(3-5 novembre)

Deux fois le même jour

C’est maintenant Toulon qui remporte la palme du plus gros programme du tour. Lorsque le Zénith est plein, la foule attend dehors que des places se libèrent. Tranquille et disciplinée, elle est facile à gérer. Ces gens au cœur léger aiment danser mais ils savent en une seconde passer de la danse à la méditation sérieuse. Il faut une organisation redoutable pour un tel programme. Plus de 900 bénévoles ont installé le Zénith, géré la foule, organisé la sécurité, aidé au darshan, lavé les gamelles, épluché les légumes, fait la cuisine, servi à manger, préparé les fleurs, et bien plus encore. Et leur travail a continué à la fin du darshan du gigantesque Dévi Bhava.

Amma est allée passer la nuit à Lou Paradou, l’ashram proche de Toulon. Le soir, il a fallu préparer le dîner du groupe ainsi que le petit déjeuner et le déjeuner du lendemain. Le dîner a été servi de main de maître à environ 300 personnes dehors, dans la cour, au clair de lune, à l’ombre des hauts cyprès. Le lendemain, en fin de matinée, Amma s’est assise au soleil sous un bel arbre au feuillage doré. À l’heure du déjeuner, il y avait encore plus de monde que la veille. On entendait le bouillonnement du ruisseau tandis qu’Amma servait à manger aux membres du groupe du tour et aux bénévoles qui avaient pu venir. Avant le déjeuner, Amma avait souligné dans son satsang à quel point il est important de se concentrer sur les pratiques spirituelles ici et maintenant, sans attendre un avenir incertain.

Cette année, Amma a un nouveau « tube », Mere Guruvan di wani, qu’elle chante dans les grandes occasions : « Écoute les paroles des grands maîtres. Ces paroles sont plus douces que du sirop de sucre et plus limpides que l’eau. Ces paroles ne sont pas de ce monde. » Et en effet, en chantant ces paroles, Amma semble s’échapper de ce monde et nous emporter avec elle.

Mais Amma et le groupe ont bien dû redescendre sur terre car il était l’heure de partir pour Milan.

Le camping-car était venu se garer juste à côté de l’endroit où était assise Amma mais elle n’était pas pressée d’y monter. Après un petit tour de jardin, elle est passée derrière l’ashram et a longé la rivière jusqu’à la cascade. À chaque visite, Amma se dirige tout droit vers la cascade pour admirer la rivière cristalline et la chute d’eau. Ensuite elle est montée dans le camping-car et le groupe du tour a aidé les bénévoles locaux à tout nettoyer avant de regagner les bus pour se rendre à Milan. Nous avons traversé des paysages grandioses : des montagnes enneigées sur la gauche et, sur la droite, des cultures étagées dévalant à flancs de coteaux jusqu’au bleu étincelant de la mer.

Lorsque nous sommes arrivés à Milan, on nous a annoncé que nous devions nous rendre tout de suite à la salle de restaurant, car Amma servait à nouveau à manger. Quelle surprise : pour la deuxième fois de la journée, Amma servait les repas à une grande quantité de gens ! C’était la première fois que son emploi du temps lui permettait de s’asseoir au milieu des bénévoles de Milan et de leur servir à manger. Les Italiens avaient du mal à croire à leur chance et de grands sourires illuminaient leurs visages. Ils se mirent à chanter Chamundaye et Shiva Shiva Shiva Shambo à Amma pendant qu’elle passait les assiettes. Elle semblait vraiment ravie. Une fois la distribution terminée, les Italiens répétaient « Grazie, grazie Amma » et Amma leur a souhaité «Bon Appetito ! »

Après le dîner, Amma a chanté à nouveau et demandé aux gens de frapper dans les mains du voisin. Les Italiens se sont prêtés au jeu de si bon cœur qu’Amma s’est arrêtée de chanter à deux reprises, perdue dans la contemplation de ce spectacle. À la fin, elle s’est plongée en méditation, immobile, souriante, les mains jointes en prière ; tous la regardaient émerveillés ou plongeaient en silence avec elle dans la béatitude. En regagnant sa chambre, elle s’est arrêtée un court instant pour admirer les citrouilles géantes qui décoraient la salle à manger. Il était temps pour les bénévoles du groupe du tour de retourner à l’ouvrage et d’achever les préparatifs pour le programme du lendemain. On attendait, pour l’un des plus gros programmes européens, plusieurs milliers de personnes qui connaîtraient à leur tour la béatitude dans les bras d’Amma.

Revue de presse