Voici le témoignage de Maguy, un des toutes premières personne en France à avoir rencontré Amma :
» J’entendis parler d’Amma pour la première fois en janvier 85 en France. A l’époque, j’étais dans une sorte d’impasse spirituelle et depuis plusieurs semaines, je priais de tout mon être : « Mon Dieu, je ne peux pas rester comme ça, fais qu’il se passe quelque chose ». On me montra une photo d’Amma que je regardais longuement ; je n’eus pas le coup de foudre mais je sus –de façon absolue et évidente- qu’elle était la réponse à mes prières ; et je décidai sur le champ qu’elle serait mon maître spirituel.
Elle dut accepter puisque quelques semaines plus tard, quand on lui montra une photo de moi, elle me donna immédiatement un nouveau prénom…que je reçus par la poste. Dès lors je la sentis toujours près de moi. Il n’y avait ni livres sur Amma, ni Internet, ni portable, seulement les nouvelles que nous donnait un de ses disciples qui avait passé quelques années en Inde et qui y retournait régulièrement.
Un jour il nous annonça qu’Amma, qui avait alors 33 ans, allait venir en Amérique et en Europe et qu’elle s’arrêterait volontiers 3 jours à Paris, accompagnée de 3 disciples indiens et de deux australiennes… On prépara donc sa venue dans une maisonnette à Dourdan, on alla une nuit coller des affiches sur les murs à Paris – une photo du visage d’Amma, et en-dessous : 15-16-17 juillet, et le numéro de téléphone de l’association que nous avions créée depuis 2 ans, » ARCI » (Association pour le Rayonnement Culturel Indien). Il n’y eut, à ma connaissance, aucune visite due à cet affichage. Une personne vint suite à un petit article qu’on avait fait publier dans le Républicain local dont le correspondant était un ami, les autres étaient des voisins et quelques élèves des cours de Védanta…
Et le jour J, le 15 juillet 87, nous étions une trentaine autour d’Amma, dans une petite salle à manger dourdanaise. Ce fut là que je la vis pour la première fois –bien que sa présence imprégnait ma vie depuis plus de 2 ans- et la première pensée qui me vint quand elle me frôla en descendant de sa chambre, fut : « C’est vrai qu’elle est haute comme trois pommes ! » , une réponse qu’on m’avait faite quand je demandais souvent : « Mais comment est Amma ? » et dont je fus très étonnée de me souvenir juste à ce moment là, ce moment que j’attendais depuis si longtemps avec une certaine fébrilité et agitation…Mais l’instant était si simple et familial que ceci explique peut être cela…
Quand nous fûmes tous assis, Amma nous regarda chacun avec un sourire enchanteur, en silence…Je ne pensais plus à rien, le monde s’était arrêté, je la regardais moi aussi, comblée… Et je fus la première personne qu’elle appela de la main, à venir vers elle. Sans réfléchir, je me blottis dans ses bras, elle me caressa le dos puis mit ma tête sur sa cuisse. Je fus surprise car je n’avais jamais entendu parler de darshan (étreinte d’Amma) et j’eus un gros problème : j’étouffais, le nez sur sa cuisse, et je me demandais si je devais bouger ou rester ainsi, qu’est ce qui allait se passer… ? J’étais en même temps très intimidée mais j’avais une confiance absolue en Amma… Pour deux raisons :
– Elle rayonnait d’amour et nous disait : « N’ayez pas peur, venez comme si vous alliez vers votre maman »…ce qui dans mon cas , n’était pas pour me faciliter les choses, ma mère biologique n’ayant pas du tout été maternelle ; mais l’argument était rassurant.
– Mais surtout, de JOIE et de lumière. Et là, j’étais subjuguée, fascinée, sans voix… Et je pleurais devant cette Joie (cela me dura des années, on m’appelait Marie-Madeleine, mais Amma disait que ce genre de larmes lavaient l’âme…). A chaque darshan, j’essayais de me présenter à Amma avec au moins le sourire car j’avais remarqué qu’elle ne me regardait même pas quand j’allais dans ses bras en pleurs…
En 30 ans, les foules grandirent, beaucoup de livres furent imprimés avec plein d’enseignements, Amma revint chaque année, les voyages en Inde furent plus faciles, Amma devint de plus en plus connue, mais elle reste pour moi le grand Mystère, surtout celui de l’incarnation de cette Joie qui nous fait relativiser puis dépasser tous nos problèmes humains pour nous conduire vers notre propre source de sérénité et de Joie (étant entendu que l’amour nous sera « donné par surcroit »). »