Points clés

  • Au centre de soins de santé kisima, dans le comté de Samburu au Kenya, nous avons inauguré le projet Vision Screeners Training (formation de dépisteurs de troubles de la vue) pour donner à la population locale les moyens d’avoir accès à l’éducation à la santé oculaire et aux outils de dépistage.
  • Pauline Lenguris, représentante des femmes du comté au sein du gouvernement, a exprimé sa gratitude pour le soutien apporté à cette communauté de 20 000 habitants, qui ne dispose pas de clinique ophtalmologique.
  • Le programme s’attaque à la forte prévalence des pathologies oculaires dans les zones rurales du Kenya, dues à des facteurs tels que l’alimentation, l’exposition aux UV et le manque de soins.

Le centre de santé de Kisima, dans le comté de Samburu est devenu le cadre d’une action novatrice visant à améliorer la santé oculaire des populations des villages de la région. Vingt-sept volontaires en santé communautaire ont participé à la toute première classe de notre programme de formation de dépisteurs de troubles de la vue. Ils ont appris à connaître la santé oculaire, l’anatomie, les affections oculaires courantes et les possibilités de traitement.

L’objectif ? Donner à leurs communautés rurales les moyens de détecter les signes précoces des maladies oculaires, de réduire la cécité et d’améliorer la vision globale. Les participants ont acquis des connaissances précieuses en matière de détection précoce et de stratégies de sensibilisation des communautés, ce qui les a préparés à sensibiliser leurs villages aux soins oculaires.

L’inauguration de la formation au dépistage des troubles de la vue a été organisée le 5 octobre par l’université Amrita, la fondation d’Amma au Kenya et Visió Sense Fronteres (Vision Sans Frontières), une ONG espagnole qui collabore avec les actions humanitaires d’Amma pour offrir des opérations gratuites de la cataracte dans toute l’Afrique sub-saharienne. L’événement a bénéficié de la participation reconnaissante de représentants du gouvernement et du parlement locaux.

« Je suis très heureuse que nous puissions obtenir ce type de soutien pour notre communauté. Voici l’installation principale – qui est destinée à 20 000 personnes dans la région. Et imaginez un peu… Nous n’avons pas de clinique ophtalmologique ici, » a déclaré Pauline Lenguris, représentante des femmes du comté de Samburu, au sein du gouvernement kenyan.

« Ainsi, si une personne a un problème oculaire, il faut qu’elle se déplace. La plupart d’entre elles n’ont pas d’argent et décident donc de ne pas aller se faire soigner. »

Elle a ajouté : « La plupart des habitants des villages ne sont pas allés à l’école. Ils vivent de l’élevage et du produit de leurs fermes. Et ici, il ne pleut pas beaucoup. Récemment, nous avons eu quatre années successives de sécheresse. Certaines familles ont perdu tout leur bétail. Nous vous remercions donc sincèrement pour votre formation. »

En tant que programme pilote de l’université Amrita, la formation de dépisteurs de troubles de la vue est également conçue pour offrir de nouvelles possibilités de développement de compétences aux femmes vivant dans des zones reculées. Le stage de formation a coïncidé avec une campagne d’opérations de la cataracte organisée par Visió Sense Fronteres au cours de la semaine du 4 octobre.

« Ce qui m’a inspirée en tant que travailleuse sociale, c’est de proposer un dépistage oculaire dans une région aussi reculée du Kenya, où les dirigeants communautaires, les femmes et les soignants ne disposent que de ressources et de conseils limités », a déclaré Susan Witt, conseillère auprès de l’université Amrita.

Elle a ajouté que les affections oculaires sont plus fréquentes dans les zones rurales du Kenya que dans d’autres régions du monde en raison du régime alimentaire, de la proximité de l’équateur avec l’intensité des rayons UV, des mauvaises conditions sanitaires dues à la sécheresse et du manque de médecins ophtalmologistes.

« Ils ont participé au cours avec enthousiasme, ont posé de nombreuses questions pertinentes sur la multitude de problèmes oculaires dans leurs communautés et ont souhaité aider leurs familles et leurs amis », a déclaré Susan Witt, profondément émue par l’expérience.

Après cette journée d’apprentissage pratique, les participants sont retournés dans leurs villages, prêts à diffuser le message.

Nous prévoyons d’étendre la formation de dépisteurs de troubles visuels à d’autres zones rurales du Kenya et d’autres pays d’Afrique. En favorisant l’autonomie des membres de la communauté, le programme espère avoir un impact durable sur la réduction de la cécité évitable et l’amélioration de la qualité de vie dans les zones insuffisamment équipées.

Dans l’ensemble de la région africaine, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) signale que la déficience visuelle constitue un problème de santé important, avec 26,3 millions de personnes touchées. On estime que 15,3 % de la population aveugle mondiale vit en Afrique. Toutefois, grâce aux connaissances et aux technologies actuelles, jusqu’à 80 % des cas de cécité peuvent être évités et traités.

Article paru le 24 octobre 2024