Amritapuri – 13 juillet 2022

Cette année, à l’occasion de Guru Purnima, la fête des maîtres spirituels, Amma a déclaré que la grâce était toujours présente, mais que nous devrions nous accorder notre propre grâce.

« Guru Purnima, ce n’est pas seulement  les rituels comme la Pada Puja. C’est dans le mental qui s’abandonne que brille le Purnima –  » la pleine lune du maître spirituel « . »

Les personnes présentes à Amritapuri et dans le monde entier par webcast se sont rassemblées pour remercier Amma. Sous la forme d’une mère aimante et toujours patiente, Amma nous guide vers le but ultime de la naissance en tant qu’être humain (Moksha en sanskrit).

Swami Amritaswarupananda Puri, le premier disciple monastique d’Amma, a partagé ses réflexions et ses expériences avant l’arrivée d’Amma sur scène. Il a déclaré qu’il n’avait pas connaissance d’un autre maître comme Amma dans le passé ou le présent, et qu’il est peu probable qu’il y en ait un autre qui mette les anciennes vérités spirituelles à la disposition du monde à une si grande échelle.

« Chaque moment que je passe en sa présence est une nouvelle expérience pour moi, a-t-il dit, même s’il est avec Amma depuis plus de quatre décennies. Chaque fois que je quitte Amma, que ce soit pour quelques jours, une journée, une semaine ou plusieurs semaines, mon cœur ressent la douleur de la séparation. Et le jour où j’y reviens, je ressens une joie immense. Le moment où je retrouve Amma est exaltant au-delà des mots. »

En même temps, Swami a expliqué qu’Amma est toujours avec nous, et que beaucoup d’entre nous sont capables de s’accorder à la joie innocente qu’elle apporte à notre cœur, où que nous soyons. Avec cette conscience, nous sommes pleins d’amour, de courage et de confiance.

« En regardant vers le bas depuis un avion en plein vol, nous ne voyons que l’unicité. De cette hauteur, la Terre est invisible, a dit Swami. De manière similaire, plus nous allons profondément dans notre Soi, plus notre conscience sera élevée et moins important sera notre ego. Et au point le plus élevé de l’existence, il n’y a pas d’ego. C’est l’état où les maîtres spirituels sont établi de façon permanente. » (Sahaja Samadhi en sanskrit)

Amma est alors arrivée sur scène. Voici quelques extraits de son message :

« C’est à travers les disciples que le monde devrait comprendre la grandeur des maîtres spirituels :  à travers la foi et l’abandon du disciple envers les maîtres spirituels. C’est le discernement et l’humilité qui transparaissent dans chaque parole et action des disciples qui sont la preuve de la grandeur des maîtres spirituels.

« Si l’on ne connaît pas ou si l’on n’expérimente pas un tant soit peu la grandeur des maîtres spirituels, si l’on ne s’efforce pas sincèrement de la comprendre, cela n’a pas grand sens de célébrer Guru Purnima ou de parler de maîtres spirituels. Leur présence montre la plénitude de la vérité et du bonheur.

Le corps des maîtres spirituels sont des portails vers l’infini. Pour franchir ce portail et atteindre l’autre côté, le disciple doit faire preuve d’humilité et d’abandon. Les maîtres spirituels incarnent le sacrifice de soi dans son état ultime. C’est l’état où l’on est devenu tout, en n’étant devenu rien. Une fois le fardeau de l’ego complètement annihilé, le maître spirituel a atteint l’état d’infini.

« Le plus grand fardeau que l’homme porte c’est le poids de son propre ego. Rien n’est aussi lourd que l’ego. L’aveuglement de l’homme augmente en proportion du poids de son ego. Il perd son sens du discernement et devient égoïste et cruel.

Toutes les études des Écritures et les pratiques spirituelles sont conçues pour alléger le poids de l’ego. Elles ne sont pas censées être de simples exercices intellectuels ou un moyen d’accroître son ego, contrairement à ce que peuvent penser certains. Ceux qui croient que c’est le but recherché n’obtiendront jamais la grâce ni l’enseignement du maître spirituel.

Le vrai disciple n’aura pas de relation personnelle inutile. De telles relations sont en fait des chaînes. Elles augmentent notre attachement, notre partialité et notre égoïsme.  Elles nous poussent à projeter nos propres défauts et failles sur le maître spirituel.

Mais pour un chercheur spirituel, le non-attachement est une pratique spirituelle. Elle fournit l’énergie nécessaire pour aller de l’avant. Sinon, le chercheur spirituel va ressembler à celui qui essaie de faire avancer à la rame un bateau à l’ancre. Peu importe à quel point vous essayez, le bateau ne bougera pas.

« Amour désintéressé, compassion, bonté, patience et abnégation sont autant de noms pour décrire la même chose. Le fondement de toutes ces qualités est le non-attachement. Si nous nous accrochons à l’attachement au « je », au « moi » et au « mien », c’est comme si nous enfermions notre pouvoir infini dans une prison.

« Deux oiseaux qui vivaient dans deux cages se parlaient, mangeaient la nourriture qu’on leur donnait à heures régulières et appréciaient l’affection dont ils étaient l’objet. Mais ils avaient perdu la liberté de voler haut dans le ciel infini. Nos vies sont comme celles de ces oiseaux. Ce n’est que lorsque nous renoncerons au sentiment du « je » et du « mien » que déborderont de nous les qualités divines que nous avons en nous, telles que l’amour et la compassion. C’est seulement alors que nous serons capables d’aimer et de servir tout le monde de manière égale.

« Les maîtres spirituels sont complètement détachés. Bien qu’ils soient incarnés, ils sont comme le ciel – une présence totale. Les maîtres spirituels, n’ont ni « mien », ni « tien ». Le ciel infini est-il amical ou inamical avec quoi que ce soit ? Il ne cherche ni à posséder ni à rejeter quoi que ce soit. En même temps, il contient tout.

Telle est la nature des maîtres. C’est pourquoi leur présence, ainsi que la foi en lui et l’abandon ne conduisent pas à l’attachement, mais à la libération de l’attachement. C’est lorsque nous comprenons cette vérité et que nous concentrons notre esprit complètement et exclusivement sur les maîtres spirituels qu’ils commencent leur enseignement et que le disciple devient apte à e recevoir la grâce.

« Le maître spirituel ne veut jamais que le disciple reste un disciple. Il veut que le disciple grandisse et devienne lui-même l’incarnation de la Vérité. Il n’y aura alors plus de différence entre le maître spirituel et le disciple. C’est en cela que le maître trouve satisfaction et contentement.

Quel genre de satisfaction ? Tout comme une mère est heureuse lorsqu’elle voit son enfant réussir et décrocher un bon emploi, le maître spirituel veut toujours que le disciple se surpasse et le dépasse même dans ses capacités. Dans toutes les autres relations, « moi et toi » restent clairement divisés. Mais la relation de maître-disciple cherche à faire disparaître cette division.

 

 

« L’abandon est la voie royale vers la liberté. Il n’y a pas de plus grande chance pour une âme que de naître sous la forme d’un être humain et d’être guidé par un maître spirituel. Une fois cela compris, poursuivons nos efforts sans perdre de temps. Si nous nous abandonnons, la grâce nous mènera à coup sûr au but. Notre existence atteindra son accomplissement.

« L’abandon n’est rien d’autre que le renoncement à nos préférences et aversions. C’est ce qui se passe lorsque notre cœur s’ouvre. La grâce est toujours présente, mais accordons-nous notre propre grâce. C’est cela, l’abandon. Lorsque nous nous abandonnons, nous nous accordons notre propre grâce.

« Puisse le maître spirituel s’éveiller en chacun de vous. Puissiez-vous découvrir votre maître intérieur. Le miroir qui enlève toutes vos impuretés se trouve en vous,. Regardez-le, enlevez vos impuretés et devenez vous-mêmes des miroirs. Puissiez-vous jouir de la prospérité. Puissiez-vous être en bonne santé. Puissiez-vous être heureux. Puisse la grâce divine vous bénir. »