Article de Sandhya publié sur le blog d’Amritapuri le 26 juillet 2014.

« Tumban est vieux maintenant et c’est l’un ou l’autre des résidents de l’ashram qui s’occupe de lui. Il se comporte comme certaines personnes âgées qui veulent absolument manger ce qui leur est interdit. Alors, il doit porter une petite muselière, comme en ont les petits veaux ignorants.

On l’amena à la porte d’Amma juste avant les bhajans du soir. En le voyant comme ça, je me demandais comment il pourrait chanter avec sa bouche ainsi muselée.

Quand Amma descendit son escalier, la première chose qu’Elle demanda fut de lui ôter cette entrave et de lui rendre ainsi le droit à la parole. Tumban est un bon résident de l’ashram, il est discret. Seuls un aboiement lointain ou la vue d’un chat le font aboyer de temps à autre.

Je vis ensuite Tumban installé avec Amma, sur son peetham. Combien de fois certains d’entre-nous se comportent-ils comme de vilains enfants en voulant nous presser autour d’Amma, sur Son peetham, en nous bousculant et en remuant, créant ainsi de l’inconfort pour Amma dans Sa méditation ? Il y a aussi ceux qui veulent marcher sur l’estrade pendant les bhajans. Parce qu’on leur demande de ne pas le faire. Et voilà Tumban invité à s’assoir, appuyé contre Amma pendant qu’Elle chante les bhajans. Bien sûr, Bhakti a toujours eu le droit de circuler autour de l’estrade pendant les bhajans, autant qu’elle le souhaite. A mon grand dépit, il n’y a pas de règle pour ces deux là.

Et Tumban, assis auprès d’Amma, son visage contre le Sien, regardait l’assemblée. Au bout d’un moment, il posa sa tête et se mit à écouter calmement les bhajans. Et soudain, entre deux bhajans, il voulut aussi chanter, et Amma l’y autorisa. Elle l’écouta lancer quelques petits aboiements suivis d’un long son, puis il se tut brusquement. Il avait aperçu Bhakti qui arrivait près de la scène. Peut-être fallait-il qu’il termine car c’était au tour de Bhakti d’attirer l’attention.

C’est là que je remarquais qu’Amma maintenait Tumban à Ses côtés, le tenant par la laisse. Tumban voulait descendre et poursuivre sa vie de chien, mais Amma ne le lâchait pas. Il était venu de lui-même auprès d’Amma et comme Elle lui rappelait le sens de sa vie, il se résigna à obéir. Pourtant, il essaya encore une fois de descendre du peetham mais Amma restait ferme. C’est pour son bien spirituel qu’Elle décidait à sa place.

Tumban dut rester assis durant toute la session. Et il reçut à son tour un cadeau, ce lundi, quand Amma Elle-même, le mena en laisse depuis l’estrade jusqu’à Sa chambre.

On se demande bien pourquoi Amma accorde autant d’attention à ces deux simples chiens ! Elle qui interagit avec des milliers de cœurs humains dans le hall, Elle qui met tant d’énergie à chanter des nouveaux ou des anciens bhajans dans toutes sortes de langues !

****

Amma et les éléphants

Dans le Ramayana on voit le Seigneur Rama associé à beaucoup d’êtres autres que des humains. Les singes, l’ours, l’écureuil, etc.

Le mardi fut un jour merveilleux où l’on vit Amma en compagnie de plusieurs de Ses enfants non humains. Après le folklore provoqué par Bhakti et Tumban durant les bhajans, ces deux chiens en apparence si ressemblants, Amma se dirigea vers Sa chambre où deux autres des Ses enfants non humains l’attendaient : c’étaient les éléphants, Raman et Lakshmi.

Amma passa environ une demi-heure à se délecter en donnant à manger à la main aux éléphants. On La vit plusieurs fois sauter pour atteindre la gueule ouverte de Raman dans laquelle Elle plaçait d’énormes boules de riz sucré pour la plus grande joie de ses enfants humains hébétés. Amma introduisit une pastèque entière dans sa gueule et nous fit voir la force de l’éléphant qui la broya tout de go. Après une succession de fruits et de biscuits variés et des boules de riz sucré, vint ensuite l’aspersion à l’eau. C’est là que Laksmi fut au comble de la joie qu’elle exprima en nous aspergeant tous avec sa trompe. »