Article écrit le 22 juillet par un volontaire qui accompagnait Swamiji, Br. Shubamrita et Bri. Dipamrita au Sommet des Consciences
»Le moment était venu. A 132 jours de la COP21, les négociations politiques et techniques s’accélèrent et la pression monte pour construire l’accord qui pourrait émerger de la Conférence sur le Climat qui aura lieu à Paris fin décembre. Ils sont nombreux à prévenir que ce sommet constitue notre dernière chance, car la terre est notre seule maison.
C’est le moment choisi par Nicolas Hulot, Envoyé Spécial du Président de la République pour la Protection de la Planète, pour réunir cinquante autorités morales et spirituelles de diverses traditions venues du monde entier afin de contribuer à cette réflexion. Amma était invitée à apporter sa contribution. Etant elle-même retenue par son tour annuel de sept semaines en Amérique du Nord, elle a fait parvenir un message vidéo et s’est fait représenter par son plus proche disciple, également Vice-Président du Mata Amritanandamayi Math, son ONG en Inde, Swami Amritaswarupananda. Cliquez ici pour visionner le message d’Amma.
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François Hollande avait invité tous les intervenants à un dîner préparatoire au Palais de l’Elysée le soir précédent. Il a rencontré Swami Amritaswarupananda et Brahmacharini Dipamrita Chaitanya, la représentante permanente d’Amma en France, à cette occasion.
François Hollande a déclaré: « Je vous remercie d’avoir accepté cette invitation, pour nous aider à retracer un chemin dans un monde caractérisé par une profusion de science et, comme le disait Nicolas Hulot, un déficit de conscience. »
Au cours du dîner, Swami Amritaswarupananda et Brahmacharini Dipamrita Chaitanya ont également rencontré Sa Sainteté le Patriarche Batholomée I, Chef spirituel des chrétiens othodoxes, la responsable politique brésilienne Marina Silva, le photographe et défenseur de l’environnement franco-brésilien Sebastiao Salgado, le Philosophe et Sociologue français Edgar Morin ainsi que de nombreuses autres autorités morales et spirituelles.
Le matin suivant, Swami Amritaswarupananda, Brahmachari Shubamrita Chaitanya et Brahmacharini Dipamrita Chaitanya ont pris part à un petit-déjeuner de travail avec Mme Mary Robinson, ancienne Présidente de l’Irlande, ancienne Haute Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme et Envoyée Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Changement Climatique. Ils ont partagé leur préoccupation commune quant à l’impact du changement climatique sur les populations les plus démunies, qui sont trop souvent les plus vulnérables. Ils ont également convenu du besoin d’introduire une nouvelle dimension, plus spirituelle, aux efforts en vue de résoudre le changement climatique, et d’aller au-delà des aspects techniques et politiques.
Après le petit-déjeuner, ils se sont rendus au Conseil Economique, Social et Environnemental, où l’événement avait lieu. L’arrivée de Swamiji a été reprise au journal de TF1 :
François Hollande, Président de la République française, a expliqué lors de son discours que « lorsque Nicolas Hulot m’a suggéré d’organiser un Sommet des Consciences pour le Climat, il m’avait dit qu’il s’agissait d’en faire un moment de pause, – nous y sommes – de réflexion, – je l’espère – en amont de la Conférence sur le climat de décembre prochain pour répondre à une crise de civilisation qui ne dit pas son nom. Lui-même avait souhaité que les autorités morales et religieuses puissent venir aider les Etats, ce n’était pas une proposition simple dans un pays comme la France, laïque, et qui considère que c’est le temporel qui doit l’emporter sur le spirituel, mais c’est une conception qui n’est pas la bonne de la laïcité. La laïcité, c’est de permettre justement à toutes les convictions, à toutes les religions, à toutes les philosophies, aux croyants comme aux non croyants, de participer à la réflexion commune. Je vous remercie d’avoir accepté cette invitation, pour nous aider à retracer un chemin dans un monde caractérisé par une profusion de science et, comme le disait Nicolas Hulot, un déficit de conscience. »
Il a ajouté que « Le Sommet des consciences (…) part du constat que la crise climatique et plus largement la crise écologique ne se réduisent pas à ces dimensions scientifiques, technologiques, économiques et politiques, mais qu’il s’agit d’une crise du sens. La cause profonde de la dégradation de l’environnement et du climat, c’est un mode de vie, un mode de production, un mode de consommation qui n’est plus compatible avec le développement humain.
C’est un rapport à la planète qu’il faut repenser entièrement et donc un choix éthique qui doit être partagé. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de nous mettre au plus haut niveau de réflexion. Depuis plusieurs années, chaque Conférence sur le climat donne lieu à des rassemblements, à des déclarations interreligieuses visant à unir tous les croyants quelle que soit leur confession mais aussi les non-croyants et avec eux, tous les êtres humains habitant la planète pour répondre au défi qui leur est posé. »
La session introductive du Sommet des Consciences établissait l’absolue nécessité de se préoccuper de l’environnement et du climat. Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée, Mme Irina Bokova, Directrice Générale de l’UNESCO, le Rabbin David Rosen, Mme Marina Silva du Brésil, le Professeur Tu Weiming de Chine et le Dr Abdou Filali-Ansary ont apporté leur points de vue complémentaires sur ce sujet, en ajoutant pour beaucoup une touche personnelle. La campagne « Why Do I Care » (Pourquoi je m’en préoccupe) vise à questionner notre relation intime à l’environnement et les raisons profondes qui nous poussent à agir pour le climat. Ces contributions ont permis de comprendre comment éveiller et nourrir un intérêt semblable dans le cœur d’autres êtres humains. Son Eminence le Cardinal Turkson, Président du Conseil Pontifical pour la Paix et la Justice, et un des principaux contributeurs à l’encyclique Laudato Si du Pape François, a rappelé l’importance que l’Eglise Catholique accorde à la protection de l’environnement.
La journée s’est poursuivie avec de nombreux discours complémentaires, entremêlés de présentations culturelles, de temps de prière et de méditation.
Swami Amritaswarupananda s’est rendu en début d’après-midi à la Maison de la Radio pour participer sur France Inter à l’émission « Nature à la Carte » de Denis Cheissoux, l’animateur de « CO2 Mon Amour ». Brahmacharini Dipamrita Chaitanya, représentante permanente d’Amma en France, traduisait l’interview. Pour visionner l’interview, cliquez ici
Swami Amritaswarupananda s’est ensuite adressé à l’assemblée du Sommet des Consciences pour le Climat à son retour de la Maison de la Radio. Il a expliqué que « Dirigée par Amma, notre organisation s’efforce de ramener dans le cœur des hommes l’amour et la vénération qu’ils ont perdus envers la nature, ce qui aura un impact à la fois sur les communautés et sur l’environnement. »
Il a ajouté que « grâce à la Campagne InDeed, depuis 2001, avec des gens issus de 40 pays, nous avons pu organiser la plantation de plus d’un million d’arbres » et qu’ « en reconnaissance de la campagne Inde Propre, le Premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, a demandé à l’ONG d’entreprendre la construction de toilettes pour tous ceux qui vivent dans les zones rurales le long du Gange, dans le cadre du programme « Clean Ganga Project » (Projet Gange propre) lancé par le Premier ministre. »
Swamiji a conclu son discours en rappelant : « Amma dit que chacun d’entre nous est comme une petite bougie. Bien sûr, une seule bougie ne pourra pas vaincre l’obscurité, mais en rassemblant toutes nos bougies, rien ne pourra nous empêcher de triompher ».
Pour visionner le discours complet, cliquez ici. Vous pouvez aussi le lire en PDF en cliquant içi.
Martin Palmer, animateur du Sommet, a déclaré après l’intervention de Swamiji : « Hier, nous avions une réunion préparatoire avec tous les participants au Sommet, et je pense que Swamiji a résumé cet événement pour nous : nous ne pouvons pas changer notre environnement sans nous changer nous-même. »
Lors de son discours final, Nicolas Hulot, Envoyé Spécial du président de la République pour la Protection de la Planète, a dit, reprenant la phrase d’Amma, « je me suis rappelé les mots qui ont été dits tout à l’heure par un des nombreux, magnifiques intervenants qui disait qu’une petite chandelle toute seule ne va pas nous sortir de l’obscurité, mais de nombreuses chandelles peuvent nous éclairer la voie. » Il a par ailleurs remercié Jean-Paul Delevoye, Président du CESE, pour avoir facilité l’organisation d’un événement « jouer de la musique, danser, et même parler d’amour ». Son discours a reçu une ovation de l’assemblée.
Les discours de clôture ont été délivrés par Janos Pasztor, Assistant Secrétaire-Général des Nations Unies pour le Changement Climatique, ainsi que Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et Laurent Fabius, Ministre des Affaires Etrangères.
Swami Amritaswarupananda est reparti le soir même pour l’Inde, après un court et productif séjour en France. »
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