Mes humbles salutations à Amma… Amour et salutations à vous tous partout dans le monde. 

Tout d’abord, permettez-moi d’offrir mes prières pour la paix et la guérison de tous ceux sur terre qui vivent dans la peur et l’anxiété à cause du covid19. Prions également pour les bénédictions de la Terre, pour la création tout entière et toutes les forces de la nature. Prions Amma, pour sa grâce et sa compassion infinies. Mes salutations à tous.

Je vais réciter un mantra de paix tiré des Védas. Je vais d’abord réciter les paroles en Sanskrit, la traduction suivra. Fermez les yeux s’il vous plaît et priez Dieu de vous accorder protection, sécurité et paix.
Ce mantra de la paix signifie « Que la paix rayonne là dans le ciel entier ainsi que partout dans le vaste espace de l’éther. Que la paix règne partout sur cette terre, dans l’eau et dans toutes les herbes, les arbres et les lianes. Que la paix coule sur tout l’univers. Que la paix soit apportée par le Brahman suprême, et que la paix règne toujours dans tous les êtres, la paix, la paix et la paix seule. La paix pour nous et pour tous les êtres.»

Pour commencer, je veux que vous fassiez une petite chose. Si vous êtes en famille, chacun de vous doit se tourner vers la personne assise à côté de lui. Maintenant, les paumes de vos mains jointes comme pour une prière, dites-vous « Om Namah Shivaya » (je salue le divin en toi) les uns aux autres. Maintenant dites-vous l’un à l’autre : « J’apprécie beaucoup ta présence, ton amour et ton soutien dans ma vie » et maintenant dites-vous « Namaste » ou « Namaskar ». (salutations)

 

L’humanité traverse une période très difficile. C’est une situation extrêmement effrayante, principalement parce que nous n’en voyons pas la fin, nous n’avons aucune idée de la façon dont cela va se dérouler. Toute la situation est imprévisible. La logique, la médecine et nos efforts sont importants mais la foi l’est tout autant. L’amour est tout aussi important ; la compassion est tout aussi importante.

Permettez-moi de partager une histoire de la grande épopée du Mahabharata, qui me semble adaptée au contexte actuel. L’un des plus grands guerriers de l’époque, Dronacharya, le maître spirituel de tous les frères Pandava et Kaurava, celui qui leur avait enseigné le tir à l’arc, a été tué à la guerre. De rage, son fils Ashwathama a envoyé une arme terriblement létale du nom de Narayanastra contre l’armée Pandava. C’était presque comme larguer une bombe atomique ou utiliser une arme biologique. L’arme a massivement semé la destruction au sein de l’armée Pandava, en particulier parmi ceux qui étaient armés et semblaient lutter contre elle.
C’est alors que Krishna ordonna à toute l’armée Pandava de déposer toutes les armes et de se prosterner complètement, face contre terre, les paumes des mains jointes. Il a dit à tout le monde de chasser de son mental l’idée même de guerre. Au moment où l’armée entière fit ce que Krishna avait ordonné, l’arme fatale, commença à se calmer. Le temps imparti à cette arme se termina peu à peu et c’est ainsi que Krishna a sauvé l’armée Pandava de la destruction totale.

L’histoire est pertinente en ce moment. Quand les gens du monde entier sont pris de peur, la lutte n’est pas nécessairement efficace dans toutes les situations. Dans ce contexte actuel, la colère vient de la nature – la plus puissante et la plus forte – qui est malheureusement de l’autre côté. Nous, les humains, ne sommes tels de petits insectes face à Mère Nature. Comment pouvons-nous la calmer ? En laissant tout de côté : le travail, le shopping, la fête, la protestation, les tensions, et en restant immobile. Restez à la maison. Restez aussi concentrés dans le cœur. Pour vous rendre, joignez les mains, inclinez-vous en silence. Peu à peu, la pandémie va boucler son cycle et se calmer. Ensuite, déplaçons notre attention de covid à Govinda. Passez de covid à Govinda – Dieu (Govinda est un autre nom de Krishna, de Dieu) donc passez de covid à Govinda.

Les astrologues, les devins et les voyants font diverses prédictions, pour la plupart contradictoires, ce qui augmentent notre pression sanguine ; certains disent que la pandémie commencera à se stabiliser progressivement après le 4 ou le 5 mai, tandis que d’autres disent qu’elle durera jusqu’en septembre, octobre ou novembre.
Cependant, tous ces gens, tous ceux qui prédisent, ne sont que des êtres humains limités ; ils ne peuvent pas voir ce qui se passe derrière la scène, quelles sont les décisions de l’univers. Une âme éclairée comme celle de quelqu’un comme Amma, qui peut voir le passé, le présent et le futur, donne pour seules instructions de rester où l’on est. Ne sortez pas de vos maisons. Prenez les précautions nécessaires. Obéissez aux règles. Respectez scrupuleusement les instructions données par le gouvernement et le personnel de santé et priez pour la grâce divine. Faites des efforts et demandez la grâce.

Nos ancêtres, surtout nos grand-mères, avaient l’habitude de dire « Marunnum, Mantravum », traduit généralement par« le médicament et la grâce» . Marunnum signifie médicament et le médicament c’est l’effort personnel ; et Mantravum signifie mantra et désigne la grâce divine.

Toutes ces instructions, les enseignements d’Amma tiennent en cinq mots : vivez dans le moment présent.

Souvenez-vous des paroles d’Amma : il n’y a que deux sortes de situations possibles dans la vie : 1. les problèmes ou les situations pour lesquelles on peut trouver une solution 2. les problèmes ou les situations pour lesquelles on ne peut pas trouver de solution. Personne ne s’inquiète quand on peut trouver une solution et il ne sert à rien de s’inquiéter quand il est impossible de trouver une solution. Maintenant, Amma dit : « Allez de l’avant et préoccupez-vous de tout le reste, sauf de ces deux cas de figure. »

Dans son message de l’autre jour, Amma a également parleé de Lakshmi Dhairya (la Déesse du courage).

Le courage est l’antivirus qui permet de surmonter une telle situation, alors soyez ami avec Lakshmi, a dit Amma, la déesse du courage. Devenez ami avec la déesse du courage. Normalement, nous pensons que le courage est masculin, mais non, il est féminin car le vrai courage doit avoir pour contrepartie la compassion, sinon le courage se transformera rapidement en cruauté s’il n’est pas contrebalancé par la compassion.
Par conséquent, quand Amma dit courage, cela signifie aussi compassion. Ainsi, quand Amma dit que le courage est l’antivirus, cela signifie qu’il faut augmenter son propre niveau de non-peur, de conscience et aussi de compassion. Cependant, être courageux et compatissant ne doit pas se limiter à soi-même, cette attitude doit également englober les autres.
Pensez au monde et soyez compatissant envers les autres également. Il ne suffit pas de se protéger soi-même. Il est tout aussi important de penser également à la sécurité des autres. Le courage (ou Dhairya) ne peut rien sans le soutien solide de la compassion (Karuna).

Ce que dit Amma, le message, le résumé et la substance du message c’est que nous nous sommes éloignés de nos qualités divines inhérentes. Pas seulement les hommes, mais aussi les femmes.

Nous avons toujours pensé que tout ce que la nature nous fournissait dans sa bienveillance était gratuit. Non, rien n’est gratuit. Tout a un coût. Si nous prenons le feu, l’air et l’eau de la nature, nous devons rembourser, mais nous n’avons pas accompli notre Dharma (Devoir). Non seulement nous pillions la nature, mais nous l’exploitions, la tourmentions, la torturions. Dieu ne nous punira pas. Dieu ne punira personne ; mais les forces divines le feront, les forces naturelles le feront. Ce sont les enfants de Dieu.

Permettez-moi de partager avec vous un bel exemple que donne Amma. Une mère de cinq grands garçons était seule à la maison. Des voyous sont entrés par effraction dans la maison et l’ont battue. Voulant éviter les problèmes, la mère s’est abstenue de révéler l’incident à ses enfants lorsqu’ils sont rentrés chez eux. Mais les garçons ont appris l’incident par quelqu’un d’autre. Que vont-ils faire maintenant, eux qui aiment leur mère plus que tout ? Ils vont trouver les voyous et les rouer de coups, même si la mère les supplie de ne pas riposter. C’est vrai. C’est ce que nous, les humains, avons fait : nous avons fait du mal, nous avons torturé Mère Nature pendant très longtemps, et maintenant les forces naturelles qui sont ses enfants, viennent nous chercher. Ils viennent nous chercher.

La Bhagavad-Gita, chapitre trois, verset 12, dit :
iṣhṭān bhogān hi vo devā dāsyante yajña-bhāvitāḥ
tair dattān apradāyaibhyo yo bhuṅkte stena eva saḥ

Ce qui signifie : « Satisfaits par les offrandes et les dons, les devas (les forces naturelles) vous procureront les plaisirs que vous désirez.Celui qui jouit de ce qui lui est donné par des forces naturelles sans rien leur rendre, celui-là en vérité est un voleur. »

Ainsi, Krishna qualifie l’humanité entière de voleurs.

Les Devas, autrement appelés forces de la nature, à savoir l’air, le feu, l’eau, l’espace, la terre, etc. sont des manifestations de Dieu. Ils seront heureux et nous accorderont les plaisirs de la vie, mais seulement si nous agissons de façon désintéressée, lorsque nous renonçons, que nous redonnons à la société.
Mais que faisons-nous ? Nous volons. Nous volons sans rien rendre. Amma dit que la vie est cyclique. Toute la nature est cyclique, les saisons (printemps, été, automne et hiver) sont de nature circulaire. Elles vont et viennent. Le système solaire tout entier, le soleil, la terre, la lune, les étoiles, suivent également des trajectoires circulaires ; la nuit et le jour sont cycliques, donc le temps doit aussi être cyclique. Ce n’est pas une ligne droite. Il revient. Amma dit que les taux d’intérêt dans la banque de Dieu sont beaucoup trop élevés, peut-être illimités. Cela s’applique aux bons et aux mauvais, pas seulement aux bons ; pour les mauvais aussi, le taux d’intérêt est illimité.

Voici l’histoire célèbre de Krishna et de son compagnon d’enfance et meilleur ami, Sudama, également connu sous le nom de Kuchela :
Il était le camarade de classe de Krishna à l’époque quand ils étudiaient dans l’ermitage du maître spirituel.
Une fois leurs études terminées, Krishna et Sudama se sont séparés et ont continué leurs devoirs respectifs dans le monde. Sudama a fondé une famille ; cependant, il a toujours eu le nom sacré de Krishna sur les lèvres et sa forme divine toujours inscrite dans le cœur. Même si sa famille, sa femme et ses enfants vivaient dans une pauvreté extrême, Sudama, dévot désintéressé, ne priait pas Dieu pour son plaisir ni pour obtenir des possessions matérielles, jusqu’au jour où sa situation est devenue vraiment critique. À ce moment-là, la femme de Sudama a demandé à son mari de se rendre à Dwarka, la demeure de Krishna, son vieux compagnon d’études, qui l’aimait énormément.
Au départ, Sudama était réticent à s’adresser à Krishna pour obtenir un avantage matériel. Il a dit à sa femme : « J’ai choisi la voie de la dévotion pour l’élévation de soi, pas pour la richesse, pas pour les plaisirs.» Cependant, son désir de rencontrer le Krishna l’a finalement emporté et il s’est rendu aux arguments de sa femme. Pieds nus, Sudama est allé à pied à Dwarka. Au moment où Krishna a entendu la nouvelle de l’arrivée du Sudama à la porte de Dwarka, laissant tout le reste, il a couru vers lui en criant « Sudama, Sudama, enfin tu es venu. »
Krishna criait de joie, en courant vers les portes : « M’avais-tu oublié Sudama ? Pourquoi as-tu mis tant de temps à venir me voir ? Avais-tu oublié ton vieil ami ? »
Normalement, c’est le dévot qui court vers Dieu, mais nous ne voyons jamais comment Dieu court vers nous. Krishna a embrassé Sudama. Le Seigneur au visage radieux, éternellement souriant, même sur le champ de bataille de Kurushetra, a versé des larmes de joie en voyant Sudama, son ami bien-aimé.
Dieu n’oubliera jamais son dévot. Amma ne nous oubliera jamais. Amma dit toujours : « Vous êtes tous dans mon cœur. » Et un vrai dévot n’oubliera jamais Dieu. Cela montre à quel point Dieu est heureux de nous recevoir quand nous allons vers lui. La réaction de joie de Dieu est l’inverse de celle que nous attendons. Krishna a donc emmené Sudama dans sa chambre privée, l’a fait asseoir sur son lit et a ordonné à ses reines d’apporter un bol d’eau et d’autres objets. Là, il a lavé les pieds de Sudama. Maintenant, visualisez ceci dans votre cœur – Dieu lavant les pieds de son dévot. Normalement, en Inde, les dévots font la cérémonie de lavements des pieds ; mais ici, c’est Krishna qui lave les pieds de Sudama.
Cela me rappelle les paroles d’Amma. Amma n’a pas de désirs, elle n’est pas réjouie par ceux qui lui font des cérémonies, et elle aime autant ceux qui ne le font pas. En fait, Amma est prête à faire des cérémonies à tous, Amma est prête à laver les pieds de ceux qui servent les pauvres et les nécessiteux de manière désintéressée. Cela donne plus de joie à Amma de nous voir nettoyer les canalisations ; c’est en effet plus important que de faire des cérémonies. Et nous savons tous que, lors de ses programmes, Amma arrose tout le monde de fleurs et qu’elle se prosterne devant tout le monde.
À Amritapuri, l’ashram d’Amma en Inde, il arrive assez souvent que, lorsque quelqu’un meurt et avant que le cadavre ne soit emmené au lieu de crémation, Amma embrasse les pieds du cadavre. En parlant des fidèles, les journalistes demandent à Amma si ces gens la vénèrent, et la réponse d’Amma est non, c’est moi qui les vénère.

Mais continuons l’histoire de Krishna et Sudama. Alors qu’il tenait les pieds de Sudama dans ses mains, Krishna remarqua des épines qui lui avaient piqué les pieds. Il y avait des taches de sang sur ses pieds. Alors que Krishna enlevait les épines et nettoyait les pieds de Sudama, Krishna se mit à pleurer. La douleur du dévot est la douleur de Dieu : tel est l’amour de Dieu pour ses dévots, telle est la pureté de sa relation éternelle avec nous et c’est pourquoi Amma dit que la douleur de ses dévots est sa douleur et leur bonheur est son bonheur. Elle dit « je suis comme un miroir. » Nous voyons aussi Amma pleurer avec les dévots lorsqu’ils sont tristes ou lorsqu’ils leur arrivent quelque chose de tragique. Elle rit aussi avec nous quand nous sommes heureux. Amma joue aussi avec les enfants et même avec les adultes. Amma vit à 100% toutes les situations, de tout son cœur, de tout son être. Les grands êtres ne font qu’un avec l’ensemble de la création, ils ressentent donc nos émotions profondes. Donc maintenant, pour en revenir à l’histoire de Krishna et Sudama, après avoir lavé les pieds de Sudama, Krishna lui a offert des vêtements neufs, des vêtements royaux, lui a donné à manger, a passé du temps avec lui à se souvenir des jours anciens. En bref, Krishna et ses reines ont servi Sudama comme des serviteurs. Et c’est là la grandeur de Dieu. Krishna était curieux de savoir si Sudama lui avait apporté quelque chose. Sudama était gêné de montrer son cadeau : quatre poignées de riz soufflé qu’il avait apportées pour Krishna. Il a essayé de le cacher, mais on ne peut rien cacher à Dieu ; Krishna a pris le sachet et l’a ouvert, “du riz soufflé, mon repas préféré », s’est exclamé Krishna. Il en a mangé une première poignée mais Rukmini, son épouse, lui a retenu la main en disant : une poignée de ce riz suffit pour assurer l’abondance dans ce monde. Après avoir passé quelques jours à Dwarka, Sudama retourna dans sa ville natale et juste avant son départ, Krishna dit à Sudama d’enlever les vêtements royaux et de remettre à la place ses vieux vêtements déchirés. Tout le monde, y compris la reine, fut choqué d’entendre cela. On raconte qu’après le départ de Sudama, Krishna s’enferma dans sa chambre pour pleurer. Les reines lui demandèrent pourquoi il pleurait, et Krishna répondit : « Si Sudama était parti vêtu comme un roi, les gens auraient dit : “Regardez-le, il a reçu tout cela parce que je suis son ami’’, mais maintenant, quand les gens le verront porter ses vieux vêtements déchirés, ils réaliseront que toute la prospérité qu’il aura reçue était uniquement due à sa dévotion. Et c’est de cette manière que Dieu prend soin de ses fidèles. Sudama n’a rien demandé. En fait, il a tout oublié une fois en présence de Krishna. Cependant, Krishna a satisfait tous les besoins de Sudama : richesse, prospérité, palais, serviteurs, etc.
Maintenant, l’histoire a une autre facette, quelle était la raison de la pauvreté de Sudama ? Dieu punissait-il Sudama pour une erreur qu’il avait commise dans le passé ? Voici maintenant le flash-back. Krishna, son frère aîné Balarama et Sudama étudiaient ensemble dans l’ermitage quand un beau jour, on les envoya ramasser du bois pour le feu. La femme de leur maître spirituel leur donna du riz soufflé à partager entre eux trois et Sudama ne dit pas à Krishna qu’il avait du riz soufflé. Krishna eut faim, mais Sudama continua à se taire. Fatigué, Krishna s’endormit sur les genoux de Sudama. Pendant ce temps, Sudama sortit le riz et commença à manger. Krishna lui demanda tout à coup : « Mon frère, est-ce que tu manges quelque chose ? » Sudama répondit : « Non, il n’y a rien à manger, Je frissonne de froid et mes dents claquent. Je ne peux même pas répéter distinctement les mantras, à cause du froid. Krishna dit : « Ok, j’ai fait un rêve ; j’ai vu un homme manger la nourriture d’autres personnes et, quand on lui en a parlé, il a dit : « Qu’est-ce que vous voulez que je mange ? » une façon de dire qu’il n’avait rien à manger, alors l’autre homme a dit « Ok, soit, je comprends ». Et voici ce que l’omniscient Krishna dit alors à Sudama : « D’accord, ce n’était qu’un rêve. Je sais que tu ne mangerais rien sans partager avec moi. » Si Sudama avait été un tant soit peu conscient de l’omniscience de Krishna, il n’aurait pas agi ainsi. Ce n’était pas la faute de Krishna, mais celle de Sudama qui lui est revenue plus tard sous forme de pauvreté. Cependant, lorsque par la suite, Sudama offrit à Krishna une poignée de riz soufflé, du riz soufflé gagné par sa femme à la sueur de son front, Krishna fut satisfait et lui offrit une ville dorée dont il pouvait profiter (quand Sudama rentre chez lui, un palais et une ville se dressent à la place de sa pauvre hutte. Sa famille, qui l’attend, est habillée de riches vêtements) Maintenant, la boucle est bouclée.

Les cadeaux de riz soufflé de Sudama peuvent sembler insignifiants, mais la récompense reçue pour cet acte apparemment insignifiant fut immense – ce petit paquet de riz soufflé sacrifié à Dieu fut rendu à Sudama et multiplié jusqu’à devenir une énorme richesse. Pourquoi ? Comme le dit Amma, parce que le taux d’intérêt de la banque de Dieu est infini, parce que la richesse est infinie. La richesse de Dieu est infinie, donc le taux d’intérêt est infini. Le capital et les intérêts mis ensemble devraient s’élever à des montants illimités. Maintenant, réfléchissons, pratiquons l’introspection, méditons et cherchons la réponse à la question « Ai-je donné de manière désintéressée ne serait-ce qu’un petit peu à la société, ne serait-ce qu’une poignée de riz soufflé ? » Tous ceux qui ont l’habitude de manger seuls, sans partager avec les autres devraient se rappeler cette histoire. Les Écritures soulignent également cette leçon et nous demandent de penser d’abord à Dieu, aux forces naturelles, puis de profiter ensuite seulement, et alors tout devient Prasad (nourriture bénie) – le reste. Les restes de Dieu.

Tout, toutes nos actions bonnes et mauvaises nous reviendront au centuple.

C’est la loi, la loi cyclique de l’univers – qu’aucune constitution ne peut modifier. Avez-vous entendu l’histoire de Billy Ray Harris, un mendiant de 55 ans qui vivait au coin d’une rue à Kansas City ? L’incident s’est produit le 26 février 2013. Je ne vais pas vous raconter cette histoire car nous manquons de temps. Faites une recherche sur Google – tapez Billy Ray Harris, vous verrez. C’est un exemple moderne de la façon dont notre action circulaire et désintéressée sera immensément récompensée.

De partout, le message que nous recevons est le suivant : participez  »au jeu » de Dieu parce que ce monde est le spectacle de magie du plus grand magicien, de Dieu. La magie n’est pas réelle, mais le magicien est réel. Et d’où vient Maya, le mot Maya – illusion, le Dieu magique ? Participez au jeu de Dieu. Jouez votre rôle comme Dieu l’a conçu pour vous, mais ne vous y attachez pas. C’est en effet le principe fondamental du karma yoga. Lorsque nous accomplissons nos actions de manière désintéressée et sans prétention, en tant qu’instrument entre les mains de Dieu, nous nous alignons automatiquement sur la loi de l’univers, sur la volonté de Dieu. Au contraire, lorsque nos actions sont motivées par l’ego et des désirs égoïstes, nous nous dissocions en fait du plan de Dieu, ce qui se traduira par une expérience douloureuse. Qui est responsable ? Nous. Nous devrons en payer le prix, car tout a un prix. Rien n’est gratuit dans cet univers – c’est la loi stricte et inexorable.

Même les ignorants n’ont pas d’excuse dans ce processus. Une fois, un motard ralentit à un feu rouge. Il vit alors un buffle avancer sans se poser de question, sans tenir compte du feu. (Cela ne peut arriver qu’en Inde – de telles choses sont rares ailleurs ; cela n’arrive qu’en Inde, terre de diversité, de beauté et de spiritualité). Voyant cela, le motard se remit aussitôt en route. L’agent de la circulation l’arrêta immédiatement et lui infligea une amende. Le motard demanda au policier : “Vous n’avez pas verbalisé le buffle, pourquoi moi ?” Le policier répondit : « Parce que vous êtes un plus grand buffle », le buffle n’est pas assez intelligent pour comprendre la loi, contrairement à nous, les êtres humains. Si nous conduisons, ce n’est pas au gouvernement de nous apprendre les lois de l’État. C’est à nous de les connaitre.”

De même, si nous vivons dans ce monde en y prélevant de l’air, de l’eau, du soleil et de la nourriture, nous devons suivre les règles établies par Mère Nature ; cela ne veut pas dire que Dieu est un éducateur sévère, un détecteur qui pèse les bons et les mauvais comportements des gens, qui porte des jugements et impose des punitions. Non, Dieu ne punit personne. Dieu ne fait qu’observer tout ce qui se passe. Il n’est qu’un observateur, un voyant, un prophète, pas un acteur. Dieu ne fait que voir, observer. Il est le « PDG » – le chef des superviseurs éclairés de l’univers entier, ce qui signifie que Dieu est la loi même. Dieu est la loi même. Dieu est le Devoir même – celui qui est témoin de tout.

Si vous récitez le Lalita Sahasranama (Mantras dédiés à la Mère Divine) ,

  • le mantra 232 (Om Mahesvara maha kalpa mahatandava sakshinyai namah), vous vous adressez à celle qui sera le témoin de la grande danse qui sera exécutée par Dieu à la fin des mondes.
    Qu’est-ce que la nature, qu’est-ce que ce monde ? Le monde manifesté est une danse, la danse du Dieu Shiva. La création. Le mouvement. Mais le danseur est un avec le monde. Alors où est Dieu ? Le danseur est Dieu danseur. Le danseur et la danse ne sont pas deux, ils sont un.
  • Le mantra 384 : Om visva sakshinyai namah : Celle qui est le témoin de l’univers,
  • Le mantra 571 : Om maha pralaya sakshinyai namah  : Celle qui est le témoin du grand déluge,
  • Le mantra 159 : Celle qui est témoin des trois périodes du temps, c’est-à-dire l’état de veille, l’état de rêve et l’état de sommeil profond.

Dans le monde d’aujourd’hui, Dieu n’est donc pas l’auteur. Il ne nous juge pas. Il ne nous punit pas. C’est un observateur, un gardien. Dans le monde d’aujourd’hui, nous menons pour la plupart une vie déconnectée du monde qui nous entoure, de nos semblables et même des membres de notre propre famille proche. Nous ne voulons pas être dérangés par leurs problèmes. Nous nous replions dans notre petit monde en profitant du confort, indifférents aux autres ; en fait, ce n’est pas ainsi que nous devons faire face au monde. Amma nous montre comment faire face à la vie. Amma nous montre comment vivre la vie. Amma nous montre comment interagir avec les gens. Amma nous montre comment aimer, comment être compatissant, comment être patient, comment partager, comment se soucier des autres.
Ce n’est donc pas la bonne façon de s’insérer dans le monde car n’importe quel idiot peut agir comme nous, mais nous ne pouvons pas en rester là quand les choses tournent mal dans notre vie. En ce moment, vu l’état actuel du monde, nous réalisons que tous les soi-disant problèmes que nous avions dans la vie n’étaient qu’une tempête dans un verre d’eau.

N’est-ce pas ce que nous comprenons maintenant ? Du bon karma accompli par le passé nous permettra de passer de bons moments dans la vie, mais un tsunami peut se produire même dans la vie des plus puissants. En un clin d’œil, même le dirigeant le plus puissant d’un pays ou un pays entier peuvent être anéantis. Un roi peut devenir mendiant, et vice versa, et quand la mort les regarde, le roi et le mendiant sont les mêmes. Leurs désirs sont les mêmes. Que demanderont-ils ? Que vous soyez un roi ou un mendiant, ou un pauvre sans distinction de nationalité, de caste, de croyance, de langue, de position, de pouvoir, que demandez-vous ? Donnez-moi une petite goutte d’eau. À ce moment-là, il n’y a absolument aucune différence entre un roi et un mendiant, les riches et les pauvres, les chrétiens, les hindous, les musulmans, les bouddhistes et les juifs. À ce moment-là, vous ne voyez qu’une chose : le Temps (Kala en sanskrit) sous sa forme la plus féroce, comme le destructeur de tout. Kala Kali Kâli, Kalam, c’est tout pareil – le temps.

Le troisième chapitre de la bhagavad-gita, verset 14, dit :

annād bhavanti bhūtāni parjanyād anna-sambhavaḥ
yajñād bhavati parjanyo yajñaḥ karma-samudbhavaḥ

Tous les êtres vivants subsistent grâce à la nourriture, et la nourriture est produite par la pluie. La pluie provient de l’accomplissement de sacrifices, et le sacrifice naît de devoirs prescrits.

Et quel est ce sacrifice ? Il ne s’agit pas de faire un feu de camp et de faire des offrandes de nourriture, en fait, il ne s’agit pas seulement d’offrir à Dieu des fruits, de l’argent et des guirlandes, mais de rendre service à la création entière de façon désintéressée. Et si nous ne participons pas à ce cercle de don, au cercle de maintenant, à ce cercle de compassion, au cercle de partage et d’attention, le temps nous rattrapera parce que c’est un cercle, ce n’est pas une ligne droite.
Récemment, juste avant le 66ème anniversaire d’Amma, un journaliste d’un des principaux quotidiens du Kérala l’a interviewée. Le journaliste a demandé à Amma :  » Vous donnez le darshan sept jours par semaine, 365 jours par an, et vous voyagez dans le monde entier et vous étreignez des gens de tous horizons, et même après les darshans, une fois de retour dans votre chambre, il paraît que vous lisez toutes les lettres de dévots et aussi des résidents et que vous donnez des instructions pour vos différentes œuvres humanitaires et institutions. Vous dormez peu. Il est assez évident que vous passez la plupart de votre temps avec des gens en public, au milieu de foules immenses, et qu’au milieu de tout cela, vous n’avez pas envie de prendre un peu de temps pour vous détendre afin d’avoir un peu de temps et d’espace pour vous. Et la réponse d’Amma sortit spontanément : « Il n’y a pas de différence entre mon temps et celui de mes enfants. Tout est mon temps ».

J’étais là et ses mots m’ont frappé comme un coup de foudre. J’étais stupéfait. Je sentais la profondeur de ses mots en regardant Amma, les mots de Krishna à Arjuna me traversaient l’esprit. Au onzième chapitre de la Bhagavad Gita, verset 32, Krishna révèle sa forme divine à Arjuna ; Krishna dit à Arjuna qui était accablé de chagrin et refusait de se battre pour accomplir son devoir :

kālo ’smi loka-kṣhaya-kṛit pravṛiddho
lokān samāhartum iha pravṛittaḥ
ṛite ’pi tvāṁ na bhaviṣhyanti sarve
ye ’vasthitāḥ pratyanīkeṣhu yodhāḥ

 » Arjuna. Je suis le temps. Je suis le temps. L’annihilateur aguerri des mondes s’est engagé à tout détruire, y compris ces gens, quoi que tu fasses ; même si tu ne te bats pas, tous ces guerriers ennemis cesseront d’exister un jour. »

Quand Krishna dit cela, ce n’est pas l’individu Krishna, ce n’est pas la forme de Krishna, ce n’est pas Krishna qui est né à Dwarka et qui a été élevé à Vrindavan, le Krishna qui joue de la flûte divine, le beau Krishna avec une plume de paon dans les cheveux. Non, c’est l’univers. C’est l’univers qui parle. Chaque herbe parle. Chaque pierre parle. Chaque particule de poussière envoie un message. Chaque feuille, chaque animal. Tout a une langue. Le message de l’univers. Le temps.

Ces phrases peuvent paraître dures, voire cruelles, n’est-ce pas ? Je suis le temps, l’annihilateur aguerri des mondes, engagé dans la destruction de tout, y compris de ces gens, quoi que tu fasses, tous ces guerriers ennemis cesseront d’exister un jour ; ces phrases peuvent sembler dures, voire méchantes, je le sais, et je peux le comprendre, mais la vérité nous semble toujours un peu trop difficile à accepter. Je le comprends. Cela nous pousse à faire toutes sortes de bêtises, en pensant que rien ne se passera. Cependant, à examiner ces paroles de plus près, on se rend compte qu’il s’agit simplement d’une déclaration factuelle normale, c’est l’énonciation ouverte d’une loi qui vaut constamment pour toute la création, pour chaque créature, y compris pour chacun d’entre nous. C’est juste une vérité, une réalité. Peut-être qu’en un instant, Arjuna a eu un aperçu du passé, du présent et de l’avenir. Dans cette forme divine, il a probablement vu la guerre se dérouler : la féroce bataille, les trahisons, les pertes, les derniers survivants, etc. La naissance, le début, la vie, les événements, l’expérience, la mort, la fin – tout cela se produit dans le temps. Et il y a un mot spécial dans ce verset, qui signifie aguerri, mature, et il signifie aussi guerre. Je suis aguerri et expert de la création, la maintenance et la destruction. Je veux dire l’univers. Il indique également que ce processus de naissance, de mort, de milieu et de fin, qu’il s’agisse de l’individu ou de l’univers, n’est pas une affaire ponctuelle, c’est un cycle – il continue à se dérouler, et c’est ainsi que fonctionne la théorie du karma. Il devient fonctionnel, inévitable, inéluctable. C’est en train de se produire. Dans notre ignorance et notre attachement, nous pensons : « Qu’est-ce qui arrivera si j’arrête de travailler un jour ? »

Krishna donne ici une grande leçon d’humilité et nous apprend à ne pas accorder une importance excessive à nos propres actions. En gros, Krishna dit à Arjuna : « Tu penses que tu es l’auteur », mais non. Un grand NON. C’est moi le metteur en scène du spectacle : les pluies sont entre les mains de Dieu. Exerçons-nous un quelconque contrôle sur la situation actuelle ? Aucun. Nous ne pouvons même pas sortir de chez nous. Quand Krishna dit : « Tu n’es pas celui qui fait, c’est moi qui fais tout », ne pensez pas que cela vous autorise à dire : « OK puisque Dieu fait tout, j’arrête de travailler, je laisse Dieu faire tout pour moi ». Non. Quand Krishna dit à Arjuna « Je suis le temps et j’ai décidé de les dévorer », parce que de toute façon, le temps va tout arracher à un moment donné, c’est un acte de la nature, c’est la façon dont Dieu lui-même équilibre le monde et ses activités. Pendant que nous continuons nos actions stupides, qui peut nous sauver ? Nous seuls ne le pouvons pas. La grâce de Dieu, les conseils d’Amma sont toujours avec nous.

J’ai entendu parler des trois stupides étapes de la vie. Trois stupides étapes de la vie. L’adolescence : avoir du temps et de l’énergie, mais pas d’argent. L’âge de travailler : avoir de l’argent et de l’énergie, mais pas de temps. La vieillesse : avoir du temps et de l’argent mais pas d’énergie.

Laissez-moi vous raconter une petite histoire. Un voyageur se rendait dans un centre de pèlerinage situé au sommet d’une montagne escarpée. Le seul moyen d’atteindre le sommet était un panier suspendu à une corde. Le voyageur est monté dans le panier et, alors qu’il était sur le point d’être hissé en haut de la paroi abrupte de la falaise, il a remarqué que la corde à laquelle était accrochée le panier était toute effilochée et menaçait de se rompre. Il a demandé au moine « Quand remplacez-vous la corde ? » et le moine de répondre : « À chaque fois qu’elle se casse ». Aucun d’entre nous ne veut attendre que la corde se casse pour la remplacer. C’est pourquoi Amma dit de toujours être préparé, car notre vie entière est une préparation constante. Soyez alertes et vigilants comme un soldat sur la ligne de front ; restons toujours préparés mentalement, émotionnellement et intellectuellement tout en priant Amma :

 »Oh Amma,
Que ton regard gracieux m’aide à accueillir toutes les situations de la vie avec joie, courage et compassion,
Que ton regard gracieux m’aide à m’acquitter de mes devoirs en les considérant comme un seva plein d’amour et désintéressé plutôt que comme une corvée,
Que tes gracieux projets m’aident à ne pas m’attarder sur le passé ni l’avenir mais à être dans le moment présent,
Que ton regard gracieux m’aide à créer le changement nécessaire en moi plutôt que de me concentrer sur le changement des autres,
Que ton regard gracieux m’aide à rester toujours heureux et satisfait dans toutes les circonstances de la vie  »

Amma est avec nous et la grâce est avec nous. Soyez courageux, aimez et compatissez. Priez, c’est le meilleur moment pour faire l’expérience de l’amour. C’est le meilleur moment pour s’ouvrir. Partagez, parce qu’en ce moment, nous réalisons que nous ne sommes rien. Tout comme … une chanson. Rien ne nous appartient, personne n’est à nous.
La peur, lorsque la peur atteint son apogée, et si vous méditez vraiment sur ce point, vous verrez l’amour. L’amour jaillit, il faut le sentir le plus profondément possible, car lorsque vous sentez une peur le plus profondément possible, vous vous rendez compte que vous êtes impuissant. Nous nous rendons compte que rien ne peut nous aider, rien ne peut nous protéger. Rien ne peut nous sauver, sauf Dieu seul ; et à ce moment, l’amour, la source de l’amour, jaillit. Tout est ouvert, donc c’est le meilleur moment pour travailler sur vous, sur vos faiblesses, sur vos limites et préparer l’avenir. Mais pour préparer l’avenir, soyez juste ici en ce moment. Ne pensez pas à l’avenir.

Que la grâce d’Amma soit toujours avec vous tous.
Nous prions pour vous, nous nous rappelons de vous, nous pensons à vous.
Nous vous aimons, vous, les enfants d’Amma du monde entier.