Extraits du message d’Amma pour Guru Purnima – Tokyo, 19 juillet 2016 :

 »La relation maître spirituel-disciple est une connexion éternelle.

Essayons de rebrousser chemin jusqu’à l’origine de la tradition maître-disciple et nous verrons que des disciples ont dû célébrer des dizaines de milliers de Guru Purnima (fête traditionnelle hindoue, jaïne et bouddhiste – célébrée par les disciples en l’honneur d’un maître spirituel). Les célébrations ne sont que des poteaux indicateurs qui nous signalent la direction à prendre. Pour comprendre la signification de ces célébrations, il nous faut aller au-delà des pujas (rituels religieux accomplis en offrande aux déités) et des rituels traditionnels pratiqués ce jour là.

En tant qu’êtres humains, nous entretenons beaucoup de relations. Mais la relation maître spirituel-disciple ne peut en aucun cas s’apparenter à ces relations. En réalité, le seul lien d’amour qui soit éternel et indestructible, c’est la relation maître spirituel-disciple. Dans toutes les autres relations, c’est l’attachement qui domine. Il n’y en a aucun dans la relation maître spirituel-disciple car le maître spirituel est la porte qui nous conduit de l’attachement à la liberté ultime.

Toutes les relations humaines sont comme deux petits ruisseaux qui coulent côte à côte. La relation maître spirituel-disciple est complètement différente. L’expérience du disciple est celle de quelqu’un qui se tient sous la puissante cascade des flots du Gange – qui déferle des cieux pour inonder la chevelure du Seigneur Shiva avant de se répandre sur la terre. La présence divine et le flot éternel de la grâce du maître spirituel aident à purifier le disciple.

En réalité, le maître spirituel n’est qu’une présence. À la question « le maître spirituel est-il le corps ou le Soi ? », on ne pourrait pas donner de réponse juste. Le maître spirituel est toujours dans un état d’unité avec le Soi suprême et de fait il n’a aucun sentiment du « je » ni du « mien ». Une fois l’égo détruit, le corps physique ressemble à une coquille vide. Il n’a aucun lien avec le Soi. Ainsi, le maître spirituel ne peut en aucun cas être le corps. Toutefois, cette assertion est également incorrecte car nous ne voyons que le corps du maître spirituel. La vérité c’est que le maître spirituel n’est qu’une présence, au même titre que le ciel infini.

Pour le maître spirituel qui a transcendé désirs et aversions, il n’y a plus de pensées telles que « je suis le maître et vous êtes le disciple. Je suis supérieur et vous êtes inférieur ». Le maître spirituel n’exige rien ni ne demande rien. En adoptant ce point de vue, nous verrons qu’il ne reste que le disciple dans cette relation. Le maître doit devenir la lumière de la pleine lune qui ne s’éteint jamais dans le cœur du disciple. La relation maître spirituel-disciple est une connexion éternelle que nous établissons avec cette présence divine. »