Le projet

A l’occasion de son soixantième anniversaire, Amma a lancé le plus gros projet humanitaire jamais réalisé par Embracing The World : ‘’AmritaServe’’, programme d’autonomisation de 101 villages à travers l’Inde.

Aujourd’hui, 70% de la population indienne vit dans les villages et cette population est confrontée chaque jour à la pauvreté, à l’insalubrité et au manque d’infrastructures, engendrant un exode vers les villes.

Selon Amma, ces villages sont pourtant la fondation et le cœur de l‘Inde.
Elle a donc mis toute son expérience humanitaire au service de l’autonomisation sociale et économique des villages indiens afin qu’ils pourvoient à leur besoins fondamentaux dans le respect de leur culture et de leurs valeurs.
Les bénévoles d’Embracing The World ont pour mission de transmettre leurs connaissances et de former les villageois afin qu’ils sachent utiliser leurs ressources humaines et naturelles de manière durable.

Voici quelques unes des actions d’Amrita SeRVe:

  • Santé (soins médicaux, formations de spécialistes, filtres à eau, campagne de sensibilisation à l’alcoolisme, yoga…)
  • Education (46.000 enfants scolarisés, lutte contre l’illettrisme, formations pour les femmes, vente de produits traditionnels…)
  • Agriculture (banque de graines, plantation d’arbres, récolte des eaux de pluies, développement de potagers…)
  • Infrastructures (écoles, hôpitaux, toilettes, maisons, panneaux solaires, recyclage…)

L’objectif d’Amrita SerRVe est d’autonomiser ces 101 villages pour passer le relais à d’autres villages indiens.

Amrita SeRVe à Kolkata

Article publié le 7 décembre 2014 sur le blog d’Amritapuri

‘Kalinagar est un petit village situé à environ 25 kilomètres au sud de Kolkata. C’est un village typique du Bengale, uniquement accessible à pied, en deux-roues ou en rickshaw à trois roues – avec la grâce d’un conducteur spécialiste.

A quelques kilomètres du village, en tournant à droite depuis la route goudronnée, on traverse une étroite petite route bordée des deux côtés d’étendues d’eau. Sur le tronçon en ciment, on roule sur les épis de riz mis à sécher au soleil. Dans ces innombrables étendues d’eau, algues, jacinthes, canards et poissons cohabitent avec une multitude d’assiettes en papier !

Amrita SeRVe a permis de donner des cours de couture aux femmes du village et Ammachi Labs a dispensé une formation d’esthéticienne aux jeunes filles. Des vingtaines de femmes ont d’ores et déjà suivi ces formations, et bien d’autres ont hâte de s’inscrire à d’autres activités offertes par l’ashram.

 

Avec l’aide des dévots de Kolkata, Br. Vijayamrita Chaitanya a organisé une campagne Amalabharatam (le grand projet d’Amma de rendre l’Inde propre), le quatrième dimanche de novembre, durant laquelle les villageois ont appris qu’il fallait être propre pour être en bonne santé.’

Pour plus de détails : http://amritaserve.org/index.html

Stages Amrita en milieu rural partout en Inde

 

Article posté sur le site de l’Université Amrita le 18 octobre 2014

« Nous n’avions jamais imaginé qu’il était possible de vivre comme cela. »

Les premiers stagiaires du programme Amrita de stages en milieu rural se sont déployés dans toute l’Inde, au cours de l’été 2014. Ils ont rapporté que cette expérience était l’une des plus mémorables qu’il leur avait été donné de vivre. Ces stages, encore une idée d’Amma, s’inscrivaient dans le cadre du projet Amrita SeRVe mis en place par Amma pour réhabiliter les villages. Elle a défini ce projet comme étant un moyen pour les jeunes d’aider les villageois à trouver des solutions à leurs problèmes et de comprendre les difficultés de leurs compatriotes hommes et femmes, mais aussi leur résilience et la force de leurs valeurs. Des étudiants et des professeurs de plusieurs départements ont participé, notamment les écoles d’ingénieurs (mécanique, chimie et informatique), de commerce, de formation aux métiers du social, d’éducation physique et d’anglais, ainsi que CIR et CREATE.

Les étudiants sont allés en stage dans les villages adoptés de douze Etats : Tamil Nadu, Karnataka, Andhra Pradesh, Maharashtra, Chhattisgarh, Uttar Pradesh, Gujarat, Rajasthan, Uttarakhand, Orissa, Haryana et Goa. Avant de partir, les étudiants et les professeurs ont reçu une formation obligatoire qui définissait leurs rôles et responsabilités dans le village tout en leur apprenant à interagir de manière non intrusive avec les villageois, à enseigner aux jeunes écoliers avec des tablettes, à motiver ceux qui avaient abandonné leurs études pour qu’ils retournent à l’école et à savoir identifier les principaux sujets d’inquiétude en matière d’éducation, de santé, d’assainissement, d’accès à l’eau et de malnutrition. Des professeurs ont été formés pour guider les stagiaires dans les enquêtes et les aider à trouver des solutions simples mais pratiques aux problèmes rencontrés par les villageois comme, par exemple, lancer des processus gouvernementaux pour accorder l’installation de toilettes dans tel ou tel village adopté.

Certains villages étaient très isolés et les étudiants ont souffert de la chaleur, des piqûres d’insectes, du manque d’eau, de toilettes, de douches et d’électricité. Mais cela ne les a pas empêchés d’obtenir de belles réussites, aidés par les professeurs accompagnateurs, pendant leurs deux semaines de stage. Ils ont pu identifier quelques problèmes clés et dans certains villages et ils ont même pu commencer à mettre en place certaines solutions, par exemple la mise à niveau des écoles, la mise à niveau du statut du village afin de le rendre éligible pour l’amélioration de l’infrastructure, des démonstrations de pratiques agricoles innovantes et de bonnes pratiques de santé, des campagnes de nettoyage, la réparation d’un temple, des conseils d’orientation professionnelle et du soutien scolaire mais aussi apprendre à signer aux analphabètes.

En collaboration avec l’Université, Amrita SeRVe  a mis au point des modèles expérimentaux de récupération des eaux de pluie, de jardinage biologique, de systèmes de filtration de l’eau, de chulhas (poêles à bois) qui ne fument pas, de toilettes bio et de bassins de rétention d’eau. Au cours de leur stage, les étudiants, guidés en cela par leurs professeurs, ont mis en œuvre certains projets dans quelques villages. « Ces villages ont surtout besoin de prise de conscience, c’est là l’élément clef, » ont déclaré à l’unanimité les étudiants en stage à Chhatisgarh, « prise de conscience en matière d’éducation, de santé et d’assainissement. Et aussi en matière d’opportunités économiques – les gens possèdent des terres, mais la plupart d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté ».

Le programme de stages désigne l’éducation comme étant un secteur clef. Sous la houlette d’Amma, Amrita-RITE (Éducation sur tablettes en milieu rural indien), le volet enseignement du projet Amrita SeRVe, a mis au point un programme éducatif original reposant sur l’informatique, et un programme de formation des enseignants à l’enseignement en milieu rural au moyen de tablettes et de méthodes pratiques, qui motivent les enfants et permet un apprentissage au rythme de chacun. Les étudiants ont reçu une formation et AmritaRITE leur a donné des tablettes à emporter dans les centres d’enseignement mis en place dans les villages. Ces tablettes ont été utilisées dans les cours particuliers. Des logiciels spéciaux développés à Amrita ont été utilisés pour la promotion de la santé et de la cohésion sociale. Bien qu’il y ait une école à proximité de la plupart des villages, la fréquentation est médiocre et le niveau moyen des élèves est inférieur de plusieurs classes à la norme en vigueur. Mais la plupart des enfants ont appris très rapidement. La formation à l’enseignement concret des mathématiques que les équipes avaient reçue avant de partir s’est révélée très utile, dépassant même les barrières linguistiques.

Les étudiants ont dit que la plupart des écoliers avaient été captivés par les tablettes qu’ils découvraient pour la première fois. Ils ont trouvé les tablettes très interactives et encourageantes. Les enfants ont été fascinés par l’application Aksharamala dont ils se sont servi tant et plus pour s’entraîner à écrire avec l’alphabet anglais. Il a suffi de la leur montrer une paire de fois car ils apprenaient très rapidement. Très vite, ce sont eux qui ont montré à leurs enseignants comment cela fonctionnait. Les stagiaires ont senti qu’avec un peu de motivation, d’encouragement et de soutien scolaire, les enfants pouvaient vite rattraper leur retard et réussir.

Par la suite, au fur et à mesure du déploiement du projet de réhabilitation, on se rappellera avec nostalgie et fierté le travail des équipes pionnières étudiants/professeurs qui ont ouvert la voie dans des villages inconnus. Beaucoup d’étudiants, même en parlant avec des amis, des professeurs et des employés, disent « notre village » pour parler du village où ils sont allés en stage, ce qui prouve combien ils s’y sont déjà attachés. Beaucoup d’entre eux veulent y retourner et s’impliquer davantage dans ce qui a été initié.

Les étudiants disent que cette expérience leur a beaucoup appris. Shekhar, qui a été dans un village du Rajasthan, a déclaré : « Nous avons beaucoup à apprendre des villageois. Tous nos équipements et appareils modernes nous ont fait oublier nos valeurs. Dans leur petit village, tout le monde partage tout – ils cultivent ensemble et partagent leurs récoltes. Le village veille à ce que tout le monde mange à sa faim. Même pour marier leurs filles, ils mettent leur argent en commun pour organiser la cérémonie. » Un autre participant a ajouté : « Nous sommes partis en pensant que nous avions quelque chose à leur enseigner. Mais ce sont eux qui nous ont appris quelque chose. »