Maraudeurs à Marseille, Lyon, Clermont-Ferrand, Chartres et Toulouse pour ETW-France : Lydie, Sarah, Emmanuel, Hervé et Irène nous racontent leur amour commun : les maraudes !
Que faites vous durant une maraude ?
Lydie : Nous créons simplement du lien avec les sans-abri en étant à l’écoute. Nous leur servons une boisson chaude, de la soupe maison aux légumes qu’ils apprécient et des crêpes ou des gâteaux avec du thé et du café. Nous leur donnons de l’information sur les réseaux de la solidarité pour les orienter dans leurs besoins (santé, lieux d’accueil, douches, hébergement d’urgence, assistance sociale, etc.).
Pourquoi maraudes tu avec ETW-France ?
Hervé : Sincèrement, les mots limiteraient ce que je ressens et ce que je vis à l’intérieur, ce don est inestimable. Pouvoir servir mes frères et sœurs de la rue, leurs rencontres, cela transforme tout simplement ma vie !
Quel lien avec Amma ?
Lydie : Les œuvres humanitaires d’Amma sont l’amour en action dont le monde a besoin. La pauvreté est une création humaine, c’est donc à nous de combattre ce fléau, à notre échelle, comme pour l’apartheid ou d’autres injustices insupportables de ce monde. Une main tendue avec le sourire, une écoute chaleureuse et une soupe en partage, c’est cela aussi être humain.
Est-ce que c’est intimidant de marauder ?
Hervé : Au début je maraudais installé dans mes pensées et mes a priori, alors oui ! Maintenant j’ai compris qu’être sincère, authentique, et installé dans le cœur faisait disparaître l’intimidation. Durant ces rencontres nous ne faisons qu’un. Si cette impression d’unité s’efface, c’est que la tête à repris le dessus.
Les maraudes sont-elles utiles ?
Irène : Oui. Des fois on peut se dire que ce qu’on fait ne va pas changer grand-chose et que la source du malheur de la personne continuera même après notre départ. Mais cela n’est pas différent d’autres situations quotidiennes dans notre vie. Nous pouvons avoir des amis qui ont perdu leur travail, leur conjoint, un proche… Et nous ne pouvons pas leur offrir ni un travail, ni un partenaire et encore moins rendre la vie à une personne décédée. Par contre, on ne va pas hésiter à les réconforter avec notre écoute, nos mots, même si on ne peut faire que cela pour eux. De la même manière, nous agissons très spontanément durant les maraudes. J’ai aussi l’impression que, pour nous tous, lors qu’on traverse des moments difficiles, aucun petit geste de bienveillance ne laisse indifférent, tout au contraire, il devient beaucoup plus significatif que lorsque tout va bien. Et ce sont ces petits gestes qui nous réchauffent le cœur de gratitude, qui nous soulagent, nous réconfortent ou nous donnent du courage… Ce sont des petites graines dans notre propre cœur.
Peu importe le geste en soit, l’important est ce qu’il éveille.
Peux tu nous raconter un beau souvenir de maraudes ?
Sarah : Je dirais que c’est le fait voir très fréquemment les yeux remplis d’amour et de lumière des personnes que nous rencontrons. Malgré le froid et la détresse matérielle il y a cet amour qui ne s’éteint pas.
A qui bénéficient-elles réellement ?
Emmanuel : A tous, mais surtout à nous. Plus je tourne en maraude, plus je sens la joie me gagner. Alors je continue. La joie est contagieuse…
Quelles sont pour toi les qualités nécessaires au maraudeurs ?
Emmanuel : L’écoute par le cœur.
Pourrais-tu dire une chose que tu as apprise en maraude ?
Irène : Les maraudes m’ont appris à me connaître mieux et à me connaître lors des échanges avec les autres. Dans la vie quotidienne, on parle beaucoup mais on ne fait que peu attention aux mots, à leur charge émotionnelle et à leur sens. Pendant les maraudes, je sens que tout va au ralenti et que tout s’amplifie ; tout est susceptible d’être source d’apprentissage. Les maraudes m’ont surtout permise de me relier à ce qui est essentiel. Dans chaque petit mot et geste de bonté il y a une lumière qui s’exprime ; dans chaque parole de souffrance, une sincérité ; dans chaque acte de gratitude, on découvre l’amour qui se fait présent.
Que pourrais-tu dire à quelqu’un qui hésite à venir essayer ?
Irene : D’abord, je lui dirais de se questionner sur pourquoi il/elle hésite. Regarder ses peurs en face, parler avec un responsable de maraude afin qu’il puisse amener un peu de lumière sur ses conflits intérieurs et la réalité des maraudes.
Par contre, si l’hésitation de la personne est due à une manque de confiance en elle-même ou parce qu’elle ne croit pas avoir ses capacités à marauder, je lui dirais qu’elle ne perdra rien à essayer de venir une fois découvrir.
Les maraudes ETW-France ont plus de 10 ans d’expérience. Elles offrent un cadre structuré et sécurisant pour aller à la rencontre des plus démunis. Tous les détails ici