois que nous les aurons atteints, nous pourrons passer à des objectifs plus élevés.

Nous entrons dans la nouvelle année avec un très bon capital. Lequel ? Il s’agit du temps – du moment présent – que nous avons en mains. C’est la somme totale des moments présents en notre possession qui décidera de la direction et des progrès de la nouvelle année. L’argent que nous avions sur le compte de l’année dernière est reporté sur le compte de cette année. Mais il n’en va pas de même avec le temps. Le temps passé est perdu. On ne le rattrapera jamais. Est-ce que le quadragénaire peut redevenir enfant ? Est-ce qu’il peut retourner au temps de sa jeunesse ? Le temps perdu ne se rattrape jamais. Même si on perd de l’argent au démarrage d’une entreprise, on peut redresser la situation et regagner cet argent. Mais le temps perdu ne se rattrape jamais. Il est perdu pour toujours. On ne peut pas non plus emprunter du temps à venir. Soyons donc vigilants s’agissant de bien gérer notre temps. Faisons bon usage du moment présent.

L’année précédente a pu nous réserver de nombreuses expériences, bonnes ou mauvaises. Mais ne nous y accrochons pas. Essayons de nous souvenir uniquement des expériences utiles. Effacez de votre mental toute la saleté qui s’y est attachée depuis l’année précédente. Et puis ornez votre mental avec des pensées et des valeurs vertueuses. Les pensées positives, la patience, la compassion, la gentillesse sont autant de qualités divines.

Dans certains pays, au Nouvel An, la tradition est de brûler l’effigie de Zozobra (le bonhomme déprimé). On met cette marionnette au feu en symbole de tout le malheur de l’année passée et pour entrer du bon pied dans l’année à venir avec un renouveau d’énergie.

En vieillissant, nous ressemblons à un roi qui a perdu sa couronne. Si nous demandons à nos yeux de lire, nos yeux nous disent : « Non, pas question ! » Si nous demandons à notre nez de respirer profondément, notre nez nous dit : « Non, pas question ! » Si nous demandons à notre langue de parler, notre langue nous dit : « Non, pas question ! » Si nous demandons à nos oreilles d’entendre quelque chose, elles disent : « Non, pas question ! » Si nous demandons à nos mains de ramasser quelque chose, elles disent : « Non, pas question ! » Si nous demandons à nos jambes de courir, elles disent : « Non, pas question ! » Nous ressemblons donc à un roi qui a perdu sa couronne ; les sujets du royaume ont cessé de nous obéir. Ils disent à notre esprit de se taire et de ne pas les embêter. Nous devons redonner de l’énergie à ce vieux mental pour le régénérer et le revigorer pour bien entrer dans la nouvelle année. C’est le principe qui sous-tend la mise au feu de Zozobra.

Puisse chacun d’entre nous mieux réussir l’année nouvelle, qu’elle soit comblée de plus de bonheur, de prospérité, de paix et de justice que l’année passée. Puisse 2022 être l’année favorable qui voit l’homme atteindre de nouveaux horizons et escalader des sommets plus élevés. Puisse la grâce nous bénir, puisse-t-elle nous permettre de travailler en ce sens et d’en sortir victorieux.

En disant cela, je sais qu’une flamme nouvelle va s’allumer dans vos cœurs. Mais en même temps, il semble que l’obscurité grandisse ; elle n’est pas complètement éradiquée. De nouveaux variants et de nouvelles maladies font leur apparition. Si les gens perdent leur emploi ou leurs investissements, ils auront à nouveau à encaisser un choc. Si nous nous démoralisons, cela nous empêchera d’aller de l’avant. Jusqu’à présent nous sommes allés de l’avant tant bien que mal. De la même manière, les choses avancent de toutes façons. Ayez confiance en cela et ne perdez pas courage. Et travaillez dur en ce sens. Comme je le dis toujours, comme toutes les autres décisions, le bonheur aussi est une décision. Décidez fermement que : « Quoi qu’il arrive, je serai heureux. Quoi qu’il arrive je serai courageux. »

Que l’on rit ou que l’on pleure, les jours passent. Si nous pleurons, nous sommes sûrs de perdre. À coup sûr, on devient faible, on perd la santé, et on perd le sommeil. De ce fait, nombreux sont ceux qui font de leur vie un énorme gâchis.

On ne peut pas sortir par une porte fermée. Si on fait des efforts, aucun doute qu’une porte s’ouvrira devant nous. Alors ne pleurez pas en voyant la porte close. Si nous essayons, tôt ou tard, une porte s’ouvrira et nous réussirons à sortir. Nous sommes nous-même la lumière et l’obscurité sur notre chemin. Ne perdez pas votre force mentale. C’est elle qui fait votre véritable richesse. La perdre, c’est tout perdre. Restez confiants en vous.

Pour démarrer une voiture, il faut que la batterie soit chargée. Sinon on aura beau avoir un réservoir plein, la voiture ne démarrera pas pour autant. Pareillement, même habités à l’intérieur de la force du divin, nous ne pourrons avancer que si notre batterie de confiance en nous est rechargée. Si nous la perdons, pas moyen d’éveiller nos talents, quoi que nous fassions. Alors accrochez-vous à votre confiance en vous.

Je vous envoie mes vœux de Nouvel An à tout un chacun. Puisse la grâce vous bénir tous ! Avec amour je vous étreins tous et vous envoie mes baisers ! »

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