(2 août 2018 – Centre Amma – Allemagne)

Qu’est-ce donc qui constitue le véritable bonheur ? Comment peut-on le trouver ? De quelle façon les jeunes d’aujourd’hui peuvent-ils s’ancrer dans le bonheur pour assurer un meilleur avenir au monde ?

Les participants au 14e sommet européen d’AYUDH ont exploré ces questions au moment culminant de ces 9 jours passés ensemble, au Centre Amma de Brombachtal, en Allemagne. AYUDH est la branche jeunesse d’Embracing the World. L’objectif de cette session intitulée « La science du bonheur » était d’explorer des solutions pour accéder à la paix en soi-même et au sein de la société.

Swami Amritaswarupananda Puri a participé à cet événement. Il est le vice-président de la Fondation d’Amma (MAM) et le plus ancien disciple d’Amma. Il a ouvert une perspective fascinante en proposant d’intégrer la tristesse comme faisant partie de la solution.

« On se méprend souvent à penser que la tristesse est une mauvaise chose, que c’est une malédiction, mais la tristesse n’est pas négative si on l’utilise correctement, car elle possède une formidable énergie », a-t-il dit.

« Amma nous dit de ne pas avoir honte de notre tristesse ; tous les grands dévots de Dieu ont porté en eux une grande tristesse, mais ils l’ont transformée en pure dévotion. Laissez votre cœur se briser. Vous pouvez imaginer que vous expulsez toute votre tristesse de votre esprit conscient. Criez, pleurez, versez des larmes et vous vous sentirez immensément soulagés et libérés.

La session sur « La Science du bonheur » a permis de faire se rencontrer les perspectives des jeunes et des points de vue d’experts, sur les thèmes du bonheur, de la santé mentale et de la maturité émotionnelle des jeunes d’aujourd’hui.

Pensées d’intervenants plus âgés

 » Je crois qu’absolument chaque jour nous apporte une leçon. Le bonheur est quelque chose que l’on nous vend et dont on nous parle, mais je pense que nous avons besoin de le manifester en nous.  » Emma Kenny (Royaume-Uni) est psychologue, présentatrice de télévision, écrivaine et commentatrice experte pour les médias publics et la presse.

 » Le bonheur est un mélange de contentement, de résilience, et de compréhension que tout est cyclique et fugace… C’est aussi une bonne tasse de café !  »Simon Kuany (Sud-Soudan/Inde) est un spécialiste de la prévention de l’extrémisme radical grâce à l’éducation, de l’Institut Mahatma Gandhi pour l’ éducation à la paix et le développement durable (MGIEP) à l’UNESCO. Nomade international originaire du Sud-Soudan, il a terminé ses études secondaires alors qu’il était réfugié au Kenya.

 » Le bonheur ne se trouve pas dans la recherche de la perfection, mais dans l’acceptation. »  Lucia Rijker (Hollande) est une vice-championne du monde invaincue de kickboxing et de boxe anglaise, surnommée « La femme la plus dangereuse du monde ». Elle est aussi bouddhiste, elle pratique la méditation et récite des mantras. Depuis qu’elle a mis un terme à sa carrière sportive professionnelle, elle se consacre à encourager les personnes à explorer leur véritable nature.

Même s’il se peut que la poursuite du bonheur se fasse grâce à des approches personnelles, les participants ont unanimement reconnu que le bonheur et la paix durables se fondent sur une éducation basée sur des valeurs, la volonté enthousiaste de donner et la responsabilisation des jeunes générations, grâce aux outils de pleine conscience et de résilience émotionnelle.

 Globalement la session sur la « La science du bonheur » a atteint la conclusion que le bonheur est quelque chose à cultiver à l’intérieur de soi et qu’on ne peut l’atteindre en recherchant uniquement des excitations extérieures.

Nath Hirsch, président d’AYUDH Europe, explique qu’ils trouveront des solutions pratiques pour mettre en application les idées qui ont germé lors des discussions, pour les appliquer dans le cadre des projets de service bénévole portés par AYUDH dans l’ensemble de la société. Il a terminé en disant : « AYUDH s’engage à traduire ces conclusions en actions, en continuant d’offrir aux jeunes des occasions de se développer personnellement, tout en participant à des projets de bénévolat. Cela va donner naissance à une communauté de jeunes qui partagent les mêmes valeurs et s’efforcent de faire bouger les choses. »

Quelques perspectives de la part de jeunes participants

 » J’aime comparer le bonheur à un pendule qui balance d’un côté puis de l’autre, du bonheur à la tristesse, mais à chaque fois qu’il s’arrête, il y a comme un sentiment de stabilité et de contentement.  » Simone McLaughlin (Irlande) est professeure des écoles primaires. Ayant rencontré beaucoup de problèmes mentaux et d’anxiété chez ses élèves, elle a créé dans son école un programme de bien-être qui met l’accent sur la bonne santé mentale.

 » Je crois que le bonheur est un sentiment vraiment complexe, que l’on peut faire naître et qui peut prendre forme à partir de différentes sources, mais ultimement, c’est une expérience d’amour.  » Robert Westmore (Italie) fait partie d’AYUDH Europe. Il coordonne toutes les activités ayant trait à la plantation d’arbres, et gère les projets des responsables jeunesse nationaux.

 » Pour moi, le secret du bonheur c’est d’être capable d’accepter les hauts et les bas, au-delà des petits bonheurs matériels éphémères. » Aiknaath Jain (Royaume-Uni) est en 4e année de médecine à l’Université de Leeds et s’intéresse à la question du bien-être mental des étudiants.

 » Mon plus grand bonheur est d’avoir Amma dans ma vie et de savoir que je ne serai jamais seule pour faire face à tout ce qui pourrait advenir. »  Gabrielle Auban (France) est chef de projet en communication dans un cabinet de conseil. Jeune professionnelle, elle est souvent confrontée aux horaires à rallonge, à de lourdes responsabilités et au stress des délais, face auxquels elle doit rester positive et motivée.

Plus de 250 jeunes de 23 nationalités différentes se sont réunis pour participer au sommet européen d’AYUDH. Pour la toute première fois, des jeunes sont venus de Chine et du Pakistan.

Les diverses conférences, tables rondes interactives, groupes de réflexions autogérés, ateliers créatifs et groupes de partage avaient tous pour but d’explorer le thème de la paix véritable. Celui-ci était divisé en trois catégories : la paix avec l’environnement, la paix avec les autres et la paix avec soi-même.

Peut-être que le pas le plus important à faire pour avancer vers une solution à la souffrance du monde, est illustré par les paroles de Swami Amritaswarupananda :  » Tout d’abord, prenez le temps de tourner votre regard vers l’intérieur pour voir qui vous êtes vraiment. La meilleure solution c’est de se comprendre soi-même. Connaissez-vous vous-même, » a-t-il affirmé.

« C’est la façon la plus efficace pour trouver la paix en vous. Comprenez vos limites et vos faiblesses. Acceptez-les et admettez-les en toute conscience. Détectez votre ennemi principal – la colère ou la jalousie par exemple. Travaillez à le dépasser. Si vous y parvenez, du même coup vous vaincrez tous vos autres ennemis qui mourront de mort naturelle. Il suffit d’en cibler un seul. »

 

Les jeunes ont également planté des arbres ce qui leur a donné un moyen de comprendre plus profondément la façon dont nous devons aussi travailler en harmonie avec la nature, afin de trouver le vrai bonheur et en fin de compte la paix.