» Salutations à tous,

Je me prosterne humblement devant vous tous. Je vous présente mes excuses pour le retard dans la diffusion. Ce n’est pas à cause de problèmes quelconques, physiques ou mentaux.

Le gouvernement voulait que nous restions en quarantaine pendant 28 jours ; ce matin étant mon dernier jour, je suis sorti de l’isolement. C’est la raison du retard de diffusion. Je vous présente mes excuses.
Tout d’abord, je voudrais vous transmettre le dernier message d’Amma. Aujourd’hui, Amma a dit à tout le monde de ne pas sortir, de rester autant que possible chez eux. Elle voulait vous dire que si vous voulez parler aux gens, vous pouvez leur parler au téléphone ou envoyer des messages et s’il vous plaît ne pas leur parler directement. Si vous voulez sortir pour faire des courses, veuillez prendre votre voiture personnelle, vos sacs à provisions personnels, et veuillez porter des masques. Lorsque vous allez faire des courses, essayez de revenir le plus vite possible. J’ajouterai plus tard quelques explications supplémentaires. Mais Amma a tenu à souligner ces mesures aujourd’hui.

Dans mon dernier enseignement, certaines personnes ont mal compris ce que j’avais dit au sujet des dates du tour d’Amma aux Etats-Unis. Je priais pour qu’Amma vienne cet été, comme prévu, et je priais pour que le coronavirus diminue dans quelques semaines. Il ne s’agissait pas des paroles d’Amma, je parlais en mon nom. Et je priais Amma, en lui demandant que le tour se déroule comme prévu. Mais il semble maintenant que cela ne se passera pas selon notre volonté, parce que Dieu et Amma en ont décidé autrement. Donc même si Amma faisait le tour des Etats-Unis, le darshan sera soumis à de nombreuses restrictions, donc je suis très sceptique sur ce qui va se passer. Mais dès que nous en saurons plus, nous vous en informerons et nous diffuserons les infos sur les sites web et sur le compte Facebook d’Amma.

Le confinement est très dur pour tout le monde et parmi les personnes qui m’ont contacté, beaucoup m’ont dit que cela les impactait gravement. Environ 80 % des pays du monde ont décrété le confinement. Permettez-moi d’abord de vous annoncer la bonne nouvelle : malgré tout cela, de nombreuses personnes se manifestent et veulent servir de manière désintéressée : les postiers, les livreurs, le personnel des prisons, les bénévoles des organisations caritatives et les employés des magasins d’alimentation font tous leur travail. Imaginez ce que nous ferions s’ils avaient peur et qu’ils ne travaillaient pas ! Je tiens tout particulièrement à féliciter tous les travailleurs de la santé : les médecins, les infirmières et les soignants…
J’ai entendu que certains médecins donnaient leurs masques à des personnes à haut risque – comme les cancéreux en rémission ou les jeunes enfants souffrant de déficience immunitaire – du fait de l’irrégularité de l’approvisionnement en nouveaux masques. De plus, ils savent qu’ils contracteront le virus tôt ou tard et que leur geste sauve la vie de personnes faisant partie de catégories à haut risque ; en agissant ainsi, ils sont cohérents avec leur devoir (dharma) et les principes de leur profession. Certains d’entre vous ont dû voir la vidéo qu’Amma a envoyée avec son message ; Amma dit qu’elle sait que nous vivons dans la peur du Coronavirus. Amma a dit : « Amma pense à vous tous et prie pour vous. C’est le moment de faire preuve d’une extrême prudence et d’une grande vigilance. C’est le moment de réagir avec courage, maîtrise de soi dans l’unité. Amma sait que nous avons tous peur, mais la peur ne sert à rien en ce moment. Ce qu’il faut, c’est de la prudence et de la vigilance. Le courage est la chose la plus importante et avec du courage, on peut tout surmonter. Alors, abandonnez la peur et rassemblez le courage. Ce qui peut tuer ce virus c’est l’antivirus du courage.

Le courage est l’antivirus de notre esprit. Si vous vous liez d’amitié avec Dhairya Lakshmi, la déesse du courage, vous aurez la force d’affronter et de surmonter n’importe quoi ». Ce sont les paroles d’Amma. Je prends juste un extrait du message d’Amma. Le message d’Amma est sur Facebook et sur tous les sites web, vous pouvez l’y lire ou vous pouvez regarder la vidéo. Donc j’ai juste pris un petit extrait du message d’Amma. Amma parle surtout de courage. Je voulais juste en parler et me concentrer sur ce sujet, parce qu’Amma dit que l’antivirus du virus c’est le courage – c’est l’antidote du virus. »

Quelle est donc la différence entre le courage et l’intrépidité ?

Nous avons entendu parler de courage, nous avons entendu parler d’intrépidité, alors je voulais simplement m’attarder sur la définition du courage. La définition du courage est la suivante : fermeté, durabilité, force, constance, stabilité, force d’âme, calme, sang-froid, gravité, patience, inflexibilité. Ce sont donc toutes des définitions du courage, ou autrement dit des synonymes.

Lorsque nous parlons de la différence entre le courage et l’intrépidité, dans un sens, l’intrépidité signifie l’absence de peur, comme je l’ai dit plus tôt. Lorsque nous parlons d’intrépidité, c’est l’absence de la peur de la mort ou le fait d’avoir moins peur de la mort. Si vous avez vu des gens qui marchent sur des cordes raides ou qui font des actes téméraires, ils n’ont pas peur, ou ils ont moins peur, ce qui signifie qu’en raison de l’absence de peur, ils sont capables de faire ce qu’ils font.

Il y a une différence subtile entre le courage et l’intrépidité – que je vais expliquer ici.

Comme je l’ai dit, le courage va au-delà de l’intrépidité. Il est complexe, et il comprend toutes les qualités que j’ai énoncées, la fermeté, la force, la constance, la force d’âme, le calme, le sang-froid… Dans son message, Amma a dit : « Dhairya Lakshmi… Dhairya Lakshmi est la déesse du courage, et comme Swami Amritaswarupanada l’a dit, Dhairya Lakshmi est la mère, la mère divine du courage. Le courage est donc en fait une qualité féminine ; c’est le contraire de ce que nous pensons être une qualité masculine. Il y a donc Lakshmi telle que nous la connaissons, la mère divine de ce qui est auspicieux, la mère divine qui nous donne la richesse, aussi bien physique que spirituelle. La mère divine Lakshmi a huit formes, huit formes différentes. (Ashtalakshmi)

La première est Maha Lakshmi, la Mère divine. La seconde est Dhana Lakshmi, la mère divine de la richesse. La troisième est Dhanya Lakshmi, la mère divine de toutes les richesses de bon augure et de celles que nous tirons de la Terre Mère. Gaja Lakshmi, Gaja signifie éléphant mais aussi tous les animaux. Et Santhana Lakshmi, la mère divine qui nous donne des enfants ou une progéniture, puis Dhairya Lakshmi ou la mère du courage, et Vijaya Lakshmi, la mère divine de la victoire, et la dernière est Vidya Lakshmi, la mère de la sagesse ou la mère qui nous accorde la connaissance.

Ainsi, lorsque nous examinons les huit différentes formes de la Mère divine, Amma met l’accent sur Dhairya Lakshmi, qui est la mère du courage, en voici la raison illustrée par l’histoire qui suit :

Il était une fois dans un royaume un roi très dévoué à Lakshmi Devi sous la forme d’Ashtalakshmi, les huit formes de la déesse, la Déesse ou la Mère divine. Il les honorait chaque jour en offrant son amour et des offrandes de nourriture. Grâce à sa dévotion profonde et complète, les huit déesses accordèrent au roi de les voir quand bon lui semblait. Grâce à leurs bénédictions, le roi gouverna le pays avec bonheur. Son royaume jouissait de toutes sortes de richesses et ainsi tous les citoyens étaient heureux et prospères. Un jour, les huit Lakshmi apparurent en rêve au roi et lui dirent : « Ô roi, nous avons décidé de quitter ton royaume, mais en raison de tes services dévoués, nous voulons te proposer quelque chose ; tu peux choisir l’une d’entre nous pour rester dans ton pays, fais-nous part de ta décision. » Le lendemain, le roi se rendit donc à la cour pour poser la question à tous ses courtisans et sujets et leur demander leur avis. Un ministre déclara : « Nous avons besoin d’argent pour le bon fonctionnement du royaume, alors gardons Dhana Lakshmi, la mère divine de la richesse. » Puis vint le tour des fermiers de choisir : « Gardons la Dhanya Lakshmi, la mère des céréales ! » Puis l’un d’entre eux déclara : « Oh non, nous avons besoin d’enfants pour avoir une progéniture et assurer la future génération, donc nous avons besoin de Santhana Lakshmi ! » Après avoir entendu l’avis de tout le monde, le roi accomplit le rituel de dévotion aux déesses et celles-ci se présentèrent devant lui et lui demandèrent quelle était sa décision. Le roi les pria et leur dit : « Je veux que la déesse du courage, Dhairya Lakshmi, reste. » Tout le monde voulait savoir ce qui avait dicté le choix du roi. Il répondit : « Seul l’homme qui a du courage peut faire n’importe quoi et assumer ses responsabilités. Les dons accordés par les autres Lakshmi ne servent à rien si l’on n’a pas celui de la déesse du courage. » Suite à la décision du roi, toutes les Lakshmi, les sept autres mères divines ou formes de Lakshmi, décidèrent de rester car leur destin les obligeait à toutes rester là où se trouvait Dhairya Lakshmi, la Divine Mère du courage. Les sujets étaient tous très heureux et rentrèrent chez eux après avoir appris de leur roi la précieuse leçon selon laquelle la chance favorise toujours les courageux.

C’est pourquoi Amma met l’accent sur Dhairya Lakshmi, la Mère divine du courage.

Tout naturellement la question qui s’ensuivrait serait de savoir comment on rassemble son courage.

Première étape

Amma dit dans son message que pour rassembler du courage, il faut d’abord avoir conscience de la situation. Que devons-nous donc faire ? Nous devons lire et nous informer sur le virus, sur son comportement et sur sa propagation, et sur la prévention.

Autre scénario possible : que faire si nous avons le virus ? Comment y faire face ? Dans son message, Amma a déclaré : « Nous devons suivre strictement toutes les instructions et les directives données par leur gouvernement et les forces de l’ordre. En même temps, priez intensément du fond du cœur pour la grâce de Dieu. Nos grands-mères disaient : « Prenez le médicament et récitez le mantra en même temps ». De même, dans les circonstances actuelles, nos efforts diligents et la grâce de Dieu sont nécessaires.

« Chaque citoyen devrait faire preuve d’autant d’attention et vigilance – qu’un soldat au front. » C’est ce qu’a dit Amma. Je répète donc que tout le monde devrait faire preuve de vigilance, comme un soldat au front. Soyons comme des soldats au front là où la guerre est sur le point d’éclater. Tel est le message de la plupart des dirigeants de différents pays qui ont fait passer le même message. Je suis en train de lire un des messages de l’un des dirigeants mondiaux, Ellen Johnson Sirleaf, ex-présidente du Liberia et lauréate du prix Nobel. Dans son message, elle déclare : « Chaque personne, dans chaque nation, doit faire sa part. Cette prise de conscience a conduit à un tournant décisif dans la lutte contre les maladies en Afrique de l’Ouest. J’ai pleinement confiance dans la résilience de l’esprit humain. J’ai la conviction que les dirigeants émergent en temps de crise à tous les niveaux de la société, que nos différences religieuses et communautaires sont dérisoires par rapport à notre croyance collective dans le pouvoir de la prière et nos fois respectives en Dieu. Mettons-nous tous à l’abri dans les prochaines semaines. Je prie pour la santé et le bien-être de nos concitoyens du monde et je demande que chacun se souvienne que notre humanité repose désormais sur la vérité essentielle qu’une vie bien vécue est une vie au service des autres. »

Nous pouvons donc constater que même si les frontières physiques de la plupart des pays sont fermées, les frontières mentales des diverses personnes des différentes parties du monde et des différentes religions s’effacent alors qu’elles sont confrontées à l’ennemi commun qu’est ce virus. La science, la religion, les différentes professions se réunissent pour relever ce défi. Notre prière est donc que si seulement le monde pouvait se rassembler comme cela et lutter contre des ennemis comme la pauvreté, la faim et les sans-abris, ce monde serait une magnifique demeure.

Deuxième étape pour avoir du courage : ne pas paniquer si l’on présente l’un des symptômes. S’ils commencent à tousser ou à avoir le nez qui coule, nombreux sont ceux qui se précipitent sur internet pour vérifier leurs symptômes, convaincus qu’ils sont aux portes de la mort à cause du coronavirus.

S’il vous plaît, n’ayez pas peur et comprenez que toutes les personnes qui ont attrapé le virus ne sont pas mortes, seul un certain pourcentage d’entre elles est mort. Nous devons comprendre que chaque année, un nombre supérieur de personnes meurent de la grippe. Nous devons donc comprendre que si nous avons la première qualité, c’est-à-dire la vigilance et si nous connaissons les symptômes, nous comprendrons que nous n’avons pas le virus, ou même comme je l’ai dit, même si vous avez le virus, ne vous inquiétez pas, allez voir des professionnels de santé.

Ce qui m’inquiète vraiment, c’est qu’à cause de la panique, les gens se précipitent au premier magasin d’alimentation venu.

La chose la plus drôle que je ne comprends pas, c’est que les gens sont plus préoccupés par leur derrière que par leur corps et leur âme tout entiers ! Pourquoi y a-t-il une telle ruée pour acheter du papier toilette ? Pourquoi ne pouvez-vous pas utiliser des toilettes ou un bidet chez vous ? Et pourquoi ne pouvez-vous pas prendre soin de votre corps et de votre esprit ! Au lieu de cela, les gens ne pensent qu’au papier toilette et se battent quand ils vont à l’épicerie pour du papier toilette, rien d’autre !

Comprenons que nous devons accorder plus d’importance à notre âme et à notre esprit et maintenir notre équilibre mental.

Troisième qualité : réfléchir. L’esprit a toujours tendance à penser que l’avenir va être terrible et il veut toujours dépeindre un avenir macabre. Quelques exemples : beaucoup de gens sont maintenant seuls chez eux et imaginez qu’ils prennent une douche… Certains m’ont dit qu’ils tirent le rideau de douche pour s’assurer qu’il n’y a pas de tueur en série caché derrière eux ! D’autres ont le sentiment que la bourse s’effondre, qu’une crise financière, une dépression s’installent… alors ils se demandent comment ils vont pouvoir se procurer l’essentiel. Il faut donc comprendre que nous devons rassembler notre courage, surtout pour l’âme ; le courage vient de l’âme vers l’esprit. Comme le dit Krishna dans la Bhagavad-Gita : « Comme l’âme incarnée continuellement endormie passe dans ce corps de l’enfance à la jeunesse et à la vieillesse, l’âme passe de la même façon dans un autre corps, meurt une nouvelle fois… Et l’âme réalisée n’est pas perturbée par un tel changement. » L’âme qui n’est pas perturbée est connue sous le nom de dhairya, c’est-à-dire la courageuse. Ainsi, lorsque l’âme traverse différentes expériences, elle est ce qu’on appelle adhira, imperturbable face à de telles expériences, au changement.

Swami Vivekananda, un grand saint, a dit : « Les faibles n’ont pas leur place ici, dans cette vie ou dans toute autre vie. La faiblesse tend à vous conduire à l’esclavage. La faiblesse mène à toutes sortes de misères, physiques et mentales. La faiblesse, c’est la mort. Il y a des centaines de milliers de microbes autour de nous mais ils ne peuvent pas nous faire de mal tant que nous ne devenons pas faibles, tant que notre corps n’est pas prêt ni prédisposé à les recevoir. Il peut y avoir des millions de microbes de malheur qui flottent autour de nous, peu importe, ils n’osent pas s’approcher de nous, ils n’ont pas le pouvoir de s’emparer de nous tant que l’esprit n’est pas affaibli ! C’est un fait magnifique : la force est félicité, vie éternelle ; la faiblesse est tension constante et misère, la faiblesse est mort. »

C’est donc ce que nous dit Amma. Voici l’antidote et Amma dit : « Le courage vient en comprenant que nous sommes le Soi suprême. » C’est grâce à cette compréhension spirituelle que nous pouvons avoir du courage. Nous devons comprendre que nous sommes tous les enfants d’Amma et qu’Amma est avec nous, donc le courage vient de cet amour que nous avons pour Amma, qui n’est rien d’autre que notre Soi suprême.

Voici une belle histoire pour illustrer ce que je viens de dire.

Cela s’est passé sous le règne de l’un des plus grands empereurs de l’Inde connu sous le nom de Shivaji – Chatrapathi Shivaji Maharaj. Il avait acquis un fort à Raigarh et l’avait rendu imprenable par ses ennemis. Le fort se trouvait au sommet d’une montagne très escarpée. C’était un fort merveilleux avec une ville à l’intérieur et personne ne pouvait entrer ou sortir du fort sans que le gardien ne le sache et ne donne la permission. Les portes géantes du fort s’ouvraient le matin et les gens qui vivaient sur les contreforts de la montagne pouvaient entrer dans le fort et en sortir avant que les portes ne se referment au coucher du soleil. Les portes ne pouvaient en aucun cas être ouvertes avant le lendemain matin, sauf sur ordre de l’empereur Shivaji. Une femme du nom de Hirakani gagnait sa vie en vendant du lait aux habitants du fort. Elle vivait en contrebas et avait quelques vaches, dont elle vendait le lait. Elle avait un petit bébé dont sa belle-mère s’occupait lorsqu’elle allait livrer le lait. Le bébé était nourri au sein et la belle-mère était très âgée et pouvait à peine s’occuper du bébé pendant la journée. Le mari de Hirakani , soldat dans l’armée du roi Shivaji, passait le plus clair de son temps au travail, laissant Hirakani seule pour s’occuper de la maison et du bébé.
Un jour, comme à son habitude, Hirakani  avait trait les vaches et porté le lait au fort, mais ce jour-là, elle dut aider une de ses amies qui vivait à l’intérieur du fort à accoucher. À cette époque, les bébés naissaient à la maison et les femmes enceintes étaient aidées par d’autres femmes pour l’accouchement. Hirakani  fut retardée, et lorsqu’elle partit pour rentrer chez elle, elle réalisa que le soleil était sur le point de se coucher. « Oh mon Dieu ! » se disait-elle, « Le soleil va se coucher et les portes du fort vont se fermer. Que vais-je faire si mon enfant reste seul et si je ne peux pas rentrer à la maison à temps ? Il pleurera de faim ! Je dois me dépêcher ! » Sur ce, elle se dirigea vers les portes et cria au garde : « S’il vous plaît, ouvrez la porte immédiatement ! J’ai un enfant seul à la maison ! » Le garde de la porte dit : « Désolé, vous savez que je ne peux pas ouvrir sauf sur ordre du roi, seulement sur ordre du roi. Je n’ouvrirai cette porte que demain matin. Vous venez ici depuis de nombreuses années et vous connaissez les règles, donc si vous étiez si pressée, vous auriez dû venir plus tôt. Je suis extrêmement désolé, quoi que vous disiez, quelle que soit votre excuse, nous ne pouvons pas ouvrir les portes. »
Hirakani  était impuissante. Elle n’avait qu’une idée en tête, son petit garçon dont le sourire en la voyant lui ferait oublier tous les soucis de la journée. L’idée même de ce visage souriant pleurant de faim et de peur en son absence était intolérable et elle n’y pouvait rien. Hirakani rebroussa chemin en courant, déterminée à sortir du fort, coûte que coûte. Elle longea le mur d’enceinte du fort perché haut dans la montagne. À un endroit donné, elle remarqua l’absence de mur. La partie de la montagne où il n’y avait pas de mur était si raide et l’à-pic si abrupt et si épineux que personne ne pourrait probablement grimper par là pour pénétrer dans le fort, raison pour laquelle aucun mur n’y avait été érigé. Hirakani  regarda en bas. Le soleil s’était complètement couché, il faisait nuit noire et elle ne voyait que les contours des buissons épineux, les arbustes qui dépassaient de la montagne. Obnubilée par l’idée de son bébé, elle décida de descendre de la montagne en s’accrochant aux arbustes épineux. Elle posa lentement ses bidons de lait vides sur le sol, de peur que le moindre bruit n’alerte les soldats qui se trouvaient à proximité. Elle regarda autour d’elle avec précaution et heureusement ne vit aucun soldat. En un instant, Hirakani sauta par-dessus le mur sur le flanc de la montagne et agrippa un buisson épineux d’une main. Les épines pointues lui déchiraient la peau et ses mains saignaient, sa robe était prise dans un autre buisson épineux et avec beaucoup de difficulté, elle arracha sa robe qui se déchira en de nombreux endroits alors qu’elle glissait dans les profondeurs du flanc de la montagne. Ses bras, ses jambes, son visage et son corps étaient terriblement meurtris et saignaient. De temps en temps, des hiboux volaient au-dessus d’elle, mais le visage de son fils, le visage en pleurs de son fils ne faisait qu’accélérer sa progression et elle eut vite fait de se retrouver en bas.
De retour chez elle, comme elle s’y attendait, l’enfant pleurait de façon incontrôlable et sa belle-mère n’y pouvait rien, incapable qu’elle était de savoir pourquoi Hirakani n’était pas revenue. Au moment où Hirakani appela son bébé, il cessa de pleurer. Hirakani nettoya rapidement ses blessures, puis s’occupa du bébé et lui donna le sein. Son esprit au repos, elle s’endormit paisiblement. Le lendemain matin, comme d’habitude,Hirakani se mit à traire les vaches et prit le chemin du fort afin de vendre le lait. Le garde de la veille était toujours à son poste. Quand il la vit, horrifié, il lui dit : « N’as-tu pas passé la nuit dernière dans le fort ? Comment en es-tu sortie ? » Se contentant de sourire,Hirakani était sur le point de passer quand le garde cria : « Halte ! d’où viens-tu ? » Elle répondit « À dire vrai, je viens de dehors. » Il déclara : « Impossible, personne n’a jamais pu descendre du fort. Je dois te conduire à l’Empereur car tu me mens. »Hirakani dit : « Quelle raison aurais-je de mentir ? Tu vois bien que j’apporte du lait. Je veux livrer le lait ! Je ne te mens pas. » Pas convaincu, le garde dit alors : « Non, attends, je veux t’amener à l’Empereur ! » et ainsi fut fait. Quand l’empereur Shivaji Maharaj entendit l’histoire, il resta perplexe et dit : « Montrez-moi par où vous êtes descendue. » Hira se rendit à l’endroit où elle était descendue, entre le roi et le garde. Au bord de la falaise nue, baissant les yeux, elle fut prise de vertige, prête à tomber, et en voyant les buissons épineux et serrés elle eut la chair de poule. Pour la première fois, elle se rendit compte du danger qu’elle avait bravé. Elle regarda le roi et dit : « Désolée, Votre Majesté. Je n’avais pas réalisé à quel point ce versant de la montagne était abrupt et dangereux, et seuls mon instinct maternel et mon impatience de voir mon enfant qui pleurait de faim m’ont aveuglées au point de ne pas voir tous ces dangers, mais je ne vous ai pas menti, vous voyez, je suis prête à accepter n’importe quelle punition. » Le grand empereur sourit et dit : « J’ai décidé de te punir. Je vais te punir en construisant une tour de guet et je vais donner ton nom à cette tour de guet, parce que personne n’a eu le courage de le faire, sauf toi et tu as fait preuve d’un courage exemplaire. »

Nous avons donc vu ce courage exemplaire de l’amour, l’élan de l’amour. Comprenons que c’est notre amour pour Amma qui va nous donner le courage d’aller de l’avant, que notre amour pour Amma nous porte en ce moment critique.

Comme Amma nous l’a dit, je tiens à vous répéter de ne pas sortir. S’il vous plaît, si vous voulez sortir, ne le faites que pour aller acheter les produits nécessaires et ne vous attardez pas dehors pour parler aux gens. Portez des masques et prenez votre voiture personnelle, prenez vos sacs personnels pour ranger vos courses. À votre retour, lavez vos vêtements, lavez-vous les pieds, les mains et douchez-vous si possible. Ce sont les règles que nos sages, les Rishis, avaient établies dans le passé, alors s’il vous plaît, faites-le. Dans un sens, nous pouvons dire que la nature se réjouit de ce qui se passe en ce moment car il y a moins de pollution, moins de voitures et d’usines. La nature est heureuse.

Autre chose : Le confinement est pénible pour beaucoup de gens, je vais aborder ce sujet rapidement, et cela fait longtemps que les gens qui sont confinés essaient toutes sortes de choses. Maintenant nous devons redéfinir les rôles et les titres :
PDG signifie maintenant Professeur à Domicile Gérant l’école des enfants à la maison.
CE (Chef d’Exploitation) signifie Chef En charge du rangement surtout quand les enfants ont mis la maison sens dessus dessous.
DF (Directeur financier) signifie Directeur pour Faire des repas pour les personnes âgées.
Le VP (Vice-Président) fait de la Prévention du Virus et de la gestion des achats ce qui veut dire se procurer toute l’alimentation et le papier toilettes du foyer.

Beaucoup de gens m’ont dit que lorsqu’ils se trouvaient seuls, ils mangeaient un paquet de chips de taille familiale à eux seuls ; et l’une des nombreuses découvertes qu’ils ont faites en faisant cela, c’est que dans un sac Lays, il y a six grosses chips, trente-deux chips normales et que les autres sont en morceaux. Et aussi que certaines salles de bain ont 122 carreaux ; 52 blancs, 41 noirs et 29 rouges. Et les gens ont fait semblant de quitter leur lieu de travail pour aller se promener en arrêtant de consulter Internet sur leur ordinateur pour le consulter sur leur téléphone.
De nombreuses personnes ont dit qu’elles souffraient de stress, notamment d’ordre psychiatrique et psychologique, et que le cabinet de psychiatrie de la ville avait publié un avis aux citoyens : « Chers citoyens, pendant la période de quarantaine, il est considéré comme normal de parler à ses plantes, ses casseroles et ses animaux de compagnie, alors ne nous contactez pas si vous leur parlez, mais contactez-nous s’ils commencent à vous répondre ; si vous commencez à communiquer et si vous commencez à comprendre ce qu’ils disent, alors contactez-nous. »

Nous voulons juste dire que vous devez en premier lieu avoir une certaine discipline ; faites beaucoup de yoga, et Amma ajoute qu’il est essentiel de gérer son temps même en ce moment, de marcher, de faire de l’exercice chez soi, de monter les escaliers s’il y en a chez vous. Et le plus important, c’est de ne jamais manquer vos pratiques spirituelles.

Aussi, comme je le disais, souvenons-nous des personnes qui nous ont aidées, en particulier les professionnels de la santé, les médecins, les infirmières… Remercions-les. Souvenons-nous également des nombreuses personnes qui sont constamment confinées même quand il n’y a pas de virus. Je tiens à mentionner l’une des personnes ici présentes que je considère comme un excellent exemple de confinement : Swamini Sri Lakshmi qui est l’assistante personnelle d’Amma. Je voulais juste la mentionner ici parce qu’elle est dans la chambre d’Amma presque 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Elle en sort à peine. Imaginez le temps qu’elle passe au service d’Amma. Sans son seva, Amma ne pourrait pas sortir pour nous bénir, alors je m’incline devant son altruisme, elle qui est enfermée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, presque 360 jours par an.

Une dernière chose que je voulais dire : vous savez qu’il y a eu différentes prédictions, mais l’une des plus belles choses qui ont attiré mon attention, une chose magnifique, c’est qu’un des astrologues a dit que l’altruisme et les prières sont l’un des antidotes à cette situation. Nous devons aller au-delà de nos différences de castes, de religion, de sexe etc., et l’une des choses les plus importantes que nous devons faire, c’est agir et prier de façon désintéressée. Quand vous priez et que vous faites quelque chose, que ce ne soit pas pour vous-même. Pourquoi ? Parce que pendant ce temps, quoi que vous fassiez d’égoïste, cela vous revient en presque dix fois plus fort. Et de même, si vous agissez de manière désintéressée, cela vous revient de manière désintéressée. C’est pourquoi en ce moment les prières désintéressées et les actions désintéressées sont très importantes, alors essayez d’en faire, et essayez de suivre les prières d’Amma de ne pas sortir et de rester chez vous.

Je vous en prie, ne vous inquiétez pas, Amma vous envoie son amour et comme vous pouvez le voir dans son message, elle veut que nous ayons du courage et que nous allions de l’avant avec pour but l’altruisme, les pratiques spirituelles, l’amour et le courage.

La vidéo de Swami Dayamritananda en anglais