« Dans le village où Amma est née, il y avait un seul robinet d’eau pour 1000 familles environ. Chacun pouvait tout au plus remplir un seul récipient, et encore fallait-il pour cela faire la queue du matin jusqu’au soir. Il nous arrivait parfois de finalement ne pas avoir d’eau du tout. À cause de ces expériences, s’il arrive qu’Amma voie un robinet goutter, elle a l’impression que c’est son sang qui coule à la place de l’eau. Nous pouvons nous demander comment cesser de gaspiller l’eau, vers qui nous tourner pour trouver une solution.

Amma a vécu sans même un minimum de confort et a été témoin de la souffrance des gens autour d’elle. C’est la raison pour laquelle, dès qu’elle voit une personne qui souffre, elle ressent instinctivement le besoin de l’aider.

La nature est notre mère. Notre mère biologique nous prend peut-être sur ses genoux pendant nos premières années mais Mère Nature nous garde sur ses genoux notre vie entière.

Amma a un souhait. Chaque université devrait envoyer ses étudiants en milieu rural dans les villages déshérités ou en milieu urbain dans les bidonvilles, pour une durée d’un ou deux mois minimum, dans le cadre de leurs études. Ils pourraient voir par eux-mêmes les difficultés et les problèmes auxquels les pauvres sont confrontés. Ils pourraient alors trouver des solutions et mettre par écrit tout ce sur quoi ils devraient travailler. Ils nous aideraient à aider les pauvres de façon très efficace tout en éveillant la compassion des jeunes d’aujourd’hui.

De nos jours, les universités et leurs chercheurs sont classés principalement d’après le montant des financements qu’ils reçoivent, le nombre de leurs publications et leur niveau intellectuel. La promotion des enseignants chercheurs se fait selon les mêmes critères. Il faudrait pouvoir parallèlement prendre en compte les recherches sur les services potentiels rendus aux couches sociales les plus démunies et vulnérables de la société. Ce serait comme si de l’or se mettait à embaumer.

Dans notre approche du développement durable, nous ne devrions pas oublier que c’est en renforçant la base de la pyramide que tout l’édifice de la société devient fort et sain. »

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