Extrait d’un article paru sur http://www.mediamaxnetwork.co.ke le 01.08.2016 :

 » Matthias Höfeld, un jeune homme 28 ans, a perdu la vue en 2009 dans un accident. Il a, depuis, surmonté l’épreuve et est devenu une source d’espoir pour d’autres enfants non-voyants.

-Comment décrirais-tu ton enfance ?

J’ai grandi dans un environnement protégé. J’aimais l’école et le sport, particulièrement le kickboxing.

-Tu as même participé au championnat du monde.

Oui, mon plus grand succès fut de participer au championnat du monde au Canada, tout près des chutes du Niagara. Mais j’ai perdu mon premier combat contre celui qui allait finir vainqueur du championnat !

-Tu as perdu la vue à 21 ans. Que s’est-il passé exactement ?

Dans un accident de la route, j’ai perdu complètement un œil et comme la connexion entre l’œil restant et le cerveau a été rompue, je suis devenu complètement aveugle.

-Qu’est-ce qui t’a aidé à continuer ?

Le fait, je pense, que mes parents venaient me voir tous les jours. Ma mère surtout m’a beaucoup aidé, elle puisait sa force dans la lecture du livre de Mata Amritanandamayi, plus connue sous le nom d’Amma (Mère).

-Et ensuite ?

Huit ans plus tard, en 2012, j’ai assisté à un programme d’Amma à Mannheim. Amma m’a fait comprendre que même en étant aveugle, je pouvais faire tout ce que je voulais. L’organisateur du camp AYUDH (groupe de jeunes inspiré par Amma) traduisait nos conversations. Quelques heures plus tard, il s’est assis avec ma sœur et moi et m’a demandé si je voulais participer au camp AYUDH de l’année suivante.

-Est-ce à ce moment-là que ta vie a changé ?

J’ai d’abord repris ma routine mais je cherchais à retrouver les expériences que j’avais vécues auprès d’Amma. Cela m’a poussé à finalement participer au camp. J’y ai vécu une expérience joyeuse : des discussions inspirantes et un sentiment de joie que je n’avais jamais connus auparavant. Je pleurais, je riais et j’en oubliais ma vie de tous les jours et tous mes problèmes. Après le camp, ma vie a complètement changé. J’ai rencontré de nouveaux amis et une nouvelle famille, j’ai pris davantage conscience de ce que je mangeais et de ma manière de dépenser l’argent. J’ai commencé à être actif et à me sentir vivant.

-Parle-nous de ton travail au Kenya, en particulier du projet White Crane (canne blanche).

Avec quelques volontaires et Br. Shubamrita, un des plus proches disciples d’Amma, nous avons apporté des cannes blanches à des enfants aveugles dans des écoles kényanes. Lors de notre passage dans une école de Thika, les enfants ont chanté de tout leur coeur pour nous remercier. Ce fut très motivant. Quelques enfants ont même écrit des lettres à Amma. Dans l’une d’elles, je m’en souviendrai toujours, un enfant partageait sa joie de marcher seul dans la nature grâce à sa canne blanche.

Toujours au Kenya, avec deux autres aveugles, nous nous sommes rendus à l’École Amrita (Ecole fondée par Amma) : nous avons répondu aux questions des enfants et nous leur avons appris à guider une personne non-voyante. Les enfants se sont guidés à tour de rôle, les yeux fermés pour comprendre ce que ressentent les aveugles et la dose de confiance nécessaire. Nous leur avons également enseigné à ne pas avoir peur de parler aux non-voyants et à leur demander s’ils ont besoin d’assistance. C’était chouette de voir leur intérêt et leur bonheur d’aider des personnes handicapées.

-Combien de personnes avez-vous pu toucher jusqu’à ce jour ?

Environ 560 enfants dans cinq écoles.

-Qui sont quelques-uns de vos partenaires dans cette initiative ?

AYUDH Europe, le centre Amrita kenyan et le centre Louis Braille africain. »