Points clés :

  • Vavubali est un rite ancestral destiné à honorer les ancêtres et la nature. Les gens offrent des prières pour aider à libérer les âmes de leur lignée familiale et soulager la souffrance de tous.
  • Cette année, partout dans le monde, 2873 personnes ont suivi en ligne les rituels traditionnels d’Amritapuri et y ont participé dans 14 langues.
  • En priant de façon désintéressée, on peut percevoir une relation indéniable entre l’univers et chaque créature vivante qui s’y trouve.

À l’occasion de Vavubali, une tradition ancestrale du Kerala, les gens effectuent une cérémonie pour montrer leur gratitude envers nos ancêtres et à la Nature. Cette année, 2873 personnes ont suivi en ligne les rituels traditionnels d’Amritapuri et y ont participé dans 14 langues.

C’est un rituel annuel qui a lieu le jour de la nouvelle lune du mois Karkida du calendrier malayali, qui tombe en juillet ou en août. Le rituel des ancêtres se pratique dans toute l’Inde sous différentes appellations à des dates différentes, mais avec la même signification essentielle.

Cette année, avec la retransmission en direct, les effets bénéfiques de ce rituel ont même transcendé les paramètres culturels, spatiaux et temporels.

« Vavubali a été pour moi un grand rituel de guérison. Je ne suis pas bien connectée à ma famille. Notre famille est éparpillée sur trois continents, et nous ne sommes pas très proches, que ce soit physiquement ou sentimentalement », a confié Rosario Kerekes, qui a participé à ce rituel à Amritapuri. Elle est née à Bogota en Colombie et a également vécu à Toronto au Canada.

« Faire ces rituels m’a aidée à trouver une connexion intérieure avec ma famille. Cela m’a donné une chance de leur exprimer mon amour à un niveau subtil, spécialement concernant des défunts. »

La première séance s’est déroulée en malayalam en présence des gens des alentours de l’ashram, qui étaient très émus de participer à cette tradition si profonde sur le lieu de naissance d’Amma. Swami Turyamritananda Puri, un de ses premiers disciples, a allumé la lampe sacrée, et Brahmachari Achyutamrita Chaitanya a conduit les rituels.

La seconde séance, menée en anglais par Brahmachari Harikrishnan, a été traduite dans toutes les autres langues. Il a pris soin d’expliquer la signification de chaque étape du déroulement des prières et des offrandes.

868 participants en ligne ont suivi le rituel en anglais, 506 en malayalam, 331 en français, 320 en italien, 268 en japonais, 248 en tamoul, 130 en espagnol, 53 en allemand, 45 en kannada, 38 en portugais, 33 en finnois, 16 en telugu, 12 en russe et 5 en turc.

Br Harikrishnan a expliqué que selon l’hindouisme, après la mort, l’âme des êtres renaît, sous la forme d’un être humain, ou d’un être céleste ou même d’un animal ou d’une plante, en fonction de la somme totale des mérites et des défauts accumulés. On appelle généralement ces calculs karma vipaka. Selon les résultats cumulés, on obtiendra une nouvelle naissance.

« Parce que les vibrations de notre corps subtil sont en résonance avec celles de sept générations, nous avons la possibilité d’offrir une partie du bon karma que nous avons acquis aux âmes de nos ancêtres. Dans les rituels, nous donnons non seulement l’essence de la nourriture, mais aussi nos mérites en remerciement pour leur libération et celle de toutes les âmes qui souffrent », a déclaré Br Harikrishnan.

« Pourquoi la gratitude ? Parce que dès la naissance et même dès la conception, et à chaque instant de la vie par la suite, notre existence est soutenue par l’interaction d’un énorme nombre de forces. Ainsi, pour tout ce que nous recevons, nous devons rendre quelque chose. »

 

Vavubali reconnaît que l’humanité est triplement redevable : premièrement envers les forces de Dieu, c’est-à-dire les forces naturelles. Deuxièmement envers les Rishis, les maîtres spirituels de l’antiquité qui ont donné la connaissance à l’humanité. Enfin nous sommes redevables envers nos ancêtres, notre lignée génétique.

Pendant les cérémonies, les participants offrent à leurs ancêtres des boulettes de riz spécialement préparées, appelées pinda. À la fin du rituel, ces boulettes sont laissées dans la nature pour être consommées par les oiseaux, les poissons, les animaux ou les insectes. Cela devient une offrande à toutes les créatures du monde.

L’offrande d’eau permet de s’acquitter symboliquement des dettes envers les puissances naturelles et les maîtres spirituels.

En plus des rituels, les gens donnent à manger aux pauvres et distribuent des vêtements à ceux qui sont dans le besoin. À notre époque, cela consiste à faire des dons à des œuvres caritatives – à servir l’humanité.

En suivant ces traditions, on comprend que nous sommes tous les maillons d’une chaîne commune. Il s’agit d’une relation indéniable entre l’univers tout entier et chaque créature vivante qui s’y trouve.

Vavubali, le rite aux ancêtres, devient ainsi un un rituel . L’ensemble de ces cinq grandes offrandes constitue le  » Pancha maha yajña  » décrit dans les écritures sacrées du Sanatana Dharma.

Par le passé, Amma a expliqué : « Nous pensons toujours à obtenir quelque chose, jamais à donner aux autres. Nous avons grandi parce que nos parents nous ont donné. Maintenant, quoique nous donnions, nous ne pourrons pas rembourser ce qu’ils nous ont donné.

« Par ce rituel, nous montrons notre respect et notre gratitude à l’égard de nos ancêtres disparus. Les remerciements verbaux ne restent que des mots et ne se traduisent pas en actes. En participant à ce rituel, nous agissons – en consacrant du temps aux autres, en dépensant de l’argent pour eux et en récitant des mantras. Nous sommes donc purifiés, et nous engendrons des vibrations positives. »

En langage scientifique moderne, nous devons notre lignée génétique à nos parents et à nos ancêtres. Chacun d’entre eux est en fait présent sous la forme d’une caractéristique génétique, d’un talent inné ou d’un trait de caractère. Cette approche vaut pour de multiples vies.

En pensant à nos ancêtres décédés avec gratitude et en essayant de contribuer à leur libération, nous contribuons également à nous libérer de diverses prédispositions karmiques. Vavubali devient une expression extérieure de prières désintéressées pour la guérison des autres, et une expression intérieure de la guérison de nous-mêmes.

« Si votre intention est pure quand vous faites les offrandes aux âmes défuntes, le résultat les atteindra même si elles se sont réincarnées. »

Amma

 

Article paru le 4 août 2024