Article écrit par Devapriyan le 14 décembre 2014.

 »C’est seulement peu avant l’événement que nous en avons reçu confirmation. Amma va bien au Vatican, elle rencontre le Pape. Par un étrange miracle, nous sommes sur la liste, très restreinte, des personnes conviées. C’est une initiative historique, avec de nombreux autres leaders religieux, qui vont signer conjointement une déclaration commune. Pour des raisons de sécurité, on ne connaîtra la liste exacte des personnalités présentes qu’au dernier moment. Ce mystère pimente l’expédition.

A peine arrivés du tour d’Europe, et de son tourbillon incessant de voyages, nous voilà donc de nouveau à scruter les sites des compagnies aériennes pour trouver les billets accessibles.

Serait-ce un signe ? En ce début décembre 2015, Rome est toujours à l’été Indien. Nous remisons dès notre arrivée les manteaux parisiens dans les armoires. Les ruelles étroites, les couleurs pastel des immeubles, les nombreux cafés environnants dégagent un charme certain. Du rebord de la fenêtre de notre hôtel, on distingue les murs massifs du Vatican.

L’arrivée place Saint Pierre est un choc. Le lieu est imposant. D’un coup, on se retrouve plongé au cœur de 2000 ans d’histoire. On se rappelle les croisades, les paroles de Jésus répétées lors des réunions familiales, les cours d’histoire, les images religieuses qui ont accroché nos regards dans une église de campagne. On réalise soudain, sans que l’on en ait eu vraiment conscience, à quel point la chrétienté fait partie de nos fondations culturelles.

Outre sa dimension historique, cet événement prend alors un sens complètement nouveau. Pour nous, Européens « de naissance » engagés dans la voie d’Amma, cette visite prend une tournure beaucoup plus profonde et personnelle. Il aura fallu passer par l’Inde pour aller voir Rome.

Il y a aussi ce Pape, du nom de François en hommage à Assise et à l’esprit de simplicité et de compassion qui doit selon lui renaître au sein de l’Eglise. C’est un homme au visage doux et avenant, qui refuse systématiquement les honneurs et les temps de repos. Qui donne sans se ménager. Qui rit. Qui va à la rencontre des gens. Qui prononce d’une voix douce des paroles pleines de force. On se sent en terrain familier.

Le jour de la signature, Amma est à son aise. Elle parle avec les uns et les autres, écoute attentivement les discours des autres chefs religieux, prononce le sien avec la simplicité et le sérieux qu’on lui connaît dans ce type d’occasions. Une fois la rencontre finie, elle se rend disponible pour tous ceux qui le souhaitent, puis part visiter la Place et la Basilique Saint-Pierre, où elle se recueille avec respect. C’est un curieux spectacle que cet attroupement d’hommes et femmes en costumes, tailleurs et saris, virevoltants autour d’une petite indienne drapée de blanc. Le reste de la journée, elle reçoit sans discontinuer les personnalités présentes ce jour-là au Vatican.

Le lendemain elle sort une heure avant de partir prendre son vol, un peu remontée contre les autorités de son hôtel qui refusent qu’elle donne darshan dans le hall. Elle sort sur le trottoir, debout, munie de bananes et de bonbons qu’elle distribue après une étreinte à ceux qui sont présents.

On la presse un peu de monter dans la voiture, l’avion l’attend pour la ramener en Inde. Elle sourit, blague un peu, discute encore quelques moments puis part rejoindre les milliers de personnes qui l’attendent impatiemment à Amritapuri après deux mois de tour en Europe et aux Etats-Unis. »

  • Vous trouverez aussi quelques extraits de la presse internationale :