« Bonheur et amour émergent uniquement lorsque s’évanouissent les limitations créées par le mental.

Holi (la fête des couleurs) est synonyme de bonheur illimité. Tout en profitant des fêtes sacrées, souvenons-nous qu’en réalité elles existent pour nous rappeler que la béatitude intérieure et l’unité inhérentes à notre nature sont l’essence même de la vie. Lorsque tous les corps et les visages sont barbouillés de couleurs, toutes les différences extérieures disparaissent ; tout le monde se ressemble. Le bonheur et l’amour véritables émergent uniquement lorsque toutes les limitations créées par le mental s’évanouissent.

Il existe plusieurs légendes associées à la fête de Holi. En premier lieu, il y a l’histoire de Prahlada. Même tout petit, Prahlada était totalement dévoué à Vishnou à qui il s’en remettait complètement. Mais, son père, le démoniaque roi Hiranyakashipu, dans sa folie égotique, s’autoproclama Dieu, interdisant publiquement d’adorer quelqu’un d’autre que lui et exigeant que l’on récite son nom à l’exclusion de tout autre. Mais Prahlada continuait en toute innocence de prier Vishnou. Furieux, Hiranyakashipu décida de faire tuer Prahlada. Il mit au point plusieurs stratagèmes pour arriver à ses fins, mais Prahlada en réchappa miraculeusement, ce qui accrut encore sa dévotion.

Un beau jour, Hiranyakashipu demanda à sa sœur Holika de monter sur un bûcher embrasé en portant Prahlada sur ses genoux. Holika avait reçu le don d’être insensible au feu. Toutefois l’innocence de sa foi et la concentration de sa dévotion permirent à Prahlada de s’en sortir sain et sauf tandis qu’Holika paya son exécrable méfait de sa vie en mourant brûlée vive. Aujourd’hui, les gens reconstituent cet épisode avec le Holika dahanam (grand feu où l’on fait brûler un démon à l’effigie de Holika).

L’histoire de l’ascension puis de la chute de Hiranyakashipu a un sens plus profond : quand un chef devient égoïste, égocentrique et aveuglé par l’ego, il oublie qu’il n’est qu’un être humain limité. N’oublions jamais que dans l’immensité de l’univers, tous les êtres, y compris les êtres humains, ne sont que de minuscules créatures. Cette histoire nous rappelle que lorsque nous perdons notre humilité devant le divin, la loi du karma finit toujours par venir nous corriger.

Prahlada fait la démonstration de la force d’une foi et d’une détermination inébranlables. Dès son plus jeune âge, il a dû affronter beaucoup de difficultés et d’épreuves avant que Dieu ne lui apparaisse enfin. Ceci nous montre que, dans le domaine spirituel mais aussi dans toutes les sphères de la vie, si nous voulons l’excellence, il nous faut beaucoup d’amour, de foi, de concentration et de lâcher-prise. Par dessus tout, il nous faut invoquer la grâce du pouvoir suprême, de Dieu. »

-Amma