Points clés
- Amma a envoyé une équipe de scientifiques de l’Université Amrita pour évaluer les zones dévastées par des glissements de terrain meurtriers dans le district de Wayanad au Kerala. Elle s’est engagée à financer le déploiement sur place du Système d’Alerte Précoce de Glissement de Terrain d’Amrita.
- Les chercheurs ont parcouru un sentier depuis le pied du glissement de terrain jusqu’à son sommet et ont pu évaluer une avalanche rapide sur une distance d’environ 6 km avec un énorme dénivelé de plus de 550 m.
- Dans la haute chaîne de collines des Ghâts occidentaux, l’écosystème fragile est devenu instable. Cela est dû en partie à des facteurs humains, notamment l’exploitation forestière commerciale, les plantations de café et de thé, l’exploitation des mines et des carrières, la construction non réglementée et le tourisme.
En tant que présidente de l’université Amrita, Amma a envoyé une équipe de huit scientifiques pour évaluer les zones touchées par les glissements de terrain massifs de cette année dans le district de Wayanad au Kerala. Elle s’est engagée à financer le déploiement du Système d’Alerte Précoce de Glissement de Terrain d’Amrita (A-LEWS).
La catastrophe s’est produite aux premières heures du 30 juillet 2024, faisant des victimes et détruisant des maisons dans les villages de Punjirimattom, Mundakkai et Chooralmala. Plus de 200 bâtiments, principalement des maisons et des maisons d’hôtes, ont été emportés.
Cela a entraîné la mort de 443 personnes et environ 200 personnes sont toujours portées disparues. Les dégâts matériels sont estimés à 129 millions d’euros et environ 10 000 habitants ont été déplacés de leur domicile. Il s’agit de l’une des catastrophes naturelles les plus dévastatrices de l’histoire de Wayanad. Les communautés brisées sont désormais confrontées à l’immense défi de reconstruire leur vie.
Le 23 août 2024, la Dre Maneesha V Ramesh, vice-présidente de l’université Amrita et des experts du Centre Amrita pour les Réseaux et Applications sans Fil (AWNA) et de l’École Amrita pour un Avenir Durable de l’Université Amrita se sont rendus sur place pour observer de près les conséquences de la catastrophe.
Cette vidéo réalisée par l’équipe de l’université Amrita montre une vue aérienne saisissante des dégâts catastrophiques :
Les chercheurs ont parcouru un sentier depuis le pied du glissement de terrain jusqu’à son sommet. La zone est couverte par la forêt de Vellarimala dans la haute chaîne de collines des Ghâts occidentaux. Leur enquête préliminaire détaillée est une évaluation des causes et des déclencheurs qui ont entraîné une telle catastrophe.
Les glissements de terrain ont été déclenchés par des pluies de mousson incessantes et d’une ampleur sans précédent. Plus de 200 mm de pluie sont tombés en 24 heures, suivis le lendemain de 370 mm supplémentaires. Il en est résulté des événements à risques multiples qui ont commencé vers 2 heures du matin le 30 juillet, notamment des glissements de terrain, des crues soudaines et une érosion fluviale agressive.
L’épicentre se trouvait plus haut dans les montagnes au-dessus du village de Punchirimattom, sur les rives de la rivière Punapuzha, qui se jette en aval dans la rivière Iruvazhinji Puzha. Puis les villages de Mundakkai et Chooralmala ont été frappés à leur tour par cette chaîne de destructions en cascade. Environ 100 hectares de terres ont bougé pendant les glissements de terrain, montrant l’ampleur de la catastrophe.
En atteignant le sommet des glissements de terrain, l’équipe d’Amrita n’a pu faire des observations que de loin à l’aide d’une caméra de drone. Les zones étaient encore vulnérables, avec des conditions météorologiques non favorables, rendant les enquêtes sur le terrain risquées à ce moment-là.
Ils ont pu évaluer une avalanche de débris à déplacement rapide avec une distance d’écoulement d’environ 6 km. Le haut du glissement a démarré à une altitude de 1 587 m au-dessus du niveau de la mer et l’avalanche a continué jusqu’à son pied à environ 819 m au-dessus du niveau de la mer. Elle a marqué une limite bien nette au niveau de la cicatrice postérieure avec une énorme différence d’altitude de plus de 550 m.
Ils ont également trouvé des liens évidents entre le premier glissement de terrain qui a frappé les villages de Punchirimattom et Muddakai vers 2 heures du matin et l’inondation soudaine due à un deuxième glissement de terrain qui a frappé Chooralmala à 4h10 du matin. En peu de temps la coulée de roches et de débris a dévalé très rapidement la pente.
De plus, l’équipe d’Amrita a fait des observations générales sur l’impact des activités humaines dans la région. L’exploitation forestière commerciale, les plantations de café et de thé, l’exploitation minière et les carrières et la construction non réglementée font depuis longtemps des ravages dans le fragile écosystème de Vellarimala. Les pentes des hautes collines sont devenues dangereuses et instables. Les effets néfastes de ces changements sont encore aggravés par la multiplication des implantations, notamment des centres touristiques, des maisons d’hôte et du tourisme d’aventure.
Avec le changement climatique et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, c’est l’urgence du moment de procéder à un suivi à grande échelle de tous les facteurs déclencheurs afin de sauver des vies et de réhabiliter les communautés après les catastrophes. Cela comprend la cartographie des risques de glissements de terrain, la surveillance des mouvements du sol, des analyses détaillées des seuils de précipitations, la modélisation des inondations et le zonage et l’évaluation de l’impact des risques.
Article paru le 21 septembre 2024